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Inka Yupank1.
Pm kay warm1 hika putlj
1
Pm kayman
hurarh.ankayta
1
Ima huhan payta aysayta
1770
At1parh.ank;yman utlj1 ·
Kanhn sonfm bawanapa.J
Itay hika sinh1 llakita
~
Pm wa'harhan kay warmita
Paywan kuska wañnnanpaJ.
LE Rol
YOUPANQUI.
· Qui est cette femme
a
l'air si
souffrant
1
Qui l'a envoyée ici
~
Quel est le crime qui a pula trai–
ner dans ce Iieu ou elle la.Íl.guit
1
Qui péut avoir le coour d'envisa–
ger froid ement tant d'infortune
1
Celle qui lui a donné le jour
mourrait de douleur en la voyant.
1767.
Le roi qui, la derniére fois qu'il a pris la parole (v.
1753
et suiv.) a dit que
le bonheur qu'il éprouvait a retrouver sa sceur lui semblait un réve, qui lui a donné les
noms caressants de colombe, de sceur aimée, enfin qui a fini par l'embrasser
tendrement, demande maintenant, comme si rien de tout cela n'avait eu lieu, quelle
est cette femme, qui l'a enfermée
la,
quel était son crime, etc., qnestions tont a fait
déplacées dans cet endroit. Dans tous les textes imprimés ou manuscrita, se trouve
cette transposition évidente, qui, probablement a eu lieu au moment de la premiare
transcription, soit d
'apr.esles quipos, soit, ce qui est plus probable, d'aprés le sonvenir
des
quipocamayos
: car ceux-ci n'étaient pas seulement les gardiens des quipos, mais
ils étaient tenus <).'apprendre par cceur tuutes les traditions, les compositions poéti–
ques, les chants, etc., qui formaient le trésor de la. littérature nationale. Le déplace·
ment de. ces vers, ainsi que certaines !acunes et fautes d'un caractére particulier
que nous trouvons uniformément dans toutes les copies, n'auraient pu se trouve1'
dans une composition écrite du premier jet par l'auteur lui-meme.
1773-1774.
Mot-a-mot:
Pm waf1arhan· kay warmita
Celle qui
a enfanté
cette
femme,
Paywan kuska wañnnanpaj.
Avec elle ensemble qu'elle meure.
Le verbe
wañny,
mourir,
étantenquechuaau subjonctif,lemot-a-mot pourraitdonne¡•
l'idée que le roi souhaite que la mere de Stella meure avec elle; mais dans la langue
des Incas, ce subjonctif équivaut plutOt, dans ce cas comme dans beaucoup d'autres,
a un conditionnel, et la locution
avec elle ensemble
(paywan kuska)
qui précede,
donne l'idée que ce serait la vue de l'état deStella qui causerait la mort de sa mere.
Les variantes de Tschudi
pis
(pich) pour
pm
et
payhinalla
au lieu de
paywan
kuska,
qui se trouvedans tous les textes, gAte le passage quechua; et sa traduction:
« Qui a enfanté cette femme pour qu'elle meure de cette maniere
f :.
nP. s'accorde pas
avec le contexte, et en outre est ambigua, puisqu'on ne sait si c'est la mere ou la tille
qui doit mourir. Les versions de 1\farkham et de Barranca s'éloignent encore plus du
vrai sens.