Iñ]5.a Yupank1.
1725
ILojsly,ll0jsqr,
hah.ajmaman!
· Pusay, pusay; hay pnmatá!
llay r11m1, hay amaruta,
'
Ama haykaj riknnayman L
(Tukny Inkaj iiish.anta ruran;
Kusi-hoyllnrtataj mnya–
..man horh.nmunkn.)
LE ROl YOUPANQUI.
Sors, sors, t0i, Mere de roche
!
Eloigne, éloigne ce puma!
Cette pierre,. ce. serpent,
Queje neJes voie pius!
(
Tous (ont ce qJte le roi ordonne
et emmenent
-S.tella
dans le
jardín.).
jonctü <lu verbe wanay. A l'indicatif, il faudrait le suffixe
n,
et la phrase serait
munaysapan wanan,
l'amoureuse se corrige..Il
est tres,important de remarquer
que le suffixe du nominatif n'est pas unique, et qu'il '(arie dans beaucoup de cas et'
meme quand le mode du verbe change. Ainsi, runan wanan,
l'homme se .corrige,
a tout
a
fait le
se~s
affirmatif exprimé par l'indicatif, car runa, quien. est le.sujet,
prerid le süffixe
n.
Pour dire :
que l'homme se corrige,
il faudrait indispensablement
runaj wanananpaj, o
u
se voit, comme dans munaysapaj, la désinence j qui ren..
i'erme l'idée de désir ou d'espérance indiquée par le
subjonctif.Lavariante de Tschudi,
qui Iious présente le mot munaysapa sans aucune désinence, rend la phrase incom–
préhensible, et c'est peut-etre paree qu'il n'en a pas saisi la construction, qu'il ap–
plique le qua1ificatif
plein d'amour
ou
amoureux
au pere, au lieu de l'appliquer
a
Stella. Sa traduction :«Ton pere l'a ordonné, plein d'amour, pour la corriger,
>>
sup–
poserait que le texte quechua serait ainsi congu : Munaysapan yayayk1 kama–
Tlirh.anwanahmanpaj; o
u
munaysapan, avec la désinence du nominatif; modi1l.e
yayayki, et le verbe wanay prend la désinence hl qui exprime que l'action de
cor–
rigerest
exercée par le pere de Youpanqui sur Stella;-car le sens littéral du subjonctif
wanahmanpél.j est
afin qu'il la corrigeát.
L'infinitif est wanah1y
corr,iger un
autre;
tandis quewanay,
se corriger soi-meme,
ne corresP,ondrait en aucune maniere
a
la traduction de Tschudi.
1725. Le roijoue dans ce ·vers sur le nom de Mama hah.a,
la ·Mere Roche,
en lui.
disant:hah.ajMaman,
Mere_ de la
roche.hah.a,
roche;
h.ah.aj,de la roche.Mama,
mere,
avec l_a désinence
n
du nominatif, renferme l'idée du verbe
etre
et équivaut
~
tu
es une mere.
Ainsi le roi, en intervertissant, comme par mégarde, le nom et le- titre
de ce personnage, au lieu de l'appeler
Mere Roche,
lui donne la qualification de
Mere
de la Roche,
expression dont le caractere blessant
S!3
comprendra mieux si l'on se rend
compte qu'en quechua, la pierre étant le symbole de la dureté impitoyable, une telle
locution-équivaudrait en frangais a
mere de tigres
ou
mere de loups,
en ·y ajoutant
meme une nuance de mépris.renfermée dans l'idée d'enfanter une rache. Cette legan,
qui est tout
a
fait corre_cte mem¡;¡ quant
a
la: eomposition, puisque ce vers rime avec
le dernier du quátrain, a été dénaturée· par Tschudi, qui, sans comprendre le calem–
bour du roi, l'a supprimé en mettant les de'ux mota dans l'ordre ou ils indiquent sim–
plement le nom du personnage. La langue allemande aurait pn cependant lui donnet•
l'intelligence du calembom· du roi. C'est a]Jsolument comme si l'on disait en allemand
Steinmutter,·a
une femme qui, ayant
Stein
pour nom patronymique, s'appellerait
Mutter Stein.
La legan de Markham est tout
a
fait incorrecte: car, écrivant maman
avec le auffixe
n
du noiJJ.i.natif,
i~
_a
laissé h.ah.a intact, ce qui est un barbarisme.
. 1726-1728. Le roi donne ici ;l'Órdre d'éloigl).er le puma et le serpent: car, quoique ces
animaux, sauvages de leur nature, fussent aouvent entretenus chez les Indiens
dan~
..
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