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Iskayñmhisña wañusnn ;
Ama beparih1wayhn.
l783bisManan ñoh.a kawsaymanhn :
~ay son~uym1
sapan usun.
1785 Kus¡..:fwyllnr, maytaj kus11
Mayta.j hay h.oyllnr naw1yk11
Maypita.j hay samayñ1yk11
hanhn hay ñakash.a usus11
Mourons tous deux, s'ille faut;
Ne me
~aisse
pas seul dans le
monde.
Je ne saurais vivre sans toi :
Mon cceur succombe dans la soli–
tude.
Étoile de joie, o
u
est ta joie
1
O
u
est
l'
étoile de ton regard
1
Qu'est devenue ta vivantehaleine
1
Es-tu la tille que son pere a
ma~dite
1
c'est
!l.
Stella qu'Ollanta1 pal'ie en ce moment. Tschudi, qui affirme aussi dans son
texte remanié, que c'est une faute d'impression, nous présente la variante
yuyar–
.h.anlo,
sans nous dire si c'était la vraie
le~on
de son manuscrit, ce queje ne crois
pas: car
yuyarh.ank1,
qui correspond, selon les cas, au passé défini ou au passé
indéfini du verbe
yuyay,
penser, médite¡·,
et qui étant
!l.
la
2m•
pers. sing. voudrait
.rlire
tu as pensé,
tu
as médité,
n'aurait ici aucune application, comme on le reconnattra
clairement en analysant le mot
sipiytaraJ. Sip1,
mort;
sip1y,
ma mort;
s1p1yta,
ama mort;
et
siplytaraj,
jusqu'a ma mort.
Ainsi la
le~on
de Tschudi donnerait ce
.sens:
Tu as médité,
(ou
pressenti,
comme le veut Tschudi)
jusqu'a ma mort,
ce qui
serait déplacé ici.
·
1783
bis.
Ce vers n'existe pas dans les textesdeTschudi, et dans celui de Markham,
il
y a dans le passage un vers équivalent quant au sens:
Wañnllasaj sapay
Je mourrai
seul
wah'hu
délaissé
Le dernier mot de ee vers se lisait dans Markham
wayhn
(huaychu), ce qui n'est
pas quechua: nóus l'avons corrigé en y substituant
wahhn
qui est une variante de
wah'ha,
pauvre,
et clont le seus est non-seuiement pauvre, mais
delaissé, abandonné
par les siens.
1!
est évident que tout ce passage est composé de trois quatrains, et
qu'il y a par conséquent ici une !acune dans les textes de Tschudi.
1788. En quechua USUSI équivaut
il.
filie
pai· rapport au pere;
fils
se dit
hur1,
aussi
par rapport au pere: car toutes les relations de paren
té
changent de nom selon le sexe
de chacune des deux personnes entre lesquelles elles existent. Ainsi
(rere
se dit
wawh.i
par rapport
!l.
un autre frere, et
tura
par rapport
il.
une sceur.
Sreur
se dit
pana
par rapport
!l.
un frere, et
ñaña
par rapport
!l.
une autre sceur. Dans ce vers,
qui littéralement veut dire simplement
Es-tu· la filie qu'on a mauditef
l'expression
USUSI,
fille,
indique clairement qu'on parle de la malédiction du pare, ce qui justifie
notre traduction : car en
fran~ais
le mot
filie
seul, n'indiquerait' pas le rapport
· direct avec le pére.