1285'Suyakunm tmnka mita
Wañunayta k¡¡.y sipip1,
hlllay
was~awan
watash.a
TukuypaJtaJ y h.onh.a.sh.a.
hann pitaJ kank1lulo,
1290
Hi~a
w.atma,
fu~a·llullu?
Ima;..SumaJ.
Ñollapas h.antan h.at1yk1 '
Rutlkuspa·; W.añ.akuspa;
ftinfl.a kayp1
k.ay-wasiQI
Sonh.uym1 h.anta rikuspa
1295 Qasukun kay bash.uUayp1.
Manan mamay, yayay kanfm,
Manan
pip.asreJsiwan'hu;.
103.-
Et dix' années 'se. sónt passées
· pour moi entre la vie et la.mort,
.A;ttachée
a
c(ltte chatne da rer
et oubliée de tout le m<imde.
Et toi, si jeune et si compatis- ·
sante, qui es-tu, mon amourt
BELLA.
Moi aussi, je t'ai suivie de la
pensée, ,pleine d'angoisse et ·pleu–
rant; et dans ·Ia solitude' de
·cett~.
maison, mon creur aspirant tou–
jours
a
te voir, voulait s'échapper.
de ma poitrine.
Je
n'ai pl11s
~i
pere.
ni mere, et pérsonne au monde ue ·
s'intéresse
a
moi.
.
1285. Le m'ot
mita,
fois, période de temps déterminée,
se prend aussj pour année,
et la locution
t1unka mita,
dix ans,
s'accorde pat•faitement avec l'espace de temps
que Stella. avait passé dans la prison. Tschudi n'a probablement pas compris le sena :
car, outre que dans sa traduction, H ne tient pas compte rle cette locution, ill'écrit
dans le texte quechua,.comme si les deux mots n'en ·formaient qu'un.
1286. Le sens Íittéral de ce vera avec le précédent est :
«
Pendant dix années, j'ai
attendu le trépas dans cette
mort.':~>
Wañuy
en cet endroit exprime
la .mort
prise abs·
tractivement, et
sip1,
qui signifie áussi
mort,
est employé ici au figuré pour le sup-
. plice enduré par Stella. La circonstance que la langue quechua possMe ces deux mota
polir exprimer l'idée de
mort,
donne
a
cette pensée une forme tres-élégante. Notre
traduction, sans etre littérale, la reproduit fidelement. Tschudi, ne voulant pas fairé
entrer deux fois le mot mort dans sa traduction; traduit
sipl
par
obscurité.
Nl
Bar–
ranca, ni Mai'k.ham, ne paraissent s'eke rendu compte du jeu de mot·renfermé dans
ce vers.
.
1289. Dans mon texte,comme dans celui de Markham et dans le 1" de Tsclludi, on lit
lulu
au lieu de
ruru,
qui se trouve dans la
2m•
Éd.. de Tschudi. Oepandant les deux
mots n'en sont r¡u'un en réalité: .au Cuzco, quand on emploie
ruru
comme expression
de tendresse, on ádo.ucit les
r
en les
rempla~ant
par des
l,
comme cela arrive quelque·
fois en fran9ais dans le langage enfantin. Tschudi, ignorant cette circonstance, a mis
le mot non transformé, qui s'accorde moins bien avec la rime, et qui enleve il.l'expres–
sion la ·nuance de tendresse enfantine du texte primitif.
•
1%{14.-1295. Voici le mot-11.-mot :
Sonñ.uym1 h.anta
rikuspa
.Mon cceur
toi
aspirant il. voh•
·.Qasukun kay bash.ullaypi
Se débat
dans
ma poitrine ,
Le verbe
rikuy,
voir,.
signifie _aussi
aspirer
a
voil·,
comme
il
arrive en quechua