1275
Hinapl pay mañajtinh.a
Riñakuspan
h.arh.nnpayta;
Ñoh.atar1 ripnjtinha
Kamafun kayp1 kanayta.
Asqa watan kayp1 kam
1280
Rikny
imay~as
kawsam;
Manan riknnifm pita
Kay yana watay wasip1 ;
Manan noh.apas samita
Tarmi'hn kay wankip1,
102-
Et quand illui a demand{ma!Dain,
le roí l'a. chasse avec colere;
Puis, une fois mon amant partí,
on m'a fait enfermer ici. ·
Il
y
a de cela bien des annees,
et pourtant, comme tu le vois, je
vis encore.
· J e ne vois personne dans ce
séjour ou s'écoulent mes noires
années.
Je n'ai trouvé dans ce supplice
aucun soulagement,
car
il
signifie littéralement:
avec celui de Colla, }e suis devenue mari,
ce qui est
tout-a-fait déplacé dans la bouche de Stella. Tschudi approuve néanmoins complé–
tement cette
le~on,
mais prudemment,
il
s'abstient d'en donner l'explication. Il n'y a
pas de doute possible sur les désinences des verbes
h.osahaknrh.an_1
et
h.osayar–
fl.am.
Prenons pour exemple le mot
yaya,
pere:
yayahaknrh.amveut dire
;"ai
t1•ouvé ou}e me suis procuré
un pere, et
yayayarh.am,
}e suis deventt pere.
Le pre–
mier est un verbe transitif, tandis que le second est intransitif. Tout ce que Stellapou–
\'ait dire, c'est:
hollawan h.osahaknspa
warmiyarh.am,mariée avec celui de
Colla,}e suis devenue épouse.
La traduction que Nodal fait de sa
le~on
est arbitraire:
il
ne pouvait pas faire autrement, pour ne pas reproduire l'absurdité introduite dans
le texte quechua. La variante de Tschudi
kaskanaknrh.amest absolument con–
traire au génie de la langue:
kaskay,
qui, dansle sens propre, veut dire
coller, en–
gluer,
avec la désinence de réciprocité
nakny,
ne donnerait pas l'idée de mariage,
mais cene du commerce charnel, en réveillant des idées basses de lubricité, indignes
du ca1•actere du drame et inconvenantes dans la bouche de Stella. (Garcilaso.
Com.
Real.
P. r, L. rv, cap. 8.)
'
1275.
Dans tous les autl·es textes, le nom d'Ollantal se trouve au lieu du pronom
pay,
íl,
c«> qui, non-seulement ne cadre pas avec la mesure du vers, mais encore cst
nuisible au contexte. Car
il
est évident que Stella n'a pas dQ désigner ici par son ncm
l'homme dont elle parle, puisque Bella ignore le nom de son pere jusqu'a la fin de la
piece. Ainsi,
fl.
l'avant-derniere scéne, quand Bella vient implorer la protection du roí
en faveur de sa mere, et que celui-ci dit
ll.
Ollanta! de prentire !'affaire en main, Bella,
qui cst présente, non-seulement est indifférente au nom d'Ollantal, mais (vers
1673)
elle affirme qu'elle ne le connalt pas. Cette circonstance entrait sans doute dans le
plan de l'auteur qui voulait ménager pour le dénouement de la piece une situation
dramatique dans la reconnaissance et dans la réunion des principaux personnages·.
1284.
Ici,le mot
wank1,
p••is substantivement, signifie
l'état de ce qui est entouré,
serré,
et équivaut
a
oppression, prison étroíte, supplice,
etc. Tschudi, s.ans alléguer
d'autre motif que sa raison favorite que le mot luí est inconnu,l'a exclus ici, comme
dans le
\'Cl'S
1266,
en le remplagant par des variantes aussi inutiles qu'inacceptables.