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f
Dialogue seconcl.]
LEs PRÉCÉDENTS, UN INDIEN, arrivant comme messager avec un
quipo
a
la main.
Runa
Rum1-Ñawm kat1amuwan
Kay
~ipuwan
pah.ar-pahar.
Inka Yupanki.
(Willaj-Umata.)
han bawariy imatas ñm.
Willat-Uma.
Kay
~ipupm
kay killimsa;
1355
Ñan.Ollantay ruP.ashaña;
L'INDIEN.
Ce matin a u point du jour <Eil–
de-Pierrem'aenvoyéavec ce quipo.
LE RO! YOUPANQUI• ..
(A l'Astrologue.)
'
Regarde ce qu'il ,dit.
L'ASTROLOGUE.
Ce nooud couleur de charbon
indique qu'Ollantai est brtilé; .
plus général,
i1
équivaut
~punir
séverement, chdtier avec rigueur.
'fustusnn est
la 1" pers. plut•. du futur, et avec la désinence 'ius (lustnsuntus) renferme l'idée que
le chatiment dans ce cas est naturel,
c'est-~·dire
qu'il est juste et bien mérité. La
méme chose arrive avec une foule d'autres verbes. Ex. : Risnn,
nous irons,
avec la
désinence tus, donne l'idée que l'action
d'aller
est, dans un cas donné, exigée par les
convenances, et risunh1s voudrait dire :
nous irons, bien entendu.
Dans ce méme
quatrain, yanapawasunh1s, 1" pers. du futur du verbe yanapaway prend la
meme désinence, qui a la méme valeur. Ce suffixe équivaut quelquefois au suffixe
lll,
dont nous avons parlé dans la note au vers 38, et dans ce passage, tustusunm1 aurait
exactement la meme valeut• que·tustnsunhiS.
1350. Sayay,
se tenil· debout,
exprime plus généralement l'idée d'ctre fixe dans un
état, de tenir solidement un emploi. Ainsi, un gouverneur qui se sert simplement de
la locution kayp1 sayam indique par la qu'il parle de sa charge comme d'une chose
qu'il posséde a bon droit. Cette méme locution, dans la bouche du roi, signifie ici
je
suis roí légitime.
La version de Tschudi est trop littérale dans ce vers el dans le pré–
cédent, comme dans presque tous les cas o
u
les mots quechuas ont plusieurs sens
dont il ne conna!t qu'un seul, et on voit clairement que la crainte de s'égarer fait
qu'il se tient constamment trop prés du mot-8.-mot.
.
1354. Le mot
~ipn
est pris, dans ce ver!!, dans son sens commun, qui est
ntEUd.
C'est le radical de
~ipny,
nou9r,
En quechua, le mot killimsa,
charbon de bois,
s'emploie pour exprimer la couleur noire,
~
peu prés comme en
fran~ais,
on dit
mar–
ron, cerise,
etc., pour exprimer la couleur de ces fruits. Tous les autres traducteurs,
ne comprenant pas cette circonstance, ont traduit le passage comme si le charbon