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Kayp1 kaspa, kay has1yta
Pun'haw-pun'haw ñakakum.
Kay payakunaj uyanta
955 An'ha aputa bawaskam,
Payllatataj riknskam
ltay ku'hn tiyashaymanta.
Mana kus1 kayp1 kan'hn ;
Wehm uyankup1 kayha,
960 Munayñiypi kanman 'hayha
Manan pipas tiyanman'hn.
bawam purijlmnata
As1kuspan ku'h1kunkn :
Malunkupi apakunkn
965 ILipipas sammkunata.
Nohalla'hn Wisqakusaj
Mana mamay kashanraykn?
bapaj talla kanayraykn
Kunanmanta qesakusaj?
Renfermée ici, l'oisiveté m'op–
presse, et, chaque jour, je maudis
ma destinée. La vue de ces vieilles
au visage sévere m'est odieuse;
Et cependant du coin oú. l'on me
fait asseoir, je ne vois qu'elles.
Aucun plaisir en ce lieu;
On ne voit que des yeux lar-
moyants,
Et s'il ne dépendait que de moi,
Personne ne resterait ici.
Je regarde tous les passants qui
rient de si bon cceur :
On dirait qu'ils portent le bon-
heur dans leurs mains.
Est-ce que l'on me renferme,moi,
Paree queje n'ai pas de mere?
Et en me fiattant de l'idée d'étre
une riche novice, veut-on m'obliger
a
établir ici mon nid?
966. Voici un exemple de la signification que nous avons donnée au mot
WISqay,
dans la note au vers 563.
968-969.
Talla
est le radical du verbe
tallay,
qui veut dire
repose;·,p;·end;·e haleíne
pour etre pret a fait·e un voyage,
a
entreprendre un travail, a entrer daus une profes–
sion, etc. Dans le
Vocabulaii·e
d'Holguin, nous trouvons ce mot sous la forme de la
l" pers. siug. du prés. de l'iud.
(tallam)
selon l'habitude erronée des vocabulistes
anciens, qui confondaient toujours cette forme avec celle de l'infinitif. Cet auteur donne
UJle définition trap restreinte du mot; la voici:
TALLAN!,
Echm·se boca abajo (Se cou–
che;·
a
platvent¡·e).
Dans notre drame, sous la forme radicale,
talla
est un substautif
qui désignait, dans le palais des Yierges d'Élite, la jeune filie qui, n'étant pas encare
disposée a faire professiou, se tenait dans une sorte d'attente oisive. C'est pour cela
que nous l'avons tra<luit par
novice.
La traduction de Tschudi est ici inexacte, et sa
variante
wah'halla,
tí'és-pauv;·e,
au lieu de
bapaj talla,
novice trés-;·iche,
est un
contre-sens. Voici, en effet, le mot-a-mot de ce passage:
bapaj
1:alla
Riche
novice
Kunanmanta
Des
á
présent meme
kanayrayku
a etre en aspirant,
qesakusaj?
me nicherai-je
1
Notre interprétation du suffixe
rayku
est tout-a-fait exaete; ainsi :
Munanay–
rayku
veut dire
á
aimer en aspirant.
Le verbe
qesakny,
se nicha,
vient <le
qesa,
nid,
et ce sont deux mots trés-usités.