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Arnataj hayp1 sayayhu;
Mamakunan Qiñakunman.
Ima-SumaJ sut1ykipas,
Anha munakushay ñaña,
920 Hinapitaj paykamaña
Willapunman maypas, pipas.
Ahllaman kus1ta honan
Kay kanhap1 w1sqakuspa.
.Tiyay kayp1 kus1kuspa
925
Pm kaymanta pita horhunan.
Kaypm tankunki rikuy
Tukuy ima hojñiykita
SumaJ pahaha, horita,
Kaypm tukuy misk1 mi{¡uy.
Ni meme restar aupres ;
Les meres s'en fAcheraient.
Ton nom charmant de Bella,
Qui m'est si cher, ma soour, se–
rait partout répété et colporté de
bouche en bouche.
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faut honorer les Vierges d'Élite
des qu'on a franchi cette porte.
Amuse-toi ici dedans,
Et personne n'aura ríen
a
te dire.
Songe bien que tu vas trouver ici
ceux qui te donnent tout ce que tu
peux imaginer, de jolies parures
d'enfant, de l'or et des mets recher–
chés.
porte
punku,
qui est dans le vers précédent. Je ne blame aucunement en cela la tra–
duction allemande, mais je signale cette circonstance pour prouver ce que j'ai dit
dans mon
Étude
préliminaire, savoir qu'une tt·aduction set·vile et presque mécanique,
ne peut jamais étre la reproduction fUele d'une ceuvre littéraire.Cependant, jem'exp\i–
que le procédé de Tschudi, qui, n'étant pas suffisamment au fait de la valeur des dé–
sinences, des idiotismes, et surtout des métaphores de la langue quechua, se tient
toujours le plus pres possible du mot-a-mot, de peur de commettre de plus graves
erreurs.
918. Voici le mot-il.-mot de ce quatrain :
Ima-SumaJ
Bella,
sutlykipas
méme ton nom
Anha
Tres
manakushny,
aiméde moi,
naña,
ma sceur.
Hinapitaj
paykamaña
D'une maniére triste
lui-méme
maypas,
pipas.
Willapunman
Serait colpot·té
et partout, etpar quiconque.
Hina,
ainsi,
avec le suffixe
pitaj,
et appliqué aux actious morales, a le sens que
nous lui donnons ici.
Willapunman
est la
3m•
pers. sing. du conditionnel de
willa–
puy.
Ce 'l't>rbe, selon Tschudi, sigui
ti
e
pa1·ler en (at·eur
de
quelqu'tm;
c'est une in–
terprétation tout-a-fait erronée.
Willay,
veut dire
avertir, donne¡· un avis,r::t
ici la
désinence
puy
lui donne un caractere de réciprocité, en sorte r¡u'il signitie
s'avi–
ser mutuellement.
Dans le
e
as présent,
il
a, d'apres le contexte, une signification
tou
te
contraire a celle que lu i doune Tschudi. Sallia menace Bella de voir son nom
exposé aux mauvais propos du vulgaire.