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745 Itay saykuy kamansh.anta
Sonh.uykihisp1 hap1yh1s.
Tukuy Antita llakispan,
KaraJ sonh.u ñm1 Inkata:
" Samarihun kunan wata,
750 Ant1-suyu sispan-sispan.
If.ayrunakunan tojyanan
Sapa watan llipillanku.
Ña kanash.a ranku-ranku,
Hina tonan, hina onh.u,tyan,
755 tlika karu purJsh.anpi
Mayñika runan pis1pan!
Mayñika Awkm taripan
Wañuyñinta hay-kash.anpi !•
i47-748.
Mot-a-mot :
Il faut bien peser les fatigues
qu'il vous a dépeintes.
Plein de pitié pour les Antis, j'ai
dit au roi avec le camr endolorí :
"Il faut laísser reposer pour cette
année la province des Andes qui
n'en peut plus. Ce sont les braves
qui tousles ans s'immolent pourtoi.
Soit par le fer, soit par le feu ou
par la maladie, ils périssent en
grand nombre, et cambien ne re–
viennentjamais de ces expérlitions
lointaines! Combien de princes ont
trouvé lamort dans ces entreprises!"
Tulmy Antita
llakispa
Tous
les Antis en plaignant,
KaraJ
sonlm
ñm1
Inkata, etc.
Demange le eremo,
je dis
au roi.
Ollanta'i, dans ce dialogue, cache encare son dessein de se ¡•évolter contre le roí. Il
dit que la pitié qu'il cprouve pour ses sujets l'avait cngagé
a
prier !'Inca de laisser
les Antis en paix. La variante du manuscrit bolivien présclltée par Tschudi
sanco–
cama
n'a pas de sens, car la désinence
kama
ajoutée
á
un nom de lieu, de ville, de
provincc, d'endroit, etc., équivaut
á
la préposition
jusq~<'á.
Ainsi,
Pariskama
vou–
drait dire
j~<squ'á
Paris.
Le suffixe
kama
a encore j'autres emplois, mais jamais
celui que le texte de Tschudi lui donne dans ce passage, lequel, pour etre correct,
devrait étrc ainsi convu :
Inkaj
sonh.un-kaman ñm1,
et alo1·s signifierait litté–
ralement :
«
J'ai parlé au ¡·oi jusqu'au fond du cceur.
»
La traduction donnéc par
Tschudi ne correspond pas méme
á
sa propre leyon. toute défectueuse qu'elle soit.
La vérité est que ce passage, comme tous les autres qui concernent la conquete de
Chayanta, a été tres-mal rendu par les autres traducteurs . En quechua,
karaj,
dcmange,
signifie dans le sens moral,
tn'ste, endolo>·i.