730 ltay karu llajtakunaman
730
bis
Itay miliay awh.akunamau,
Yawartan llip1 hihantus
1
Ña Inkah.a, ña paypajta
Mif¡uyñinta h.esp¡kuspan,
As kukatar1 apakuspan,
735
Saykuskanku tukuy llajta.
Ah.u QUrumml masf¡ana,
Itaypm llamapas
pisih.anItaypm hakmhista tipan
Millay turpujpas f¡iskaña;
740 Unupas haypajml apana
Wasankupl, uhyanapaj,
Wañuytapas y suyana.
Ollantay.
Apukuna, uyar¡yh1s
Orh.u-Waranh.ajrimash.anta.
55-
recherche de pays éloigné::; et
a
la
rencontre d'eimemis sans nombre,
au prix. de torrents de sang1
Le roí, pourvu qu'il ne manque
ni de nourriture ni de sa proyision
de coca, peu luí imporient les fati–
gues du peuple.
En traversant les déserts sablon·
neux., nos lamas périssent.
La, nos pieds sont déchirés par
des épines acérées ;
La, pour ne pas mourir de soif,
nous devons transporter l'eau sur
nos épaules
~t
de tres-loin.
ÜLLANTA'i.
Ecoutez, braves guerriers, ce
que dit le Chef-Montagnard.
730
bis.
Ce vm·s se lit ainsi dans la 2• Ed. de Tschudi et dans celle de Markham :
ltay awh.a runakunaman,
ce qui pour le sens esta peu pres la méme chose que
notre
le~on.
Dans le
1••
texte de Tschucli,
il
n'existe pas. Toutes ces !acunes, dont les
corrections dans les autres textes ne sont nullement d'accord entre elles, prouvent
i'antiquité de ce premier texte, qui est vraiment un
monumentlittéraire.Ilserait tres–
difficile de décide1· si c'est le vers de Markham ou le nOtre qui est le primitif. A mon
avis, tous les dcux sont des additions postérieures destinées
a
remplac\'r la
le~on
ori·
ginaire qui est perdue.
732. La sceue Alaquelle ce vers appartient, ayantétéconsidéréeerronément comme uc
faisaut qu'un avecle dialogue suivant quise rapporte au couronne!Dent d'Ollantai,déjá.
l'évolté contre Pachacoutic, les traducteurs n'ont pu comprendre commeDt on pouvait
encore y parler du roi en termes d'amitié. De
lá.~la
variante de ce vers dans le texte de
Markham, reproduite dans celui de Tschudi :
Noh.anhispajta, paykunajta,
vers
que Tschudi considere comme faisant suite au 3• quatrain et en complétant le sens,
tandis qu'en •·éalité, le
3•
quatrain finit, aussi bien que le sens, au vers
731,
et que le
ve1•s 732 se rattache au quatl•ain suivant.
734. Garcilaso, qui parle A plusieu¡•s reprises de la
coca,
et en vante les qualités
dans ses
Comentarios Reales,
nous raconte
(P.
I, L. IV, Cap. 2) que cette feuille était
réservée exclusivement
a
i'usage du roi et de ses parents, et considérée comme une
chose presque sacrée,A laquelle il était interdit au vulgaire d'avoir part. Il est curieux
de remarquer dans ce vers comment le Chef-Montagnard s'exprime dans le méme sens,
attribuant au roí la pt•ovision de
coca,
comme si lui seul devait
~'
p1·ofiter. Selon le
méme Garcilaso (P. I, L. IV, Cap.
16),
le prince Yahuar Huaccaf :st le premier qui
ait donné de l'importance
11.
cette feuille provenant d'un petit arhre originaire de la
province des Andes, et qui en ait reconnu l'usage et favorisé la culture.