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810
Horlmmuriha mahanata :
Tukuy husho lloJSimunñan
Kay wáyquman, ñohanhista
Sípmanpaj, wasmhísta
Kanar1ytan hayha munan.
8i5
Manan punhaw usunanhu :
' Orhu runata masqar1y,
homp1kunata kamar1y,
Manapunm hasmahn.
Kay Tamputa pakay, llutay
820
Huh punkullata sah1spa
Orhukunap1 ; hatarispa
Hinantinp1 miyuta kntay
Wahmhista hampmapBJ.
Raywan wah1 pitananpaj,
825
WañunanpBJ
n~bay-u~bay.
• 1
Pour faire marcber son armée
contre nous :
Le Cuzco en masse va envahir le
sein de notre montagne, avec le
dessein de nous tuer et d'incendier
nos demeures.
Il n'y a pas un jour
a
perdre :
ConvoqueztouslesMontagnards
et tenez prets les uniformes de
l'armée, sans aúcun retard. .
Munisse'z Tambo de remparts,
Ne laissant qu'une sortie
Donnant sur la montagne ; et pi-
lez dans le .mortier quantité d'her–
bes vénéneuses pour empoisonner
nos fleches.
Ainsi, la mort
~es
atteindra plus
vite que le trait qui les frappera.
812.
Wayqu
désigne ici un endroit caché par les anfractuosités des montagnes. Le
bourg d'Ollanta1-Tambo se trouve dans un de ces endroits, et la forteresse, au som–
met de la montagne .qui le proU!ge.
Le
Chef-Montagnard ne pouva,it employer d'ex·
pression plus propre
a
désigner cette localité. Le mllme mota encore d'autres signi·
fications que nous expliquons dans notre vocabulaire fiñal.
817. Chez les Incas, les chefs portaient de petits cale9ons semblables
a
ceux des
nageurs ou des pecheurs,
(wara
en quechua), et on tenait pour un grand honneur de
recevoir -ce
v~tement
de la main des·tncas. Cette cérémonie s'appelait
warahuy;
qui
veut dire
donner cale¡:ons,
et, comme en quechua, l'infinitif équivaut au substantif,
le vrai sens est
distribution des cale¡:ons.
Garcilaso de la Vega,
(P.
r, L.
VI,
Cap. 24
et suiv.) parle longuement du
warahuy.
Le commun des soldats se couvrait au
moyen d'une grande piece d'étoffe tissue de laine, avec laquelle ils s'entouraieut la
taille. et qui pendait jusqu'a la cheville, comme le
Chiripa
des naturels de la Plata.
Cette espece de robe qui, avant d'etre placée sur le corps, a la forme d'une couverture
carrée, est ce qu'on appelle
homp1,
mot encore aujourd'hui tres·usité au Cuzco. Gar–
cilaso (P.
I,
L.
VI,
Cap. 16) en donnant
a
ce mot la signification de
Ropa,
qui désigne
un habillement quelcouque, n'explique pas bien en quoi ce v6tement consiste. La va-
. riante de Tschudi
(kumpa
pour
homp1)
est inadmissible:
kumpa
bloc de pierre,
ne peut jamais étre le régime de
kamany,
prépa1•er,
pat·ce que, selon le génie de la
langue quechua, la locution
kumpata kamariy
serait aussi impropre que si, en
franc;ais, on
disa.itcon{ectionn.e1· le bloc de pierre.