Haykajmantan f:tinkaripun
Kusiwan samiwan wak11
Ul'¡u sik1kuna paraspa,
Sonhullaytan sipmhaña,
275 Wañullayman huhkamaña
Hika J2Utita bawaspa.
Ollantaytan munarhank1,
Ñatajm1, paywan yanasha,
Warminña kank1 watasha
280 hantajml ahllakurhank1
hosaykipaJ flay awkita :
Samarikuy asllallata.
Kus1-hoyllur. ·
Ay hoyallay
1
Ay mamallay
!
Imaynan mana wahasaJ,
285 Imaynan mana sullasllJ,
I flay awk1 munashallay,
I flay hosay wayllushallay,
Kay ñika tuta punf:tawp1,
Kay ñ1ka warma kashayp1,
290 honhar1kuwan, sah1wan,
Uyantapas, pay pakíwan
-.24-
Depuis quand t'ont fui la joie et le
bonheur a la fois1
Aussi les larmes, pluie de l'Ame,
inondent mon visage: car je ne
puis voir sans gémir ta situation;
elle me fera mourir.
Tu aimes
Oll~ntai
:
N'es-tu pas unie
a
luí
1
N'es·tu pas déja son épouse
1
Ce guerrier, ñ'a·t·il pas été l'homme
de ton choix
1
Calme ta douleur.
STELLA.
O roa reine, Oma mere
1
Comment contenir mes pleurs,
Comment contenir mes sanglots,
Lorsque le chef que j'adore
Lorsquemonépouxtantdésiré, pen·
dant desjourset des nuits entieres,
Sans songer a mon jeune áge,
M'oublie etm'abandonnef
1l détourne ses regards de moi,
ea
1••
Ed. avec
rirpu,
miroir; emprunt malheureux fait
~
Markham, qui probable·
ment a été induit en erreur, paree que dans le Dictionnaire d'Holguin, on trouve le mot
ri!PU
et non
llirpu,
qui est cependant trés-commun en quechua. La locution
Intlj
ll1rpun,
prunelle du Soleil,
qui s'applique parfaitement il. Stella, tant il. cause de sa
qualité de filie de sang royal et par conséquent de filie du Soleil, qu'il. cause de son nom
e Étoile :t, convient en outre tres-bien au Soleil, qui est considéré par le poéte quechua
comme
l'ceil
de la création.
n
ne s'agit pas absolument ici de la beauté de Stclla,
mais de l'importance qu'elie avait aux yeux du Dieu..Soleil, esprit animateur de l'Uni·
vers. De plus, l'idée d'appeler une étoile e pruneUe du Soleil :test une métaphore tout–
fl..fait dans le goftt indien, et qui ne manque pas de charmes. L'observation ci-dessus
s'applique également au vers 320.
283-306. Dans cette tirade de Stella, l'exclamation e Oma reine, O ma mére
1
:t est
répétée trois fois, au comm.encement, au milieu et A la
fin.
Toute la période du vers
295 au vers 304 a été complétement dénaturée par les traducteurs. La traduction litté·
raJe de cette suite de métaphores ne peut donner qu'un résultat taux ou ridícule : car
les idiotismes d'une Iangue, s'ils n'ont pas leur équivalent dans la langue en laquelle
se fait la traductíon, doivent étre rendus d'une maniére tout-A.-fai
t
différente quant A
l'expression, si l'on veut rester fidéle au sens. Le systéme de rimes sulvi dans.cepas·
sage, est celui des rimes jumelles, qui se rencóntre tres-1·arement dansla pot!me.espa·
gnole, spécialement dans le drame. Encore une preuve de l'ancienneté d"Oll,
nltal :
ca.r
l'auteur,
sj
on le suppose de race espagnole, ne se serai! pas écarté, dans cetendroJt
comme dans presque tout l'ouvrage, des regles
~ues.