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par conséquent
il
s'agissait pour les deux interlocuteurs d'un fait futur,
ÜLLANTA"i
ne pouvant avoir l'idée que son page pt!t avoir vu
STELLA
au–
paravant. Plüt
a
Dieu que cette méprise ftH la seule que j'aie commise
dans ma traduction!
CARRASCO.
Apres la traduction de Barranca, parut celle de Markham, puis celle
de Nodal, et enfin celle de Tschudi dont nous avons déjá parlé. Il nous
reste seulement á dire quelques mots de la publication de
l'Ollanta"i
en
vers espagnols dont l'auteur est Constantino Carrasco, et qui a paru
a
Lima en 1876. Je connais personnellement Carrasco, et je puis assurer
que ses \'Onnaissances en matiere de quechua ne lui permettaient guere
de faire une traduction proprement rlite; c'est au reste ce dont le
titre meme contient implicitement l'aveu, puisqu'on
y
lit que le drame a
été mis (et non pas traduit), en vers castillans:
u
Pue~to
in verso cas–
tillano poi' C. Carrasco"· Il semble meme que cet auteur n'a eu aucune
prétention de se préoccnper du texte quechua : car, dans sa préface,
il
nons renvoie avec une grande nalveté au texte de Nodal en disant :
u
On peut voir !'original quichua, qui est en vers octosyllabes rimés, et
divisé en ti'Ois actes, á la fin de la nrammaire
lit~
cett e langue, publiée
á
Londres pm· le D' D. José Fernandez Notlal en 18/:Z. 1\Iarkham, qui a
étudié cette proliuction, a mis qnelr¡ues sci•nes en anglais. " Cette der–
niere assertion montre que Carrasco ne connaissait méme pas l'ouvrage
de l\Iarkharu puhlié cinq ans anparavant, et qu'il n'avait pas
d'a~Itres
notions sur le drame que cell<>s qu'il avait trouvées dans l'ouvrage
de Barranca, dont
il
n'a fait que rnettre en vers la traduction. Ce
point nous parait indubitable quand nous considérons d'un cüté que
presque toutes les en·eurs de Bananca ont passé dans
1'01/nnto
de Car–
rasco, et de l'atttre, que dans les passag<>s oú
il
s'écarte de ce traduc–
teur, ce n'est pas pom· sui\Te une autre version, mais pour s'abandonner
:\ sa propi·e imagination, ou paree qu'il est obligP de se conformer aux
exigences de la Yersification.
L'ouvrage de Carrasco est précérlé de quatre pages li'introduction de
Ricardo Palma, dans lest¡nelles cet écrivain, bien connn au l'érou, re–
voque en doute l'antéJ·ioJ·ité liu drame á la cont¡nete. Parrni le,- raisons
qu'il allegue, les unes >"ont si faibles qu'il n'y a pas lieu de nous
y