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sait méme pas
a
fond l'espagnol, place parfois en regard d'un vers ce
qui est la traduction d'un autre vers. Ainsi, par exemple, la traduction
du vers 451, qui du reste n'est pas correcta, est placée deux lignes plus
haut. Ce qui est plus curieux ancore, c'est que Barranca ayant fait sa tra–
duction principalement sur le premiar texte quechua de Tschudi, toutes
les fois que ce texte s'écarte de la
le~on
de Markham, celui-ci trahit son
ignorance du quechua en mettant en anglais la traduction de Barranca en
face de son propre texte qui a un sens tout ditférent. C'est ainsi que levers
370 de la lecon de Markham;" Amauta parahuicc cuna" (
1 ),
dont le sens est
sagespo~tes,
est traduit par luí
loveable(
2
)nymphs,
paree que la
le~on
de
Tschudi, sur laquelle Barranca a fait sa traduction, porte" Munacusccai
sicllaicuna"
(mescMresSic/.las),
queBarranca traduit
nymphes adorüs.
Tout ce que nous venons de dire prouve
a
l'évidence que l'auteur an–
glais dont nous parlons n'a aucune autorité comme quechuiste, ce qui
n'empéche pas de reconnaltre le mérite de ses travaux sur d'autres
matiéres.
LE CURÉ DON ANTONIO
V
ALDEZ.
A la suite de la révolte de l'Inca TUPAo-AMARU dans les provinces
méridionales du Cuzco, la sentence de mort portée en 1781 contra ce
descendant des anciens rois, prohibait en méme temps toutes les cou–
tumes propres
u
entretenir le souvenir de l'empire, et en particulier la
représentatlon des dramas quechuas. On ne saurait douter que cette
derniére prohibition n'ait eu pour cause immédiate la grande impres–
sion qu'avait faite sur le peuple indien la représentation du drama
d'Ouantai
que Valdez, curé de Tinta et grand ami de l'Inca rebelle, avait
fait représenter avec beaucoup de pompa
a
la cour de ce malheureux
prince. En effet, le sujet de ce drama était tout ce qu'il y avait de plus
propre
A
réveiller les souvenirs de l'ancienne grandeur de l'Empire des
Incas, et
A
raviver dans tous les camrs les sentiments d'amouretde ftdélité
A
l'égard des descendants des anciens monarques. Nous ne voyons pas que
Valdez se soit jamais donné comme l'auteur de ce drama, et
il
n'y a pas
( 1) ll Y a dans ce mot deu:s: crreurs typog1•aphiques évidentes : le manuscrit por·
tait sans douto
llarahuiccuna.
On dirait que Markham a donné le bon
a
ürer sur la
premi6re t'preuve sans l'avoir corrigée.
(1)
LoNabl1
pour
lo'1Xtbl1
est une faute d'orthograpbe qui doit sans doute encore
étre
imputée
a
l'imprimeur.