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- CXVII-

Justiniani, par rapport au manuscrit de Santo Domingo, nous montrent

clairement que celui qui a arrangé ce texte, que ce soit Valdez ou un

autre, n•ayant pas compris le vrai sens de ces passages, les a altérés et

défigurés au point de les rendre tout-A-fait obscurs. On n'en sera point

étonné, si ron rétléchit que le transcripteur en question n'était pas

trés-versé dans l'histoire, ce qui l'empéchaitde comprendre ces passages

si clairs dans le manuscrit dominicain. Un seul exemple sufHra pour

justifier ce que nous venons de dire. Dans le passage ou OLLANTAi, par–

lant aux chefs de Tambo, leur représente sous les couleurs les plus som–

bres la campagne entreprise par le roi contra Chayanta, afin d'obtenir

de ces chefs qu'ils l'appuient dans sa rébellion,

il

parle en général de

maladies auxquelles les guerriers sont exposés dans cette expédition.

Le transcripteur du texte de Justiniani veut préciser la maladie, et dans

une variante trés-obscure au vers 754,

il

introduit le mot

chuchucc

(

1 )

onccoy,

qui signifie

{Mvre tierce

:

or, cette maladie étant endémique

dans les vallées de Tambo,

il

est évident que, dans la pensée erronée

de

l'au~eur

de cette variante, ÜLLANTAi parlait ici de l'invasion de

Tambo par le roi du Cuzco, et non de la campagne projetée contra

Chayanta. Nous pouvons tirer les memes conclusions des autres va–

riantes ou corrections qui se trouvent dans le texte de Justiniani, les–

quelles semblent faites par une personne qui, croyant corriger la legon

primitiva, ne faisait que la corrompre. Ainsi, aux vers

1101

et

1148,

CEIL·DE·PIERRE,

dans le texte de Santo Domingo, porte le titre de

Grand

chef des Andes,

titre qui lui appartenait en effet par les raisons que

nous avons données dans notre commentaire an bas des pages, tandis

que dans le texte de Justiniani,

il

est appelé

Grattd chef du Haut-Pays

(Hanan-suyn). Dans les passages memes ou les variantes du texte de Jus–

tiniani sont grammaticalement correctas, on découvre immédiatement

le cachet moderna. Ainsi au vers

601,

le mot primitif

tapucuipuni

a été

changé en

mascariy puni(

1 ),

mot qni, bien que synonyme du premiar dans

le sens de

rechercher,

est beaucoup moins classique et n'a.pas la meme

élégance ni la méme délicatesse dans le langage érotique. On voit le

méme verbe employé au gérondif au vers

393

dans un sens identique, et

la

ma8cartspa,

au lieu de

tapucuspa,

serait tout-A-fait choquant.

A ces imperfections que nous venons d'indiquer, et qui sont impu-

(1)

Probablement ce mot était écrit ainsi:

chucchucc

(buhfmJ.)

(1)

On doit écrire en un seul mot:

Mas~ar1ypum.