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- CXII-

tiré de son obscurité pour faire représenter le drame en l'honneur de

Tupac-Amaru, et lui rendre son ancienne popularité.

Dans le texte qui nous occupe,

ily

a évidemment deux sortes d'erreurs:

les unes commises par le premiar transcripteur, les autres imputables ou

au moine qui a fait la'copie de Rugendas ou

a

l'imprimeur. Cependant,

nous sommes bien loin de partager l'opinion de Tschudi, qui s'exprime

ainsi dans

saKechuaSprache(p.28

et29): "Lalangue dil drame n'est pas

le pur kechua. Soit par suite de ce que les copistas ont mal lu le premiar

manuscrit, soit par les changements arbitraires qu'ils y ont faits en

modifiant

a

leur gré les endroits de !'original qu'ils ne comprenaient

pas, soit enfin par l'introduction d'expressions et de constructions em–

pruntées

a

la langue Aymara qui appartient

a

la meme famille, et meme

de quelques mots espagnols, l'reuvre a été défigurée et a perdu sa pureté

primitiva, au point de devenir tout-a-fait inintelligible en beaucoup

d'endroits. " Pour nous, le reproche de manque de puretéfait

a

la langue

du drame n'est pas plus fondé que l'usage de constructions empruntées

a

la langue Aymara et les autres défauts signalés par Tschudi. Cet esti–

mable auteur, au moment meme ou

il

rendait un si grand service

a

la

littérature quechua, ne s'était pas fait une assez haute idée de l'authen–

ticité du texte qu'il publiait, et qui, malgré ses imperfections, est le plus

autorisé que nous 'possédions de

l'Ollanta'i.

Barranca, dans la préface de sa traduction (p. XI), s'exprime ainsi :

" Tschudi, qui a consacré

~es

plus belles années de sa vie

a

des

travaux complets sur le Pérou, a publié tout le drame

a

la fin .de

son grand ouvrage sur la langue quichua : c'est ainsi qu'il a sa1:1vé

de l'oubli et de l'action corrosive du temps une des plus belles produc–

tions de la langue quichua, et sans contredit la seule qui existe écrite

en langue américaine. Ce n'est pas le seul avantage qui soit résulté de

la publication ·de ce philologue :

il

faut y ajouter eelui de mettre une

barriere

a

la multitude de variantes auxquelles donnent lieu les copies

faites par des personnes étraugeres

a

la langue, et meme en dehors de

cette circonstance, aux caprices des copistas qui 'ne cessent d'altérer

les textes par les intercalations que leur imagination leur suggere.

....La traduction' que j'offre aujourd'hui au ímblic est faite en partie

sur ce texte que nous regardons comme l'un des plus corrects que nous

connaissions, puisque les autres manuscrits coritiennent une multitude

d'altérations qui interrompent parfois l'unité du drame en le défigurant

entierement. Nous avons corrigé cependant beaucoup de 'passages du