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- CVIII -

rabies de l'histoire péruvienne. Plusieurs d'entl'e eux, qui prenaient le

titre de

maitre des Quipos

(Qipu-kamayuj), étaient chargés de la com–

position de ce genre d'écriture, et iln'y a que deux alternatives possi–

bles quant a la conservation du drame depuis l'époque de sa composition

au temps des Incas : ou il avait été consigné ilans un quipo qu'on a pu

sanver de la destruction générale des nbjets de cette espece, et qui, re–

cueilli par un de ces

Quipocamayos,

a été par lui transmis mot pour

mota un religienx curienx d'antiquités de ce genre, qui l'a écrit immé–

diatement

so~1s

sa dictée; ou les

Haralwecus,

qui le savaient par coour,

et dont plusieurs devaient infailliblernent survivre encore, en ont fait la

transmission oraJe au religieux qui l'a écrit.

Cette derniere supposition paraítra la plus vraisemhlable si l'on consi–

dere que les quipos

(1)

avaient été détruits ou enterrés par les Indiens

eux-memes, dans le but de les soustraire aux Espagnols, tandis que la

conservation par transmission oraJe était d'autant plus naturelle que

les

Haralmecus

étaient voués par état

a

la conservation de

ce~

poésies,

et n'avaient d'autre occupation que de les apprendre et de les réciter.

Sous r.e rapport,

il

y a une analogie frappante entre eux et les rhapsodes

grecs. Ce qui est certain, c'est que le drame

d'Otlanta'i

resta oublié, en

la possession de quelque amateur, et tres-probablement au couvent de

Santo Domingo, jusqu'a l'époqne ou le curé Valdez le fit représenter

avec quelques changements et additions. Dans le chapitre suivant, en

parlant du manuscrit de Santo Domingo et de celui de Justiniani, nous

reviend1·ons sm· le curé Valdez.

(') Voyez notre note aux

vct·s

1356-1361.