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rabies de l'histoire péruvienne. Plusieurs d'entl'e eux, qui prenaient le
titre de
maitre des Quipos
(Qipu-kamayuj), étaient chargés de la com–
position de ce genre d'écriture, et iln'y a que deux alternatives possi–
bles quant a la conservation du drame depuis l'époque de sa composition
au temps des Incas : ou il avait été consigné ilans un quipo qu'on a pu
sanver de la destruction générale des nbjets de cette espece, et qui, re–
cueilli par un de ces
Quipocamayos,
a été par lui transmis mot pour
mota un religienx curienx d'antiquités de ce genre, qui l'a écrit immé–
diatement
so~1s
sa dictée; ou les
Haralwecus,
qui le savaient par coour,
et dont plusieurs devaient infailliblernent survivre encore, en ont fait la
transmission oraJe au religieux qui l'a écrit.
Cette derniere supposition paraítra la plus vraisemhlable si l'on consi–
dere que les quipos
(1)
avaient été détruits ou enterrés par les Indiens
eux-memes, dans le but de les soustraire aux Espagnols, tandis que la
conservation par transmission oraJe était d'autant plus naturelle que
les
Haralmecus
étaient voués par état
a
la conservation de
ce~
poésies,
et n'avaient d'autre occupation que de les apprendre et de les réciter.
Sous r.e rapport,
il
y a une analogie frappante entre eux et les rhapsodes
grecs. Ce qui est certain, c'est que le drame
d'Otlanta'i
resta oublié, en
la possession de quelque amateur, et tres-probablement au couvent de
Santo Domingo, jusqu'a l'époqne ou le curé Valdez le fit représenter
avec quelques changements et additions. Dans le chapitre suivant, en
parlant du manuscrit de Santo Domingo et de celui de Justiniani, nous
reviend1·ons sm· le curé Valdez.
(') Voyez notre note aux
vct·s
1356-1361.