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- CXI-

rime, et qu'elle est par conséquent évidemment la legon originaire, il

est probable que la faute a été commise dans 13: premiare transcription,

d'ou elle a passé dans toutes les copies postérieures. Comme le manus–

crit de Santo Domingo était déja tres-vieux et presque illisible a l'époque

ou la copie de M. Rugendas a été exécutée, il n'y a ríen d'extraordinaire

a supposer qu'il remontait aux premiers temps de la domination espa–

gnole, et la circonstance que la transposition qui vient d'etre signalée,

aussi bien que beaucoup d'autres erreurs évidentes, se trouve unifor–

mémentdans d'autres manuscrits moins anciens, montre clairement que

ceux-ci ne sont que des reproductions de ce premiar manuscrit. On peut

en dire autant des lacunes manifestes dont nous avons signalé quelques–

unes dans nos commentaires au bas des pagas : toutes ces !acunes se

trouvent remplies dans les autres textes, mais non d'une maniere uni–

forme, ce qui montre qu'elles l'ont été selon le caprice des copistas pos–

térieurs. L'orthographe mema nous fournit des índices a l'appui de ce que

nous disons : ainsi, au vers 838 ci-dessus cité, on lit

maruti

avec mi–

nuscule, et ce sont seulement les copistas postérieurs qui, apprenant

par l'histoire que ce mot était un nom propre, l'ont écrit avec majuscule.

Le premiar transcripteur du drama ignorait probablement l'histoire, et il

avait commis plusieurs erreurs du meme genre, que l'on voit clairement

avoir été rectifiées dans les manuscrits moins anciens. En outre, peu

familiarisé avec la langue quechua,

il

avait écrit le drama presque sans

ponctuation, et le petit nombre de signes orthographiques qu'il y avait

introduits, montrent, par la maniere presque arbitraire dont ils sont

placés, que, loin d'etre l'auteur du drama, il ne comprenait mema pas

parfaitement le sens de plusieurs passages. La meme induction peut

ancore se tirar de ce que nous avons dit

rela~ivement

aux indications

des lieux ou se passent les différentes scenes, indications qui man–

quent absolument dans le premiar manuscrit publié par Tschudi, et qui

devaient etfectivement y manquer d'apres le systeme du drame indien.

Si l'on considere que le monastere de Santo Domingo avec son église

n'est autre chose que le célebre temple du Soleil appelé

Coricancha,

consacré au culta catholique par les conquérants espagnols, et que c'est

la que les premiers missionnaires arrivés au Cuzco trouverent asile, on

s'explique parfaitement comment c'est dans ce qouvent qu'a été trouvé

le premiar manuscrit de

l'OUanta~,

car c'est probablement un de ces

missionnaires primitifs qui en a fait la transcription. Ce manuscrit sera

sans doute resté au monastere jusqu'a l'époque ou le curé Valdez l'a