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MOEURS ET RELlGION.
momen t
0\1
elle donne audience
a
une jeune filIe et
a
une
servan te qui arrivenlle troisiemejour qui suit la nouvelle
lune et qui apportent une poule noire
J
neuf reufs pondos
UD
vendredi, un canal'd et du til blane; elle renvoie les
deux visiteuses et leur dit de revenir
a
la tombée de la
nui t. 11 ne s'agit, suivant toule apparence, que de
dIVI–
nation : la mai tl'esse de la servan te est devenue grosse des
reuvl'es d'un moine, l'amant de la jeune filie lui est devenu
inñdele'et est entré au couvent. La sorciére fait entendre
les plaintes suivantes : " Depuis la mort de mon mari,je
vi de ces pratiques et je poul'rais avoir la vie assez faeile,
vu que les fe
111 111
es de Gaete ont une foi assez robuste dans
la sorcellerie ; mais les moines me coupent l'herbe sous
le pied en expliquanlles songe ,en e faisant donner de
l'argent pour apaiser la colere des saints, en promeltant
des mari aux. jeunes filIes, des garc;ons aux femmes
enceintes, des enfants aux femmes tédle et, de plus,
en allant vOÍl' la nuit,
a
l'heure
0\1
les maris sont
a
la
pecbe , les femmes auxquelles ils ont donné rendez-vous
a
l'église, " 81lppatius la mel en garde eonlre la malveil–
lance du couvent; mais efle De craint rien, paree qu'elle
est depuis longtemps dans les meilleurs termes avee le
pe¡'e gardien
1,
Voici mainteuant un genre de sorCÍeres qui son
t
plus
dangereuses: ce sont eeHes quitpar leurs maléfiees, font
perdre aux bomllles la sauté et la vie. e'est
a
propos
d'elles qu'on a cru saus doute pour la pl'emiel'e fois
a
l'intervention d'e prits puissants, quand le mauvais
I
Pour mon trer combien la croyance aux
sorci~res
était
r~pandue
en
ce
temps-l~,
nous rappelIerons qu'en
1483
Ange Politien
lit
une
P,'a leelio
lñ
p,'iora ilristoutis analytieq. cui titubts L"rnia
(trad,
en
italien par Isidore del LUllgO, Florence, t864-).
Com~
RBOMONT,
Laurenl
JI,
p.
75-7'1.
o'apres cela, on pent aussi considél'er Jus-qu'1
un certain point Fiesole comme un foyer de sorceUerle.