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~10EURS
ET RBLIGION.
presque A la méme époque
(1340),
et qu'un des grands
maitres de l'école vénilienne, probablement Giorgione, a
relracée dans un tableau étrange :
il
monlre une galere
pleine de démons qui traverse, rapide comme une fleche,
la lagune agilée par la tempéte, pour aller détruire la
ville coupable; mais trois saints, qui étaient entrés saos
étre reconnus dans la barque d'u" pauvre batelier, con–
jUl'ent les démons, et leur galere s'engloulit dans l'abime
t.
A
cette croyance vient s'ajouter l'idée mensongere
qu'au moyen des conjuralions l'homme peut se mettre
en contact avec les démons et obteoir leur secours pour
salí faire sa cupidilé, son ambilíon et sa sensualité.
A
l'origine, le nombre des prétendus conjurateurs de
démons était bien supérieur
a
celui des vl'ais coupables;
ce n'est que lorsqu'on brula de soi-disant magiciens et
de soi-disant sorcieres que les conjur3tions réelles et la
magie exercée avec intention commencerent
a
se mul–
tiplier et
a
se rép andre. C'est la mort d'une foule de vic–
times innocentes qui troubla les imaginali9ns et qui
suscita de véritables magiciens, saos compter tous les
gens sans aveu qui voyaient dans la magie un moyen
d'exploiter la crédulité publique.
, Une autre opinion sur les démons a été émise par Geor. Gemis–
thos pletbo, dans le jJrand ouvrage philosopbique 0 1
v6~o"
dont
iJ
De reste aujourd'bui que des fragmellts (éd. Aleundre, Paris,
1858),
ma\s que les Italiens du quinzieme siecle connaissaient d'une
maniere plus complete sous forme de copies peut-étre ou pal' la
tradition.
11
a certainement exercé une grande inftuence sur la
culture pbilosopbique, politique et relirrieuse du temps. D'apres
lui, les démons, qui faisaien t partie de la calégorie des dieux de
troisieme rang, étaient a l'abri de toute erreur et étaient
• capables de suivre les traces des dieux placés au-dessus d'eux,
des esprits qui apportent aux bommes les biens qui émanent de
Jupiter et qui descendent jusqu'a eux en passant par les autres
dieux ; ils vei1lent su ¡'homme, le purifient, élevent et fortifient
lion Ame '. Comp. surtout Frédéric
SCHOLTZB,
Bistoire de la
phil~
IOpMe de la RellaissallCl,
t.
1,
léna, 1874.