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LA SOCIABIL!TÉ ET LES FETES.
visible. Les fétes italiennes sous leul' forme la plus par–
faite marquent le passage de la vie ordinaire dans le
domaine de l'art.
A
I'origine, les deux formes principales des fétes
publiques sont, en Italie comme dans tout I'Occidenl, le
myslere, c'est-a-dire l'histoire sainte ou la légende dra- "
malisée et la procession, c'est-a-dire le cortége pompeux
auquel donne )jeu une solennité reUgieuse.
En Ttalie, les représentalions des mysteres élaient plus
brillantes, plus nombreuses el, grAee au développement
parallele de I'art plastique et de la poésie, plus élégantes
qu'ailleurs. Peu a peu s'en dégagent, non-seulement la
faree, comme dans le resle de I'Oecident, et ensuite le
.drame profane, mais encore la pantomime, qui fut de
bonne heure. aceompagnée de tout ce qui pouvait la
rendre intéressante et variée, et a laquelle s'ajouterent
le chant et les ballets.
Dans les villes ilaliennes au sol uni, aux rues larges •
et bien pavées, la proeession donne naissanee au lriomphe,
c'est-a-dire au corlége de persoDnages eostumé , en voi–
ture et
a
pied, dont la signification, surtout religieuse
d'abord, devient ensuite de plus en plus profane. La
procession de la Fele-Dieu
I
et les masearades de carna–
val se ressem blenl pour la pompe eXlérieure, qui se
r etrouve plus lard dans les cortéges des princes entrant
dans les vílles. Il est vrai que les autres peuples déployaient
parfois la plus grande magnificence daos les fétes de ce
genre, mais ce n'est qu'en Italie que se forme une sorte
de science des fetes, qui faisait de ces cortéges de
savantes allégories.
1
Comparativement au:x villes du Nord.
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A Venise, la procession de la }'éte-Dieu n'est inslituée qu'en
1407 : CIiCCBllTTI,
Venezia e la corte di
ROTllfl,
J,
108.