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LA SOCIABILITÉ ET LES FETES.
sentée
u
avec d'horribles dents
d~
fer " ; la Gourrnandise
se mord les levres, elle a les cheveux ernrnélés et ébou–
riffés, etc. Ce dernier trait est sans doute de tiné a
montrer qu'elle est indifférente a tout et qu'elle ne
songe qu'a manger. Nous ne pouvons pas exarniner ici
combien ces erreurs étaient facheuses dans l'art plas–
tique. Celui-ci pouvait, ainsi que la poésie, s'estimer heu–
reux quand
a
I'allégorie répondait une figure mytholo–
gique, c'est-a-dire par une forme léguée par l'anLiqui té
el garanlie conlre i'absurdité par cela méme, quand on
pouvait faire de Mars I'image de la guerre, de Diane .
celle de la chasse
t,
etc.
Disons cependant que dans I'art et dans la poésie
il
y
avait aussi des allégories plus heureuses, et ron adrnettra
bien,
a
propos des figures de ce genre qui paraissaient
dans les féles italiennes, que le public voulait qu'elles
fussent parlantes, puisque sa culture générale le mettait
a
méme de comprendre les formes allégoriques. A
rétranger, surtout
a
I~
cour de Bourgogne, on se con–
tentait encore
a
la méme époque de figures tres-énigma–
tiques, el méme de simples symbolcs, parce qu'i1 était
encore de bon ton d'étre ou de paraitre initié
a
ces mys–
teres. Dan la cérémonie du fameux vreu du faisan (1453) '.
la belle et jeune écuyere qui représente la reine des
plaisirs est la seule allégorie vraiment agréable; les
gigantesqucs surtouls de table avec des automales
~t
des personnages vivants sont des ornements de pure
I
Cette derniere personnification se trouve dans la
Vena/iD
du
cardinal Adriano da Corneto, qui a été souvent l'éimprimee, méme
en Allemasne, par ex.
~
Slrasboul'g, en
1512:
Ce pollme a pour bul
de consoler Ascanio de
la
ruine de sa maison par le plaisir de la
chasse. - Comp. plus haut,
t.
1,
p.
325.
'Qui date,
~
vrai dire, de
1454.
Comp. Olivier
DS LA
MARCHB,
lIlémoires,
chap,
XXIX.