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LA SOCIABILITÉ ET
LES
FETES.
le
talent scénique et les riches costumes des acteurs, les
localités figurécs par de merveilleux décors oil se retrou–
vait le style de l'architecture du temps, les guirlaodes
de feuillage et les tapis sans nombre, enfin, comme fond
de la scene, les somptueux édifices qui encadrent la place
d'une grande ville, ou les colonnades de la cour d'uo
palais ou d'un couvent, et I'on aura un tableau d'une
richesse inouie. Mais, de méme que cette magnifique mise
en scene a été funeste au drame profane, de méme l'essor
du mystere, considéré comme reuvre poétique, a été
arrété par le développement excessif de la parlie maté–
rieHe du spectacle. Dans les textes parvenus jusqu'a nous
on trouve généralement une action tres-pauvre avec
quelques beaux passages Iyriques et quelques belles
tirades d'éloquence, mais rien qui rappelle la grandeur
el l'élan qui di tinguent les
u
Autos sagramentales
"
d'un
Calderon.
11 est possible que parfois , dans les petites villes oil la
mise en scene était moins magnifique, la représentation
de ces drames religieux ait agi plus fortement sur les
Ames. On voit', par exemple, le grand prédicateur
Roberto da Lecce, dont il sera question dans la derniere'
partie, tltrminer la série des sermons de caréme qu'il
prononc;a pendant que sévissait la peste (1448) , par une
représentation de la Passion, qui reproduisait avee une
fidélité scrupuleuse les détails raconlés dans le Nouveau
Testament; malgré la pauvreté de la mise en scene et le
représentation qui eut lieu chez le cardinal Riario, CORIO, fo\. 4t 7.
Sur le mystel'e de Constan tin le Grand, représenté dans le palais
pontifica l, pendant le carn aval de 1484, voir dans Jac. VOLATBR–
!\AN., MUR!T., XXIII, col. t94. Le principal role était joué par un
Génois né et élevé
:a
constantinople.
I GRAZIANI,
Cronaca di Perugia, ¡lI'ch. stor.,
XVI,
l.
p.
598
ss.
Au
momen t de la mise en croix, le personna{l'e vivant était remplacé
par un mannequin.
.