CHAPITRE PREMIER. - NIVELLEMENT DES CLASSES. 101
de ces choses ann que les l'ecteurs voient bien que la
chevalerie est morte '. Auss¡ bien que de nos jours on
proclame chevaliers méme des morts, aussi bien on
pourrait con férer ce titre
ji
une figure de bois ou de
pierre, que dis-je!
a
un breuf.
1) -
Les histoires que
Sacchetti racoute
a
l'appui de sa these sont en effet on
ne peut plus probantes;
il
nous montre Bernabo Visconti
donnant ce titre
a
l'individu sorti victorieux d'un duel
de buveurs, en parant méme le vaincn pour le consoler;
il
nous fait "oir des chevaliers allcmands, avec leurs cimiers
et leurs insignes, aux dépens desqucls le peuple s'égaye,
etc. Plus tard le Pogge
t
se moque des innombl'ables
chevaliers qui n'ont pas de cheval et qui ne savent pas
manier une arme. Ceux qui voulaient faire valoir les
prérogatives de Ieur ordre
1
par exemple, sortir
a
cheval
avec des dl'apeau!, avaient fort
a
faire
a
Florence vis-A-vis
du gouverncment et des
moqu~urs
s.
En
y
regardant de plus pres" on s'aperc;oit que cette
chevalerie d'un autre age, indépendante de toute
noblesse de naissance, n'est en partie qu'un appAt offert
a
une ambition aussi ridicule que vaine, mais qu'elle a
aussi ' un autre cóté. En effet, les tournois subsistent
toujours, et ceux qui veulent
y
prendre part doivent
avoir nécessairement le rang de chevalier. Quant aUl
lut~es
en champ clos et aux joutes classiques, qui pré–
seotent parfois de grands dangers, ce sont des occasions
I
Che la ca"al/erla
e
morta.
, I
POOOIUS,
Ve nobilitate,
fol. 21. Comp. aussi plus haut,
t.
1,
p. 22 ss., outre les passages qui
y
sont eités.
SILVIUS
mNÉAS
(Hi,t.
Fried.,
111;
ed.
KOLLAR,
p.
294),
blAme la prodigalité atee laquelle
Frédéric eonfere le litre de chevalier.
_ I VASARI,
IJI, 49,
et note,
Vita
di
Dello.
A
Florence, la eommune
'reven dique le droit de faire des cbevaliers. Sur les eérémonies
qui aceompagnaient la collation
du
titre de ehevalier en
1318
el
en
1'389,
voir
RBUMOi'iT,
Laurenl,
11,
p.
444
ss.