CHAPITRR PREMIHR. - NIVELLHlIfENT DES CLASSES. 99
toute l'ltalie, méme ceux qui avaient quelque droit
d'étre fiers de leur naissance ne p'Ouvaient lutter conlre
l'intiuence de la culture intellecluelle et de la fortune, et
que les priviléges dont i1s jouissaient
a
la cour et dalls
l'État n'éleverent jamais leUl's sentiments
a
la hauteur de
leur condition. Venise ne forme sous ce rapport qu'uue
exception apparente, parce que la vie des
nobiti
est exclu–
sivement civile et qu'ils jouissent de priviléges fort res–
treints.
n
en est tout autrement
a
Naples, qui, par suile
des différences plus marquées qui existaient entre les
classes de la société et du faste de la noblesse, resta en
dehors du mouvement intellectuel de la Renaissance.
A la puissance des souvenirs laissés dans le pays par les
Lombards, lesNol'maods, et plus tard la noblesse fran<;aise,
vinrent s'ajouter, des la premiel'e moitié du quinzieme
siécle, les effets de la domination aragonaise, et c'est ainsi
que se
tit,
a
Naples tout d'abord, une transformation qui
ne s'étendit au re-te de I'Italie que cent ans plus tard :
les mreurs, les habitudes devinrent espagnqles; on se mit
a
mépriser le travail et
a
courir aprés de- vain' titres.
Méme avant le commencement du seizieme siécle, le mal
s'était propagé jusque dans les petites villes. Un auteur
de La Cava dit que cette ville a joui d'une opu–
¡ence devenue légendaire aus i longtemps qu'elle n'a
élé 'peuplée que de ma<;ons et de tisserands; maintenant
qu'au lieu d'outils de ma/(on et de métiers on ne voit
plus que des éperons, des étriers et des ceinturons
dorés, que chacun vise
a
devenir docteur en droit ou en
médecine, notaire, officicr et chevalier, la plus affreuse
pauvreté l'egne partout
l.
A Florence, on ne constate
~ne
révolution analogue que sous Cóme, le premier grand.
1MASSUCCIO ,
nov. 19 (ed. Settembrini, Nap. 1874, p. 220). - La
premiere édition des
Nouvelle.
date de l'année 1476.