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96

LA SOCIABILITÉ BT LES FtTES.

ment l'idée de

nobile

et de

nobilta

de toute condition de

naissance et l'identifie avec l'aptitudc

a

toute supériol'ité

morale et intellectueHe

i

il

donne une

imp~rtance

parti–

culiere

a

la haute culture, attendu que la

nobiltti

dpit

étre la sreur de

lajilosofia.

Plus l'humanisme étendit sa puissance sur les esprits

en Italie, plus s'affermit la conviction que la valeur de

l'homme est indépendante de sa naissance. Au quinzieme

siecle, c'était déja la théorie en vogue. Le Pogge, dans

son dialogue" sur la noblesse

I ",

est déja d'accord avec

ses interlocuteurs, Niccolo Niccoli et Laurent de Médicis,

frcre du grand Cóme, sur ce point

qu'il

n'y a plus

d'autre noblesse que ceHe qui résulte du mérite person–

nel. Son persifiage est mordant quand

il

tourne en rid i–

cule ce qui, d'apres le préjugé vulgaire, constitue la

noblesse. " Un homme est d'autant plus éloigné de la

vraie noblesse, dit-il, que ses ancétres ont été de plus

hardis malfaiteurs. L'ardeur a chasser l'oiseau et

a

pour–

suivre un gibier quelconque ne sent pas plus la noblesse

que les nids ou les gites des bétes sauvages ne sentent

la rose. L'agriculture, comme les anciens l'entendaient,

serait bien plus noble que ces cour es insensées par

monts et par vaux, qui font

re~ sem bler

l'homme aux

auimaux eux-mémes. On peut en faire une récréatlOn

accidentelle, mai non pas la grande aff;,ire de la vie.

n

Rien n'est moins noble, selon lui, que la vie menée par

la chevalerie fraul(aise et anglaise

a

la campagne ou daos

les chAteaux perdus au fond des bois, et surtout que

ceHe des chevaliers brigands de l' AlIemagne La-dessus

Laurent de Médicis prend jusqu'a un certain point la

I

Pocel!

Opera , .Dial. de nabilitate.

-

L'opinion d'Aristote

est

formell ement combattue par

B. PUTIN1,

De oera nobilitate

(Opp.

ed. Colon. 1573.J