MOSCOU. -
mTE•nRE
1812.
521
rente de ses etrorts
commen~ait
a)
décourager.
Ce n'était pas le cas en ce momcnt de s'éloi–
gocr trop des
Fran~ais,
et de lcur laisser le
champ libre, avcc les dispositions qui se mani–
fcstaicnt chcz les soldats russes. Descendrc sur
la routc de lliazan jusqu'a la 1•illc de Kolomna
pour rejoindre l'Oka, c'était affichcr tropde pru–
dencc, et une prudcncc d'aillcurs inutilc, car
exclusivement occupés d'arrachcr aux ruines de
Moscou lepain dout ils avaicnt bcsoin, les Fran–
~ais
o'étaicnt pas en mesure de suivrc et d'in–
quiéter l'armée russe. Aussi Kutusof, arrivé sur
la routede Riazanjusqu'au bord de la Moskowa,
avait-il cru devoir s'y arrétcr, et entrcprcndrc,
a partir dece point, le mouvcment de flanc pro–
jcté autour de l'arméc
fran~aisc,
c'csl·a-dire
donner un rayoo de dix licues, au licu d'un
ra¡•oo de trente,
a
!'are deccrclequ'il se propo–
sait de décrirc autou1· de Moscou, de l'est a11
sud.
Legénéral Kutusofprofitant dequclqucs pour–
parlers engagés entre le général Sébastiani et Je
général Raétrskoi, dans le but d'éviter les batail–
lcries inutilcs, avait ordonnéde se prctcr
a
!out
ce <1uc voudraicnt les
Fran~ais,
d'cndormir
ainsi lcur vigilancc, et de lcur cacher complétc–
ment la dircction qu'on allait suivrc. Adalcr du
17 en efret, tandis qu'une arricrc-gardc de ca–
valcrie contiouait
a
marchcr nonchalammcnt
sur la route de lliazan, et atlirait asa suite le
général Sébastiani, legros de l'arméc, changcant
subitcmcnt de direction, s'était mis
a
tourncr·du
sud-cst au sud-oucst, et s'était porté dcrrierc la
Pakra, petitc rivicrc qui, naissant pres de la
routc de Smolcnsk (voir la carie n• 55), trace
autour de Aloscou un ccrclc scmblablc a cclui
que les Russcs voulaient décrirc, et des lorsétait
proprc a lcur servir de lignc de défcnse. C'cst
done derrierc ccltc rivierc ,
et
non dcrricrc
l'Oka, que Kutusof vint se poster, s'établissant
non pas précisément Sut' notrc ligncde eommu–
nieation, mais a cólé, et poul'ant s'y transporte!'
en unemarehc.
Arrivé le 18
a
Podolsk, Kutusof étaiL le
-19
a
Krasnaia-Pakra, dcrricrc la Pakra. C'est de ce
point situé lout
a
fait au sud-ouest, fort pres de
ootrc ligne de eomo1unication, c¡u'il al'ait en·
l'Oyé des courcurs sur la route de Smolensk,
pour cnlcvcr nos postes et nos convois, ce <¡ui
mcut11uirégnaitda11s l'armée; maisc¡uc la ''ue Jcs
nammes
t¡uiJé,•oraientla
ca1iitnle
rcnclil
ñ
ccl\e urméc une ardeu1·
11ou\'cllc
1
ct1¡uelcsespé1·a11ccs detousceuxqui étoicnLal1a–
diésñ la l\ussic se ranimCre11l instantanément. Du reste le
avnit donné l'évcil
a
Napoléon, et détcrminé de
sa parLles mesures que nous vcnons de fairc
connaitrc.
Tcllc élnit Jasituation prisc por l'arméc russc,
/01·squc les corps de Mur¡¡! et de llessicrcs, mis
en mouvemcnt, commcncCrcnl 1 la chcrchcr,
Mural uu sud-cst sur la roulc de lliazan, Bes·
sicrcs au sud, sur la roule de Toula. (Voit· les
caries n" 51, et 55.) L'crrcur du généralSébas–
liani ful bicnlót rceonnuc, et Mural avcc son
instincl
d'officicr d'avant-gardct
tournant
a
droile, et remontan! la Pakra, cut promplcmcnt
rctrouvé la piste de l'ennemi, tandis que Bcs–
sicrcs, appuyant de son eóté plus
a
droite, et du
sud tournant un pcu au sud-oucst, vint
lt
Po–
dolsk puis
a
Dcsna, oú il reneonlra le grosde
l'arricrc-gardc russc eommandé par Milorado–
vitch. Les généraux
fran~ais
qui uvaicnt ordrc
de pousscr vivcmcnL l
1
enncrni,afin de découvrfr
ses dcsscins, marchcrcnt résolúmcnt
a
lui; et
Mural, qui avait franchi la Pakra sur les traces
de!'mnéc l'USSC, vint a SOD tour,mcnaCCI' de la
prcndre en flanc.
A la 1•uc de Murat élabli au deli1 de la Pakra,
le hardi Dcnningscn aurait 1•oulu r¡u'on se ruát
sur lui pour l'aceablcr. Mais Kutusof, qui déja
n'était plus d'accord a1•cc Dcnningsen, son l'rai
rival
a
cctlc hcurc, ne ful pas de ect avis. 11
avait en elTct d'cxccllcnlcs raisons
a
fairc l'a–
loir. On 11c savait pas dans le camp russc que
Mural était
In
uniqucmcnt al'cc sa eal'alcric et
l'infanlericde Ponialowski, et on pou,·nit crain–
drc q11'il n'y fút avcc l'arméc
fran~aisc
cllc–
mémc. Or Kutusof, en comptant tout ce r¡u'il
avait ramassé, n'avait pas plus de
70
millchon1-
mcs de 1roui1es réguliercs, et il ne croyait pas
sagc,
a
Ja vcillcde rccucillir le prix d'un plan de
campagnc doulourcux, mais profond, d'y r·c–
nonccr· lOUL
a
COUp
JlOUl'
eOUl'il' la chance d'unr•
alTairc inecrlai11c. De Kalouga, il allait lui ar–
rivcr· des rcnforls considérablcs de troupes ré–
gulicrcs; il attendait de l'Ukrainc une supcrbe
division de vicux Cosaqucs, et dans ect inlcr–
vallc Ja mauvaisc saison, qui s'approcbait, la pé–
nuric de vivrcs, la difficulté de dislanccs, dc–
vaicnt avoir alTaibli l'arméc
fran~aisc,
prcsquc
autant que l'nrméc 1·ussc se scraiLrcnfol'eéc. Ce
n'était donepas le eas de livrcr bataillc nvant le
la proportion des forces scrait cntierc·
té111oigua¡;cdcst!trau¡;ers1uiscrv:iicutda11slcstirméesrusse:t
csl uuanime sur ce point. Militaircmcut l'ac!c ducomtcde
l\oslopchinfu! nul, mora!cmcntileutdcsconsé1¡uenccsiucol–
culablcs,