Table of Contents Table of Contents
Previous Page  341 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 341 / 570 Next Page
Page Background

MOSCOU, -

ocronHE

1812.

527

nait le général Lauriston au quartic1•mcme du

généralissime.

·

M. de Lauristo11 se re11dit done auprcs 1lu

princc Kulusof, el eul avcc lni plusicurs enlre–

ticns. Les Russcs sont aussi doux <¡uc hravcs,

aussi dissimulés que violcnts, sclon le calcul ou

l'cntraincmcnt du momcnl. Soit désir de lapaix,

soit inlention d'cndormi1• les

Fran~ais,

onavait

des raisons de bien aecucillir lct11· rcp1·éscnlant,

et cela ne coútait d'ailleurs pas beaucoup aux gé·

néraux russcs,

a

qui la politcssc cst uaturcllc, et

a

qui M. de l.1uriston inspirait une juste estime.

Le pl'incc Kutusof l'cnlrelinl longlcmps, répon–

dit

aver.

adrcssc et dignilé

a

toulcs ses

obscn <l–

tions, lui dit, au sujct des plainlcs conlrc le ca–

ractCrc imprimé

a

Ja ¡;ucrrc, qu'il

~'nppliquait

de son micux

a

Jui

COllSCl'VCI'

le caractCrc

crunc

gucrrc réguliCrc entre nations cil'ilisées

1

qu'cllc

le conscrvcrait pal'Lout ol1 il pourrait se fairc

obéir, rnaisque sa l'Oix nescrail pas écoutéc des

paysans russcs, et <¡u'il n'était pns

éton11nnl

qu'on ne pulpas civiliser en troismois un pcuplc

que les

Fran~ais

appclaicnt bar!Jal'c. JI répondit

aux justifications du général Lauriston rcl:itivc–

mcnt

a

!'incendie de Moscou, que pou1· lui il étail

loin d'cn accuscr les

fran~ais

1

et que <lans son

opinion le patriotismc moscol'ilc était le scul

;iutcur de ce grand sac1·ificc, car les Husscs

airnaicnt micux

réduii·c lcul'

pays

en

cendres

que

ele

le livrcr

a

l'cnncmi. Jlcblivcmcnt

aux insi–

nuations de paix,

rclatin ment

mCmc

l1

un

nr–

mistice, le géoéral Kutusof se préscnta commc

dépourvu

de

tout pouvoir, et

commc

oUligé d'en

l'Cfércl'

a

J'cmpcrcur.

JI

Jll'OJlOSa, ce qui fut aC·

ccpté, d'cxpédicr l'aielc de camp Wolkonsky

¡,

Saint-Pétc1"sbou1·g, afin d'y portcr Je; ourcrlurcs

de Napoléon, et d'cn rappol'lCI' une l'éponse.

Quanl ,; l'armislicc, il n'était pas possiblc el'cn

signer un, mais il

fut convenu que

sur

toutc

la

lignc des avanl-poslcs on ecsscruil de tirnillcr, ce

qui ne s'étcndrait pas toutcfois auxniles extremes

des dcux armécs, et ce qui n'était pas eles lors

un cmpcchcmcnt aux cou1·scs des Cosaqucs et

aux fourragcs de notrc arméc.

Quclqucs politcsses qu'on cút prodiguécs au

général Laurislon, il ne voulut pas <lcmcurcr au

camp

des

Jlusscs, eornmc

;H11·ait

pu fairc un

vaincu

attcndant la paix

do11t

il

nvait

Ucsoin, et

il rcvint

i1

Moscou pou1· lransmcllrc ;\ Napoléon

ledétailde ce r¡u'il nvait dit ct cntendu.

Bien que Napoléon complal pcu sur la paix

dcpuis l'acccs Je ragcqui nvait produil l'inccndic

tlc Moscou, dcpuis surtout les uu1•crtul'es in-

íructucuscs dont

mr.

Toutelminc et JakowlclT

a\•nicnt été les

intcrmédinircs ,

il crut dcvoir

ccpcnclant allcndrc les dix ou clouzc jours r¡u'on

disoit

néccmires

pou1· avoir

une

réponsc de

Saint-Pétcrsbo111·g. Quclquc vngucs que fusscnt

ses cspéranccs de paix, il ne put toutcfoissc dé–

fcnd1·c d'cn eonccvoir <¡uclqucs-unc , lant était

grand le besoin r¡u'il cu éprouvait; ·et, en to11t

ens, il ne croyail pas que ccltc prolongation de

séjour f[1L un tcmps perdu , car clic scrvirait

il

rcfairc J"arméc. Le; gens les plus habitués

a~

cli111at du ·pnys lui affirmaicnt que les gclécs

n'arri\laient

point nvanl

Je

milicu ou

a

la fin de

novcmbrc. Un :tjourncmcnl de dix ou douzc

jours dcrnit. lecondui1·c

il

la mi-octobrc, et rirn

ne le portail

¡,

croi1·c qu'cu parlant du

1

?i

au

18

il pal'lit trop lard. En atlcndanl, il se préparuit

i1

toutcs fins,

a

se rctircr sur Smolensk,

COllllllC

¡,

pnsser J'hil'er

¡,

Moscou.

11

cnjoignit

¡,

Murat

de se tcnir on obscrvation dc1'ant le carnp de

T:troulino , d") fai1·c rcposcr les troupes en les

nourrissant le micux possiblc, et il lui cmoyn,

aulant que ses rnoycns de transporl le lui pcr–

mcuaient, des vivl'es til'és des mwcs de Moseou.

JI

ol'donna

un nou\•eau

mouvcment

en ª":int,

tantnux troupes

fai

sécs sur les de1·riCrcs, qu'aux

bataillonsde nrnrchcdcstioés i1 reerulcr lescorps.

11

prcscrivil la l'ol'llrntion d'unc <livisiou de

<¡uinzc millc hom111cs ¡, Smolensk, lar¡ucllcdcvaiL

s'avnnccr sur Jelnia pour lui clonner Jumain s'il

s1~

portait sur

Kcdouga.

11

recommamla au duc

de llcllune de se lcnir prét.11 toutc sorlcde mou·

vemcnts;

il ordonnade faire pm·tir pour Moscou

tous les hommcs débandés qui

i1

Wilna, Minsk,

Witcbsk, Smolcnsk, avaicnl été rccucillis, qu'on

ne mcttnit pasen marche

fa

ule

cl'avoir

des armes

¡,

lcu1· fouruir, etqu'il se proposait d'a1·mcr

avcc

les uombrcux fusils trouvés dans le Krcmlin.

11

rccommanda

de les fai1·e venir au

milicu

de co11-

1'ois eapables de les protégcr.

11

nrrcln un rcglc–

ltlCnL pour ces eonvois, défcndit de les faire

partir

a

moins

qu'i!s ne fusscnt ele

1,500

hommes

d"iufontcric Licn armés, indépcndammcnt eles

ti·oupes

de

cavalcricetcl'arlillc1·ic qui pourraic11L

s'y joi11clrc, lcur prcscl'i\•iL cxpressémentele cam–

pcr en carré¡ le eomninndanL :iu milieu,

\'Cilla

de nouveau

a

J

1

;1pprovisionncrncnt

it

JH'ix

d'ar–

gc11L ele tous les postes de la roulc, et conuucn<;a

de s'occupcr des évac11ations de blcssés.

11

cn–

joignit

n

J

unot

eren l'aire

lroispnrts, unedeccu.x

qui ·scl'nicnl capnblcs de rnai·cher clans quinzc

jours, une de ccux :tuxqucls un tcmps plus long

serait néccssairc, une troisiCme cnfin de

ceux