MOSCOU. -
'EP'l'EllDRE 1812.
30~
en arnnl d'un rm•in
ma1·écageux
une fortc :ir–
riCrc-gal'dc cl'infnntcric
el
de cavnlcric, et ils
étaienl résolus
o
<léfcndre cellc position. 11 élaiL
possible de la lourncr, mais l'obscurité ne per–
mettail pas d'aperceroii· le poinl par lcqucl on
aurait pu
y
l'éussir, et,
potn·
évilcr la confusion
d'unc scCncde nuil, on
fit
lwllc, el on
~ivaqu:i
i1porléedu canon des Husscs.
Le lendernain
~
on vouluL e11lrc1·devive fo1·ec
dnns Mojnis,k, el, apri:s avoir saeri!ié sans ulililé
quclques 11ommes, on pénélra dans cclle ville,
oii
il
y
:JraiLplusicu1·s nwgasinsen flarnmcs, mais
ou la plus grande parlie des habitalions élaicnL
restées intaeles. On
y
troura beaucoup de blcs–
sés russcs, qu'on respecta el (1u'on a!Jandonna
aux soins de leurs propres ehirurgiens. La rille
contcnait des vivrcs
el
des bátimcnls pour un
scconcl h0pit3l, circoustancCfort hcurcusc,
ca1·
cclui de Kolotskoi élail loin de suffire i1nos bc–
soins. Napoléon résolul de s'arrclcr de sa pcr–
sonne a Mojaisk, afin de soigner le d1ume donL
il élail alleinL, el qui l'imporlunail sans allércr
en rien l'usage de ses facullés '. Son 1wojel étail
departir pour rejoind1·e l'armée des qu'elle scrail
m'l'ivéc aux portes de Moscou, afin d'y en11·er
a1•cc elle, ou de se mellre a sa tele s'il.y nrnil
une llOUVelle halailJe
U
li1Tel'.
Les Husscs conlinui:renl leur reLrnile, el les
Fran~nis
lcur poursuile. Leprince Eugcneayanl
pris la roule latérale de gauehc, s'emparn de
Rouza, jolie pelile ville, richeen1·cssources, que
les paysnns furieux allnienL délruire, lursqu'on
arriva forL
o
propos pour les en cmpcehe1'. L'é–
pouvante des habilanls en apprenanL qu'on les
avaiL lrompés, c¡ue la snnglante balnille du 7
avait élé enlicremc11L pcrdue pour les Russes,
étaiLparvcnueau
comblc,
cL se
clrnngcaiL
en une
sol'le de roge. On leur avail lcllemenl dépeinl
1
1.a supposilionqueNapoléonCluitmaladeiila balaillc Jc
l:iMosko,1a, admise p;1rJcs historicns 1·cspcctables 1iou1·cx–
plir1ucr son inoction Juns ccllejournéc, n·a
1·icn
de foudé, si
011
la pousscjusqu'Upréscnlcr se;; focultéscommc ancintcs.
Nous avons lu et relu les corrcspontlanccs les plus intimes,
écrites jour parjou!',cn toutcsincé1·ité, parJcs hommcs c¡ui
11e quiuaic11t¡1as le c¡uar1ic1· général,ct quin'avaicn1aucu11
inlé!'H3allC1·c1· la véi-ité, eto111·oit
á
la liberté
m~mc llc lcur
laugagc,
a
l':ibscncc
1lc
toute
préoccupaiio111
comhicn élait
h;gCrc l'i11Jis¡1osi1io11dci'iapoléo11. C'élait ung1·os 1·humccl
1·icnde plus. Luietses licutena11Ben parJCrc11tdauslcurslet·
t1·e.sdenw11iCrc1tne l:1isscl' aucundou!csur la11aturc1leccttc
imlisposition. i\'apoléon, r¡ui
Ol'lliuait·cmcn\11c
se111én:1¡;cail
r;uC1·c, cl<¡ui avaitle méritc
1
prcsf¡ue i111liffé1·c11tau milícu tic
toussesnutrcsJ011s pru1li3ieux, d'u11c ra1·c lm1vou1·c11c1·so11-
11elle, pritpentlanlla hataillcu11cposiliouoU¡iassíliC11lcncorc
l.Jien des boulcts,
mai~
oú
iJ
n'J\'3Íl pus la presq11eccrtil111lc
11'Ctrcfruppé,co111mc
su1·
tc poiutoú étai<"ntNcy cl :\lun1t,
et
les Franfai commcdes monslrcs saun1gcs, qu'il-;
élnient
partagés cnlrc
In peur
el la furcur,
1 la
scule idéc de lcur opproche. Aussi, désespéroul
desesauvcr, \Oulaicnl-ils toutdélruirc, et<¡uand
on :11·aiL le lemps ele les joinclrc, de lcur porlcr,
cl'ar1·achc1· la lo1·chc de lcurs mnins, ils étnienL
étonnésd'a\'Oir aífaircú des \'rtinqucursliunrnins,
nrnis affomés, dout on désnrnrniL la.111·étenduc
bn1·baric avce un peu de pain.
Entré 1 Houza, le
princc EueCncs'y
1•cposri
un
jou1·, et
y
l'flllHISSSU
des
ViVl'CS dont
i!
fil
parl
U
la grande armée. Sur la roule lnléralededroile,
le lll'incc Ponialowski reneonlra parloul lrs
lllClllCS S)'lllJllÓlllCS de le1•reur el de colh c, l,1
mémc nbondancc el les
mCmcs
ravagcs;
rnni
commc il fauL du lemps pour délruire, Lquere
tcmps on ne Je
lnissait pns i1
l'cn11cmi, on
lrou–
vaiL cnco1·e le moycn de subsisler. Seulernenl la
marnudc consommait loujours un égal
nombl'c
d'hommcs, qui s
1
ntln1·daicnt
1
se lnissnicnt prcn–
drc,
ou rcuonqaicnt
t1
rcjoindrc l'al'rnéc.
La colunne prineipale sous Mural arriv:i le
10 seplernhre
a
Krimskoié. Le comrnandanl de
l'arriCrc-gar<lc russc Miloradovilcli, voulanL
p1·0·
fitcr d'nnc bonnc position qu'il avait rcconnut•
prCs des sourccs
nrnrécagcuscs
de la Nara, s'Cla–
blil a1•ee des lroupes d'infanterie lrgc1·e el de
l'nrlillcric derriCrc un tcn ain fongcux, couvcrl
d'épaisscs broussailles, 11'offranLd'acccs que pa1·
la grande 1·011lc qu'il eul soin d'oeenper en force.
On passn loule In journée ¡, unlaille1· aulOUI' di:
celle position, el on
y
perdiL de pnrLel d'aulrc
beaueoup d'hommes, les l\usses pour ne pas
SI'
relirer trop lól, les
Fran~ais
pour ne pus molli1·
dans leur poursuile. Ala nuit, les Husscs f'u1·cnl
obligés de décamper en laissanl Jll'CS de deux
millc homrnes sur le terrain, en m.orls ou
blessés.
ce íut, :irec la
1·épugnance
¡'¡
engagcr ses
1·éscrve~,
la \
1·aic
causc dcscs
ordrcstardifsetincomplets.Qu1
ilct'111Jicufoit1\c
ncpass'exposc1" 1lt111 telícu,c'est uuc cl10::c l10rs 1lc1lou1c.
ea1· Je
~alul
lle l'u1'111éc tcuail
~
sa personnc,et 011
pcul
se foin·
une
id~c
1\u
péril
quanll on
son¡;c
au
pht!nom~11e1lc
4i
i;éné·
raux tués
ou
l.Jlessés lle
notr~ cótC,
el uulílut ilucOlé des
nusscs,c'esl-1t-llircau sacl'ificc 1lcpresr¡ue tous
lcsgCnér.wx1p1i 1lcs 1leux
cólés
dirig~rcnl
les troupes. llarclay ilcTolly,
Ne)' et Mural furc11l
lessculs n aiment c115ngés qui
t.!clrnp¡•C·
rcnl il
la 11101·tounux Ltcssures. On
11c¡iouvuit¡inrailrcnu
ícu
Sílnsét1·e atteinl.
En
moinsdc 1teux l1curcs la1li\·ision Com–
¡rnnscut cinqchcfs rcmcrsés: lc
géuéral Comp:ms, lesénérnl
Oupcllin, le
maréclrnl
Durnusl
1
lc général llapp, le géuéral
De~saix.
1'0111·
soust1·ai1·clcs hommcs ilcc íeu cffroyahlc, Ne),
1luns
cortains
moments,
foisail
couchcr
ses
~olt\rils
il
te1·rc, tui
scul
1·c~lll11l
dehout, pnis les
faisaiL
1·cle\'CL' 1p1nml il
y nvait
uti!itéillcs préscu1cr cn li¡.;nc.