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llOSCOU. -

AOUT

·t t

2,

275

aux Polonais et 11011 aux Autrichic11s qn'il anmit

voulu conficr l'insur1·cclion de la Volhy11ic, et la

gardc de ses dcrricrcs. Mais fairc parcourir cent

vingt licues au moins nu princc de Schwarzcn·

bcrg pour l'a111cncr 3 Smolc11sk, en fairc par–

courir aulant au

pt•incc

Ponialowski pour le

renroycr de Smolcnsk

ñ

Kobrin, paralyscr aiusi

pcndant plus d'un mois ces dcux coqis daos le

mo111c11t le plus décisif de la campagnc, les con–

darn11er 3 perdre un quart ou un einquicme de

lcur effeetif par ces nouvc!les marches, n'était pas

raisonnable; et d'ailleurs, la conduite des Autri–

chicns

a

Gorodcczna, Jcur vigucur contrc les

Russes, la cordialité de leurs procédés cu1•crs les

Saxons, méritaient quclque confiancc. JI ne fal–

lait pas, sans doute, se ílatter de trouverchczcux

d'actifs propagateurs de l'insurrcction polonaise

en Volhynie, maison pouvait, sans trop de pré–

sornption, s'en ficr 3 leur honneur du soin de

garder fidclement notre droite et nos del'l'icrcs.

Les événernents n'avaicnt pas été moins faro–

rablcs sur notre gauchc, du coté de la

Dwina.Le

rnai•écbal Oudinot, aprcs les éehccs infligés au

cOJute de Wittgenstein dans les journécs du

21,

juillet et du ]" aout, Ol'ail, COllllllC

011

l'a vu,

rétrogradé sur Polotsk, afin de procurcr

a

ses

troupes du rcpos, une position facilc

a

défcndrc,

et lacommodité d'allcr aux fourragcs

a

l'abri de

la Dwina. Napoléon craignant avcc raison l'cffct

moral des mouvcmcnts rétrogrades, cLs'cxagé–

ront les rcssources confiécs

a

ses licutcnants,

avait adrcssédcs reproches aumaréchal Oudinot,

et lui avaiL dit qu'cn se rctimnt aprcs une vic–

toi1·e,

il

avait pris pour lui l'attitudc du vaincu,

r¡u'il auraiL dú lnisser au comte de Wittgenstein,

auqucl elle appartcnait bien plus justcrncnt.

Cettc obscrvation étaiL vraie sans doutc, mais ce

qui était plus vrai cncorc, c'cst que les troupes

du maréchal Oudinot étaicnt exténuécs, réduitcs

de 58 rnillc hommcs

a

20 millc par la marche, la

chalcur, la déscrtion, et qu'il leur fallait le séjour

tranquillc de Polotsk pour se rcposcr et pour

rivrc. Napoléon, afin de rcnforccr le maréclial

Oudinot, lui availcnvoyé les Ilavarois, quiavaicnt

égalcmcnt bcsoin de se rcmeurc des cffctsde la

fatigue, de la chalcur et de la dysscnlcrie. Ce

corps, que la séparation de sa cavalcric avait

déji1 réduiL de 28 mille hommcs

il

21;,

n'étaiL

plus que de 15 mi lle, gr¡ice aux nrnladies.E11 ai•ri-

1•anL de Deschcnkowiczy

a

Polotsk, il étaiL hors

d'étatd'agir.

Toutcfois, apres quclqucs joursde rcpos, aussi

utilcs au corps d'arméc tout cnticr qu'aux Bava-

1•ois, le maréehnl Oudinot, constammcnl aiguil–

lonné par Napoléon, avait cru dcvoir 1·eprcndrc

l'offcnsil'c contrc

le

comtc de Wittgenstein, et

s'élait reporté 1 gauchede Polotsk sur la Dl'issa,

l'Cl'S Valcintsoui,

a

quclqucs licues au-dcssous du

gué de Sirotschina, oU il avait si maltraité fes

Jlusscs quclr¡uc tcmps auparavaut. Ne les trou–

vant pas derricrc la Drissa, il al'ait franchi ccttc

riviCre et s'étni

t

dirigé sur la Svoiana,

dcrril:1·c

loqucllc étaicnt campécs les troupes du comtc de

Wiugcnstcin.Tandisque les

Fran~ais

avaicnt été

rcnforcés par les Davarois, ce qui les portait

i1 52 ou

55

millc bommcs cnriron, dont un

ci11quic111e toujours employé aux fourragcs, les

Russcs s'étaient rcnforcés nussi d'unc maniCrc

m1moins ég:dc. lis avnicnt

rc~u

in garnison <le

Duuabourg tout cntici·c, plus c¡uclques-uns des

bataillons de dépót qui étaicnt tcnus en réscrvc

dans le voisinagc eles armcics agissantcs pour les

l'CCrutcr. Le tout pouvait bien montcr

a

10

ou

J

2 millc hommcs de rcnfort, et portait

lt

50

et quclqucs mille les forces du comte de Witt–

genstein. Mais ces troupes, ne manquant de l'ic11

cL ayant pcu niarché, étaicnt en bcaucoup mcil–

lcur état que les nótres, quoique militaircmcnt

fort inféJ'icurcs. JI faut ajouter qu'cllcs étaicut

toutes russcs, tandisquc danslccorpsdumaréehal

Oudinot il y avait

a

peine la moitié de

Fran~ais.

Le maréchalOudinot, évaluant son corps l152

ou 35 mille hommcs, el saclrnnt qu'a cause des

fourragcs et eles maladics

il

n'cn pouvaiL mcttrc

plus de

~5

rnillc en lignc, eornplanL pcu sur

les tl'Oupcs alliécs, n'avait rcpris l'offeusive que

parce qu'il avait scnti trop 1•ivcmcnt la piqti1·c

des reproches de Napoléon. Pcnelant plusicurs

jours, il resta le long de la Svoiana, dcrant le

camp eles Russcs, les provoquant avcc eles trou–

pes légci·cs, et cherchan!

a

les cnlrainer

a

une

nouvellc fautc, comrnc celle qu'ils avaicnt com–

misc sur la Drissa, au gué ele Sivotschina. niais

les Russcs n'avaient gardc de se laisse1· prcudrc

une sccondc fois au piégc, et durant ces r1ucl–

qucs jours on tirailla ele part et d'autrc sans ré–

sultat, sice n'cst la perlefort inutilc de plusicurs

ccntaincs d

1

hommcs sacrifiés dans ces cmbus–

cadcs.

Pourtant le ma1·échal Oudinot, qui avait p1·is

une position avancée i1 gauchc de Polotsk, et

avaiL dcscendu la D1·issa jusqu'3 Valcintsoui,

craignait non sans fondemcnt cl'ctrc tournévcrs

sa droitc, par la l'OUtCdcPolotsk

a

Scbcj, laquclle

était restée dégarnie de troupes. 11 rcpassa done

la Drissa, et alla s'étahlir entre Lazowka et

Jlié-