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!IOSCOU. -

AOUT

1812.

271

faire reposer ses divisions, et il était d'aillcurs

trop ardent pour qu'on pi1t s'en rapporler 11 ses

jugements en eelte cireonstanec. Napoléon Jui

enjoignit, aprcs qu'il aurait pris un

011

dcux

jours de repos, de suivreMural et Davoust, nrnis

en se tenant

a

quelque distanee. 11 dirigea le

prinee Eugcne un pcu sur la gauehe du gros de

l'armée, vers Doukhowtehina, afin de nelloyer

le pays entre le Dniépcr et Ja Dwina, et de

s'éclairer de ce cóté sur les projels des Russcs.

(Voir la eartc o" tl4.) 11 sufüsait ainsi d'une jour–

née pour que toute l'armée fü t réunic el préte

a

combattre, si l'on élait assez heureuxpour que

les Russes adoptasscnt ce partí. En tout cas, on

ne pouvnit pas tardcr

!i

clre eomplélcmcnt in–

formé, et si Ja bataille ardcmmcnt désiréc ne

s'offrait pas, on élait libre de rélrograder, cnr

trois ou qualrc marches de plus qu'on aurait

failes en avant n'étaicnt point une raison de ne

pas revenir s'il Je fallait, et n'étaient pas au sur–

plus un grand dommage dans cellc saison, et

avce les moyens de transport dont on disposait

eneorc.

Ces ordrcs donnés, Nn')loléon s'élablit

ii

81110-

lcnsk, pour prcnd1·e ses mesures dans Ja double

supposition, ou d'une nouvellc marchco!Tcns•ve,

ou d'un établissement définitif en Lithuanic,

pour vciller surlout

!i

ce qui se passait sur ses

ailcs, et y pourroir comme il convicudrait.

Les renseigncmcnts en c!Tel arrivaicnt 3 !out

mornent de la droilc el de la gauche, de Brewse

el de Polotsk, et ilsélaient salisfaisanls. Les évé–

ncmcnls sur ces deux

frontiCres

avaicnt été les

suivrints :

le général Reynier avait rélrogradé jusqu'i1

Slonim, afin d'aller 1 Ja reneontre du princc de

Schwarzcnberg,auquel avaitélé cxpédié, commc

on l'a vu, l'ordrc de rcbrousscr chcrnin ve1·s le

Bug, et de s'unir aux Snxons pour

1·cjctcr

le

général Torrnazo!T en Volhynic. La réunion des

Saxonsct des Aulrichicnss'élanl opéréc le 5 uoút

sous les ordres du prince de Sehwarzcnber·g, ils

s'élaient dirigés lous ensemble sur Proujany el

Kobrin, Ja mcmc oú s'élait passée

la

désagréable

mésavcnlure du délaehcment saxon surpris par

le général Tormazoff. Le général Rcynier, aprcs

ses marches et contrc-marchcs, aprCs l'événc–

ment de Kobrin qui Jui avait eoúlé 2 mille

hommes, apres le délacherncnt de presque toulc

sa cavalcric au corpsdeLalour-Maubourg, apres

l'envoj. d'un régirncnt saxon

a

Praga (sous Var–

sovic), ne eornptait pas plusde11 mille hommcs,

dontl

,~00

de eavalerie. Le princedcSchwarzcn-

bcrgde soncólé, 1Insuilcdu longlr11jrtqu'il avail

cxéculé, ne complait que

2~ ~1ille

Aulricldcns.

le lolal des forcrs alliécs sur ce point s'élr.l'ail

done

a

environ 56 mille hommcs. On en prCtail

bcaucoup plus au général Torrnazoff, mais ilen

avail

¡,

peine aulant. nyant été obligé de Jaisscr

des troupes

a

Mozyr pour garder ses dcrricres.

Aussi n'nvait-il pas manqué de

réLrogr:ulc1·,

craignanl <l'cxpicr son dcrnicr succCs pnr un

échce plusgrave que celui que vcnaicntd'essuyer

lesSaxons.

JI

s'élait done luiléde revenir sur ses

pas, et de rclourner vers Kobrin et vers Pin k,

pour se couvrir du Ilug, du Pripct, et de lous les

marécagcs famcux de ecllr contrée.

Les Aulrichicns et les Saxons, marchant forl

d'accord eornmc Allemands, et comme gens qui

avaicnt bcsoin les uns des nutres, forccrent en

eommun les défilés nombreux qu'on reneontre

dans

ccllc

régionaccidentéc, el suivircnt

acli\'C–

menl l'arméc russe. Le 11 ao1il au soir ils élaicnt

parvcnus¡,un cndroit qu'on appcllc Gorodeezna,

i1 quclques licues de Kobrin, et ils

y

avaienl

lrouvé les l\usscs élablis dans une bonne posi–

tion, avcc la résolulion évidcnlc de s'y défcndre.

A Gorodccznn, laroutcde Kohrin gravissniL une

eóle asscz élevée , dont le ¡iicd élail baigné

par un ruisscau marécagcux et difficilc

a

fran–

chir. C'cst sur ccllc eóte que le général Torma–

zo!Ts'était posléavec56 millehornmcsd'infnnlerie

el

60

bouches

¡,

l'cu. Leprince deSchwnrzcnbcrg

el Je générnl llcynicr, ayant reconnu Ja diffieullé

d'cmporlcr la posilion de front, cherchcrcnt sur

lcur clroile un pas agc qui lcur pcrmil de débo1·–

dcr la gauche de l'c11nemi. Un pcu snr la droilc

en cffet, el

a

un village appelé Podonbié. il y

:wnit un pnssa,gc qui do11nail accCs sur lngauche

eles Husscs, mais c'étnit toujours

a

travcrs un

ruissenu mnrécagcux,

et

d'aillcurs

les

Jlusscs y

avnicnt l'<eil. Pourtnnt un pcu au dcl11, sur la

déclivilé 1lc

lo

cóle qu'il s'agissait d'cnlcvcr, se

trouvait

un Lioisqui

n'était pas occupé, et dnns

l'inléricur de ce hois un chcmin de lrarersc qui

allait rcjoindre ;\ une licue plus loin la g1·nnde

roule de Kobrin.

Le général Heynicr, qui, bien que fort hravc

au fcu, manqunit de caractCrc

i1

Ja gucrre, était

un

officicr

snvant et

un lacticien habilc. 11

cut

bicntót décou1•crt la faule

cle l'c~ncmi,

et il o!Trit

au princc de Schwarzenbcrg cl'cn profücr , en

pénélrant au-dcssous de Podoubié dnns le hois

négligé par les Russcs, de maniere

o

tou1·ncr

leur position. le princcdeSchwarzcnbcrgappor–

lait dnns les choses une simplicité d'inlcnlion