!IOSCOU. -
AOUT
1812.
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faire reposer ses divisions, et il était d'aillcurs
trop ardent pour qu'on pi1t s'en rapporler 11 ses
jugements en eelte cireonstanec. Napoléon Jui
enjoignit, aprcs qu'il aurait pris un
011
dcux
jours de repos, de suivreMural et Davoust, nrnis
en se tenant
a
quelque distanee. 11 dirigea le
prinee Eugcne un pcu sur la gauehe du gros de
l'armée, vers Doukhowtehina, afin de nelloyer
le pays entre le Dniépcr et Ja Dwina, et de
s'éclairer de ce cóté sur les projels des Russcs.
(Voir la eartc o" tl4.) 11 sufüsait ainsi d'une jour–
née pour que toute l'armée fü t réunic el préte
a
combattre, si l'on élait assez heureuxpour que
les Russes adoptasscnt ce partí. En tout cas, on
ne pouvnit pas tardcr
!i
clre eomplélcmcnt in–
formé, et si Ja bataille ardcmmcnt désiréc ne
s'offrait pas, on élait libre de rélrograder, cnr
trois ou qualrc marches de plus qu'on aurait
failes en avant n'étaicnt point une raison de ne
pas revenir s'il Je fallait, et n'étaient pas au sur–
plus un grand dommage dans cellc saison, et
avce les moyens de transport dont on disposait
eneorc.
Ces ordrcs donnés, Nn')loléon s'élablit
ii
81110-
lcnsk, pour prcnd1·e ses mesures dans Ja double
supposition, ou d'une nouvellc marchco!Tcns•ve,
ou d'un établissement définitif en Lithuanic,
pour vciller surlout
!i
ce qui se passait sur ses
ailcs, et y pourroir comme il convicudrait.
Les renseigncmcnts en c!Tel arrivaicnt 3 !out
mornent de la droilc el de la gauche, de Brewse
el de Polotsk, et ilsélaient salisfaisanls. Les évé–
ncmcnls sur ces deux
frontiCres
avaicnt été les
suivrints :
le général Reynier avait rélrogradé jusqu'i1
Slonim, afin d'aller 1 Ja reneontre du princc de
Schwarzcnberg,auquel avaitélé cxpédié, commc
on l'a vu, l'ordrc de rcbrousscr chcrnin ve1·s le
Bug, et de s'unir aux Snxons pour
1·cjctcr
le
général Torrnazo!T en Volhynic. La réunion des
Saxonsct des Aulrichicnss'élanl opéréc le 5 uoút
sous les ordres du prince de Sehwarzcnber·g, ils
s'élaient dirigés lous ensemble sur Proujany el
Kobrin, Ja mcmc oú s'élait passée
la
désagréable
mésavcnlure du délaehcment saxon surpris par
le général Tormazoff. Le général Rcynier, aprcs
ses marches et contrc-marchcs, aprCs l'événc–
ment de Kobrin qui Jui avait eoúlé 2 mille
hommes, apres le délacherncnt de presque toulc
sa cavalcric au corpsdeLalour-Maubourg, apres
l'envoj. d'un régirncnt saxon
a
Praga (sous Var–
sovic), ne eornptait pas plusde11 mille hommcs,
dontl
,~00
de eavalerie. Le princedcSchwarzcn-
bcrgde soncólé, 1Insuilcdu longlr11jrtqu'il avail
cxéculé, ne complait que
2~ ~1ille
Aulricldcns.
le lolal des forcrs alliécs sur ce point s'élr.l'ail
done
a
environ 56 mille hommcs. On en prCtail
bcaucoup plus au général Torrnazoff, mais ilen
avail
¡,
peine aulant. nyant été obligé de Jaisscr
des troupes
a
Mozyr pour garder ses dcrricres.
Aussi n'nvait-il pas manqué de
réLrogr:ulc1·,
craignanl <l'cxpicr son dcrnicr succCs pnr un
échce plusgrave que celui que vcnaicntd'essuyer
lesSaxons.
JI
s'élait done luiléde revenir sur ses
pas, et de rclourner vers Kobrin et vers Pin k,
pour se couvrir du Ilug, du Pripct, et de lous les
marécagcs famcux de ecllr contrée.
Les Aulrichicns et les Saxons, marchant forl
d'accord eornmc Allemands, et comme gens qui
avaicnt bcsoin les uns des nutres, forccrent en
eommun les défilés nombreux qu'on reneontre
dans
ccllc
régionaccidentéc, el suivircnt
acli\'C–
menl l'arméc russe. Le 11 ao1il au soir ils élaicnt
parvcnus¡,un cndroit qu'on appcllc Gorodeezna,
i1 quclques licues de Kobrin, et ils
y
avaienl
lrouvé les l\usscs élablis dans une bonne posi–
tion, avcc la résolulion évidcnlc de s'y défcndre.
A Gorodccznn, laroutcde Kohrin gravissniL une
eóle asscz élevée , dont le ¡iicd élail baigné
par un ruisscau marécagcux et difficilc
a
fran–
chir. C'cst sur ccllc eóte que le général Torma–
zo!Ts'était posléavec56 millehornmcsd'infnnlerie
el
60
bouches
¡,
l'cu. Leprince deSchwnrzcnbcrg
el Je générnl llcynicr, ayant reconnu Ja diffieullé
d'cmporlcr la posilion de front, cherchcrcnt sur
lcur clroile un pas agc qui lcur pcrmil de débo1·–
dcr la gauche de l'c11nemi. Un pcu snr la droilc
en cffet, el
a
un village appelé Podonbié. il y
:wnit un pnssa,gc qui do11nail accCs sur lngauche
eles Husscs, mais c'étnit toujours
a
travcrs un
ruissenu mnrécagcux,
et
d'aillcurs
les
Jlusscs y
avnicnt l'<eil. Pourtnnt un pcu au dcl11, sur la
déclivilé 1lc
lo
cóle qu'il s'agissait d'cnlcvcr, se
trouvait
un Lioisqui
n'était pas occupé, et dnns
l'inléricur de ce hois un chcmin de lrarersc qui
allait rcjoindre ;\ une licue plus loin la g1·nnde
roule de Kobrin.
Le général Heynicr, qui, bien que fort hravc
au fcu, manqunit de caractCrc
i1
Ja gucrre, était
un
officicr
snvant et
un lacticien habilc. 11
cut
bicntót décou1•crt la faule
cle l'c~ncmi,
et il o!Trit
au princc de Schwarzenbcrg cl'cn profücr , en
pénélrant au-dcssous de Podoubié dnns le hois
négligé par les Russcs, de maniere
o
tou1·ncr
leur position. le princcdeSchwarzcnbcrgappor–
lait dnns les choses une simplicité d'inlcnlion