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LIVRE QUAHANTE-QUATRIÉ!IE.

lanle, arraehée l'épée a la main aux deux ar·

¡

milieu d'eux? S'il n'y reslait pas , qui pourrail

mc'es russcs réunics, aprcs le combal éncrgiquc

l

lcs commandcr, les rclenir, les rassurer? Et s'il

et brillant de Valoulina, et cnfin

a

une époque y restait, sa main scrait-elle asscz puissanle, du

déja bien avaneée de la saison, puisqu'on lou- milieu de ecttc siluation diffieile, pour se faii'c

el1~it

aux dernicrs jours d'aout

!

sentir jusqu'a Rome et

a

Cadix?

Plus qu'aueun homme au monde Nnpoléon

C'étaient la de sérieuses eonsidéi'ations, dont

élait capable de juger une qucstion aussi grave, liennent lrop peu de comple eeux qui blámcnt

aussi eompliquée, et pour la solution de laquelle Napoléon de n'avoir pas terminé eette premiere

il fallait pcser tant de considérations administra· rampagne

h

Smolensk, et qui prouvent que le

ti

ves, mililaires et politiques. Cerles il y avait danger de cctle guerre étnit bien plus dans l'en-

dans ce gc1fre de gucrre lent et méthodique lrcprisc clle-mcme, que dans telle ou tcllc ma-

quclquc chose de nouveau qui pouvait ílatter son nicrc de la diriger. Ces réllexions jclcrcnt Napo-

csprit, 1uclquc chosc de profond qui pouvait léon dans une rcvcric profondc, rcvcdc d'autant

frappcr nussi les imaginations. D'ailleurslecomtc plus péniblc, que ce n'était plus commc i1 Wi–

de Wittgenstein

it

détruire sur sa gnuche, le tebsk un partí encore éloigné

a

prendre, muis

général TormazolT sur sadroite, Riga a prcndrc un partisur Jeque) il était urgcnt dese prononcer

d'un cóté, la Volhynic a cnvahir de l'autrc, de- immédiatcmcnt. Néanmoins, bien qu'il falltit

vaicnt ótcr a eetLc fin de campagnc tout carne- a1·rclcr ses résolutions tout de suite, certaincs

tcrc d'inerlie, d'impuissance ou d'insueccs. Mais cireonstauccs trcs-prochaiacs pouvaient cntrai-

la faulc de venir si loin en passant

it

travcrs tant ncr la balance dans un scnsou dans un nutre, et

de peuples cnnemis, en mcnnnt avcc soi tant dispenser de faire soi-memc un choix qui était

d'alliés doutcux, en laissnnt a l'autrc cxlrémité bien dillicile, bien embarrassan1., bien 1·cdou-

de l'Europc unegucrre mal conduite, cellc d'Es- table, car a mal choisir il

y

avait prcsquc la cer-

pagnc, cctte faute eommise, Nnpoléon la scntait litudcde périr. Cescirconstnnccsétaicntl'allitudc

profondémcnt , lrop profondémcnt pcut-ctre, ele l'cnncmi an dela de Smolensk, la disposition

mnintcnant qu'cllc n'était plus réparahlc, et il

qu'i) allait monll'CI' a combatlrc

OU

a se rclircr,

était fortcment préoecupé des périls de ecltc Ja situalion des génémux laissés sur les ailcs de

élrangc situution.

11

se répétait avec plus de la grande arméc, du maréchnl Oudinot i1Pololsk,

chagrín tout ce qu'il s'était déja dit

¡,

Witcbsk, du prinee de Sehwarzcnberg etdu général Rcy–

ct il se dcmandait ce que pcnscraient, ce que nicr a Brczcsc, cngngés les uns et les autres dans

fcraicnt les Prussiens, les Autriehicns, les Alle- des combats opiniatres. Si l'cnnemi scmblait

mands, lcs Hollandais, les Italiens,s'ilsle voyaicnt vouloir livrer bataille, il n'y avait pas a hésilcr,

s'arrclcr pendant tout un hiver de huit mois, et et il fallait sur-!e-ehamp acceptcr ce duel. Si le

s'arrclcr devant des obstaeles que lout le monde maréchalOudinot, sile prinec deSchwarzcnbcrg

serait libre d'appréeicr asa maniere, de dirc in- et lcgénéral Rcynicr étaicnt vnincus,

il

fallait les

vinciblcs, aussi insurmontables rannéc suivantc seeourir; s'ils étaicnt vainqucurs, on était plus

que ccllc-ei? Son empiren'allait·il pass'éliranlcr libre de se porter en avant.

tout enlicr sous sn nrnin, quclquc forte qu'elle

Pcu de jours suffisaicnt pour ·ctrc éelairé sur

ftit, et pourrait-il en eonlenir les parlics si di- ces divcrs póinls, et Napoléon, saus rnuloir c11-

vcrscs, et si porlécs

a

se disjoindrc ? Ces can- core s'enehaincr lui-mcmc, résolut de séjourner

tonncmcnts dont on luí parlait snns ccsse sur la lrois ou qualrc joursa Smolcnsk, pour s'y rcn-

Dwinn et le D11iépcr, scraicnt-ils done, eommc scigncr sur ce qu'il avait besoin de savoir, et

il l'avait déja dit tant de fois, si fuciles a étnblir, pour prcscrirc des mesures qui élaient urgenles

a

défcndre,

a

approvisionncr, sur une lignc de s'il devait se porter plus loin. En consé–

trois ccnts licues, depuis llobruiskjusqu'it Riga? qucnce il prescrivit a Murat et au maréchal

Ces ílcuves eomblés par les neiges en hivcr se- Dnvoust, les dcux hommes les plusdisscmblablcs

raicnt-ils, des clernicrs jours d'octobrc aux pre- de l'arméc, et dont le sccond corrigcait utilemcnt

miers jours d'avril, seraicnt-ils une íronlicre? le prcmier, de se mcttrc en marche, l'un avee

Comment ses soldnls, attcints déjit d'unc maladic dcux corps de cavalcrie, l'aulrc a1•cc ses cinq

jusquc-la inconnuc parmi cux, la déscrtion du divisionsd'infantcric, pour suivrc l'enncmi pas

drapenu, commcnt supporteraient-ilsimmobiles,

it

pas, et juger le plus cxaelcment possiblc de

inactiís, ces huit mois d'un péniblc et cnnuycux ses projcls. Le maréchal Ncy, qui avait été

it

hiver? Luí, lcur chef accoulumé, reslerait-il au l'avant·gardc dcpuis Witebsk, avait bcsoin de