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l.IVílE QUAílANTE-QUATnlEME.
qui les rendait fuciles; il conscntil
1
cettc ofTrc,
etdonna au général Reynier une division autri–
chiennc pour assurcr le succcs de la manccuvre
proposéc.
11
y ajouta mcmc une grande portion
e.lesa cavnlcric, clont il ne pouvaitguCrcse servir
dans l'cndroit oú il étail. On convint que le lcn–
dcmain nrntin
12
aoút, le prince avcc le gros de
ses forces attaqucrait séricusemcnt Gorodcczna
de front, pour atlircr de ce colé l'atlcnlion des
llusscs, tandis que le général lleynier dirigcrait
sur leur gauche un cfTort vigourcux pour la
tourncr.
Toul étanl ainsi convcnu, le général Reynier
pénétra pcndant la nuit dans
le
boisen qucstion,
s'y établit, et, des qu'il fil jour, déboucha
a
J'im–
proviste dans une pctite plainc, au milicu de
laqucllc rcnaitfinir ens'abaissanl lacoteoccupéc
par les Russcs. Ccux-ci, du point élevé de Goro–
dcczna, s'élanl
apcr~us
de bonnc hcurc de la
marche des Saxons, laissercnl
¡,
Gorodcczna une
partic de lcurs forces pour résistcr de fronl au
princc de Schwarzcnbcrg, el rcpliCr-enl le reste
sur lcur llancgauchc, afin de lenir tete augéné–
ral Rcynicr. C'cst sur ccltc doublc lignc qu'on
se batlil toutcJa journéc du
12.
Leprincc deSchwarzcnbcrg allaqua \'Íl'Cmcnl
Gorodcczna, mais sans bcaucoup d'cspérancc de
l'cnlcvcr, les Russcs occupanl la cote avcc une
nombrcusc arlillcric. Néanmoins les Autrichicns
se cornportercnt bravcmcnt, commc s'ils avaicnt
agi pour cux-mcmcs. Adroile, le génfral Rcy–
nicr, ayanl débouchédu bois, lrouva les Russcs
ployés en potcncc, el faisanl fronl de ce cólé
cornmc de l'aulrc. Ses cfTorls pour les cnlamcr
furcnt éncrgiqucs, mais inutilcs, car, bien que
les Saxons se battisscnt comrnc les Polonais
(auxqucls lcur sort était lié), ils furcnt conslam–
mcnl arrelés par le fcu d'unc arlillcric domi–
nante. A son tour, quand les Russcs voulurenl
Je rcfoulcr dans le bois, le général Rcynicr les
obligca de rcgagner la hautcur de laqucllc ils
avaicnl lenlé de dcsccndrc.
On scrail resté loute la journéc
a
lutter sans
résultnt, si le princc de Schwarzcnbcrg
n'aniit
cssayé uneallaqueversle poinl inlermédiaire de
Podoubié, qui clo11nail de plus pres dans le ílanc
gauche des Russcs. Le régimcnl aulriehien de
Collorcclo,se
joi~nant
aux chasseurssaxons,enIra
dans le marécngc
a\'CC
cux,
y
cnfonga jusqu'aux
gcnoux, le franchit, el gravit la cóte au momcnt
du plus grnnd cngngcmcnt des Russcs avcc le
corps clu générnl Heynicr. A cellc vuc, les
Hu ses furenl ébranlés, el le général Rcynier,
saisissanl l'occasion, les aborda plus vigourcuse–
menl cneorc avee les Saxons el ladivision aulri–
chiennc mise sous ses ordrcs.
11
gagna ainsi du
tcrrain sur leur gauche, el en mcme tcmps il
porla toutc sa C:t\'nlcric
a
son cxtrCmc droitc, sur
les <lcrriCrcs ele l'cnncmi,
mcna~ant
par ce mou–
vcment la grande roule de Kobrin. Les Russes
craignanl d'Ctre coupés, lanecrcnt lcur eavalcric
sur la cavaleric alliéc, el, aprcs des chances
divcrscs, jugcrcnl prudcnt de ne pas dispulrr
plus longtcmps une positiondifficilc
a
ronscrver.
La nuil favorisa lcur rclrailc,cl cmpccha l'arméc
auslro-saxonncde profitcr de tous ses avanlagcs.
Néanmoins la victoirc étail incontestable pour
ccllc-ci, car, oulrc l'acquisition d'un poste si
chaudcmcnt disputé, el la conquctc de la roulc
de Kobrin, clic avail foil cssuycr aux Husscs des
perles considérables. Elle avail perclu cnviron
-2 mi lle hommcs en morts ou blessés. Les Russes
en avaicnl perdu plus du double, donl !íOO pri–
sonniers.
Ccllc journéc, sion savail en lirer parti, per–
mcltail de pousscr les Russes en Volhynie, de les
)' poursuiv1·c mcme, de les crnpcchcr au rnoins
d'en revenir, si toutcfois leur force n'élail pas
doubléc par l'arrivée des troupes de Turquic.
Pour le préscnt, clic devail apaiser les tcrreurs
de la Pologne, et suffisail pour eouvrir notrc
llanc droit. Napoléon, apprenanl eellc nouvellc
au momcntdesoncntréc
i1
Smolcnsk,enéprouvn
unevéritablejoie, cnvoya
¡,
l'arméc aulrichienne
un don de !500,000 francs (c'étail le sccond de
cctlc volcur), y joignil un grand nombre de
décoralions, el écrivil
11
Vicnnc pour qu'on don–
n•t lcbtilon de marécbalauprincedeSehwarzen–
bcrg. Pourlanl
il
étail impossiblc qu'il se fil
illusion sur la force de cctlc aile, qui dcvail se
lrouvcr réduitc par la dcrnierc bataillc
1
52
ou 55 mille ·homrnes, el il pria son bcau-pcrc
d'y ajouler 5 millc hommcs de eavalerie, Gmille
d'infanteric, ce qui , arce quclques rcníorls
demanclés aussi
11
Varsovie, pouvail procurcr au
princc deSchwarzenberg une arméc de
1,¡¡
millc
hommcs, lesSaxons compris. S'obslinanlaeroirc
queTormazofT n'cn avail pas 30 milie, il jugcait
une force de
1,~
millc hommes suffisantc pour le
rejcler en Volhynic, et clélivrer ccllc provincc
du joug russe.
Cel éréncmcnlchangcaitforcémcnllaprcmicrc
résolulion de Napoléon, qui étail d'attircr le
princc de
Schwarzcnberg~1
lagrande arméc,con–
formémcnt aux clésirs de l'empcrcur d'Aulriche,
et conformémcnt
a
ses proprcs calculs, car c'esl