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MOSCOU. -

AOUT

1812.

279

donna des ordres pour accélérer Jeu1• arrin\e.

La division polonaise Dombrowski, déiachée du

corps de Poniatowski, el placée

a

Mohilew pour

licr

la

grande arméc avcc Je corps aust.i:o-saxon

1

re~ut

unebrigade de cavalerie légcre, afin qu'elle

put étendrc sa surveillance plusau Join, et mieux

veiller sur notre nouvelle base d'opération. 11

écrivit aux maréchaux Saint-Cyr et Macdonald

qui gardaient Ja Dwina, au prince de Schwar–

zenberg qui gardait le has Dniéper, les avertit

les uns et les nutres qu'il allait se porter enavant

pour lil'l'er une bataille décisivc, etJcur rccom–

monda de bien protéger les flanes de la graudc

armée pendant qu'il cssayerait <le frapper un

coup mortelsur l'cnncmi.

11

mandaenfin a11 duc

de Dellune de se préparcr

a

''cnir 11

Wilnn,

parce que, cJ·cce point central, le 9• corps scrait

Ja ressource de celui de nos généraux qui se

serait laissé baltre sur !'une

011

!'nutre de nos

ailcs.

Ayant cxpédié sa garue Je matin mcme du 21.,

et ordonné

a

Ncy qui suivait Davoust, de se scr–

rcr sur Ja tete de l'armée,au princc Eugcnc qui

avait cheminé sur la gnuchc par Donkhowlchina.

de.se

diriger sur Dorogobougc, il partil le soir

de sa personne, et marcha toute Januit du 24. au

25 aout pour arriver Je 21í avec le solcil lcvant,

et livrer peut-étrc

In

balaille, objet de ses désirs

les plus ardents.

Maisen arrivant Je25, il trouva les apparences

de eette bataille, entrevucs d'abord avcc tant de

joic,

a

peu pres évanouics, du moins pour le mo–

ment. En cffct, aprcs un premicr examen de

la

posilion, le princc Bagration qui en occupait la

parlie diflicile

a

eléfendre, puisqu'il élaiL au point

mcmc ou J'Ouja pouvait clre franchic, et ou la

gauchc des Russcs courait le risque el'étre lour–

néc, le princc llagration I'avait jugée détcsta–

ble, et avait traité d'une maniere offensanle Je

coloncl Toll, qui s'attachait

a

la justificr auprcs

de lui. Des lors la bataille avait été cncore ajour–

née par Ja volonté méme de celui qui Jadcman-

1

C'cstl'uncdes <¡ueslions l1istoriqncs qu'on s'csl lcplus

sOu\·cnt adressécs, c¡ueccllc de savoirpourquoi N;ipoléon ne

s'étaitpasot·rCtélt Smolcnsk,ct u':miilpascmployé Je reste

de 1a saison

a

ors:aniscr1aPolog

11

e, el ll p:·éparcrson poiuLJ

1~

départpourunsccond mou\•cmcntoffcnsif,qu'ílauraitcxécu1C

en

1813;

en un mot, pourquoi

il

ne s'élail pas

1·C.~igné

1t

fairc

cettcgucrrecn dcuxcampngncs,au lieudcvo11loirla foirccu

une sculc. Cctlc(jUCSlion toujours poséc 11'u jarnaís été bicn

résoluc, pa1·cequ'onn·::ivaitpas chcrché dans la co1·1·cspon·

dance Je Napoléon,dcmcttl'éc incon11uc

1

les

mo1ifs ~ui

1

jour

1iarjour, Pnn1ienlcntrainédc

Wilnaa

Witcbsk

1

de

Wilcbslc

a Srnolcnsk,

de

Smolenska DorogoLougc,dc

Dorogobou~c

11.

Moscou. Lalectureattentivc dcceltccorl'espondancc, cu1·icuse

rlait avec leplusd'ardeur. Cela éiant, Darclay de

Tolly avait pris le parti de décampcr, el. de tra–

vcrscr rapidemcnl Dorogohougc pourse rendre

a

Wiasma, Oll l'on disait que se trouvait une po–

sition bcnucoupplns ::i.vantageusc.

C'csl ainsi que l'armée russe qu'on avait crue

si elisposée 1 combaltrc, s'était lout 1 coup dé–

robée, de maniere

a

persuadcr qu'ellc n'y 'avait

jamais songé. Mais le tact de Napoléon était si

sur, le maréchal Davoustavait tant d'cxpéi-ience,

qu'il lcur était impossiblc de s'y mé¡ll'endrc, et

qu'ils rcconnurcnt parfaitcmcnt dans ces halles

suivies de'retrailes subitcs, non pas les irrésolu–

tions, mais les tittonucmcnls d'unc armée qui,

détcrminéc

a

combaltrc, chcrchait seulement le

tcrrain oii clic pourrait le fairc a1•ec le plus

d'avantagc. 11était évident qu'cn Jasuivant deux

ou trois jours encare, on Ja trouvcrait enfin dis–

poséc

a

lenir fermc, et

a

recevoir la bataille

qu'on lui avait tant de fois offcrle. Dans un tel

éiat de choscs,s'arrélcr pour eleux ou trois mar–

ches qui reslaicnt

a

fairc, ne scmblait pas une

résolution suflisammcnt motivéc, et Napoléon

ayant cléji1 franchi les trois étaprs qui séparaient

Smolcnskde Dorogobougc,n'hésita point

a

fran–

chir les trois qui séparaient Dorogobouge ele

Wiasma,oú il était probable qu'on joindrait en–

fin l'arméc russc. Seulcmcnt, eommc il n'élait

pas hommc

a

SC

trOlllJlCI'

SU!'

les COnséquences de

ses actions, il ne douta plus de ce qui allait ar–

river, c'cst-a-dirc de l'cnchaincmcnt de choscs

qui dcvail le comluire jusqu'a Mosco11

1 •

A

Wiasma il ne scrait pas cncorc

a

la moitié du

ehemin deSmolensk a Moscou, mais

il

enappro–

chcrait; il l'aurait dépasséc

a

Ghjat, el ce ne sc–

rait pos le cas, si l'on gagnait unegrandebalaillc

a

quclqucs journécs ele Moscou, de s'arréter, et

de rcnonccr

a

l'immcnsc éclat ele l'enlrée des

Fran~ais

dans ccltc vicille capitalc des czars.

Parli de Smolcnsk sans cLrc encare fixé, il se

décida définitivcmcnt

n

Dorogohougc, et le 26

il donna ses ordrcs commc il convcnait de les