Table of Contents Table of Contents
Previous Page  294 / 570 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 294 / 570 Next Page
Page Background

280

LIVllE

QUAHANTE-QUATHIE~IE.

'

donner pour une marche qui ne se lcrmincrait

plus qu'a Moscou mcme.

Bien qu'cn quillanl Smolensk il se ful occupé

de sa base d'opération, Napoléou dul s'cn occu–

pcr <lavanlage cncorc en prenanl le parli de se

portcr asigrande dislanec. Ccllc base qui avail

été d'abord

a

Dantzigel i1Thorn, puis i1Krenigs–

berg el i1Kowno, plus tai·d

a

Wilnn, s'étnil dé–

placéc succcssivement i1 mesure que se prolon–

geail celle marche exl1·aordinaire

ii

lrave1·s la

Pologne et la Russic. La nouvellc base sur la–

qucllc il fallait s'nppuycr é1ait évidcmment

Smolensk. C'cst li1 qu'était le nreud qui unissail

la Dwinael leDniépcr, et les reliait avec Wilna

el Kowno. Aussi Napoléon résolut-il d'y appeler

sur·le-champ lecorps du maréchal Viclor, com–

posé d'environ 50 millc hommcs, dont un ticrs

de troupes

fran~aises,

un licrs <l'cicellcnlcs

troupes polonaises, et un ticrs de troupes de Ba–

den et de Berg, tres-bien orgauisées. Ce corps

qu'allaitgrossir lecourantconlinueldes balaillons

de marche, étanl placé i1Smolcnsk, oú il se rc–

poserait et se nourrirail bien, devail ctre prct

ii

soutcnir ou le maréchal Sainl·Cy1', ou le princc

de Schwarzcnbcrg, dans le cas ou l'uu des dcux

vicndraita cssuycr des rerers. Napoléon pcnsait

que loin d'éprouver des rcvers ils obticndraicnt

au contraire des succcs, en usant bien de lcurs

forces.

Mcttanl toutcfois les choses au pis, il sup–

posail qu'ils seraient réduits a la défcusivc, ce

qui était

a

sesycux la plus défavorabledes éven–

lualilés possibles, et des lors il considérait le

corps du maréchal Victor comme destiné

it

faire

face aux troupes qui revicndraicnt ele Turr1uie.

11 ne lui semblait pas qu'il pút venir plus de

30 mille hommes du bas Danube, ce qui était

vrai, et dans cecas, soil que ces troupesse diri–

gcassent par la Volhynic sur la Pologne, soit

qu'ellesse elirigeasscnl par l'Ukrainesur Kalouga

et Moscou, le

D•

corps nous metlrait en mesure

de leur lcnir tele, en marchant au secours, ou

elu prince de Schwarzenberg, ou de lagrande

armée clle-méme. Ce que Napoléon étail le plus

disposé

a

croire, c'est que laRussie, élanl frappée

au creur par une marche sur Moscou, ne songc–

rail pas

a

portcr des forces

a

ses extrémités, et

que l'amiralTchitchakoff ne scrait pas dirigé sur

Kicw, mais sur Kalouga. Aussi rcgardail-il la

position du due de Bcllune i1Smolensk comme

la rnieux choisie pour toutes leshypotheses ima–

ginables. En conséquencc il luienvoya sesorel1·cs

de Dorogobouge le 26 aout, et lui elonna eles

instructions conformes ·aux idées que nous ve–

nonsd'émellrc.

11 élendit sa prévoyancc plus loin cncore. 11

ne roulait pas que ce corps fül clisséminé en

pelitcs garnisons ; pour prél'enir cet inconvé–

nicnl, il avait alliré déjit sur Wilnadil'Cl'Srégi–

mcnls saxous, polonais, wcstphaliens, hanséati–

qucs, rcstés jusqu'ici

it

Dant.zig et

it

Krenigsbe1·g.

11 orelonna de les amencr tous

a

Minsk et

ii

Smolcnsk, pour y fournir les garnisons et les

détachemcnls dont on aurait bcsoin. Afin de les

rcmplacer

it

Dantzig, il avait précédcmmentap–

pclé elans cellc place !'une des divisions du ma–

réchal Augcrcau, commauclée par le général

Lagraugc, et loulc composée de bataillons de

marche. 11 résolut de faire venir celle division

cllc·rnemc a Smolensk, pour renforcer les divcrs

corps de la grande armée, y remplir les vides

produits par les batailles qu'on allait livrer, et

jalonncr la routeenaltcndanl. Cettedivision dut

ctre rcmplacée

¡,

Dantzig par une aulre, appar–

lenanl égalemcnl au corps du nrnréchal Augc–

rcau, ccllc du génél'al Ilcudclet, qui comprenait

uniqucmenl eles quatricmes bataillons. Le maré–

chal Augcreau allait ainsise t1·ouvcr cnticremenl

privé de!'unedesesquatre divisions, celle qu'on

appcllrrait

a

Smolensk. Napoléon y pourvut au

rnoycu de troupes qu'il résolut de tirer d'Italic.

On se souvienl sans doutc que, se défiant de la

cour de Naplcs, il avait, avec plnsieurs beaux

régimcnts

fran~ais

et divcrs corps étraogcrs au

service de F1·ance, formé entre Rome et Naples

un co1·ps sous le géuéral Grcnicr. Tenant Mural

sous sa main, et n'ayant plus ríen

it

craindre de

sa légcrcté, il pensaque l'arméc napolitaine, qui

avaitéléorgnniséc avcc soin, suffirait

i1

lagardc

du midiele l'Jlalie; il lui laissad'ailleurs lesrégi–

mcnts cl'Jscmbourg et de Latour-d'Auvergne, et

ordonna de réunir

ii

Vérone les troupes fran–

~aises

du général Grenicr, pour en former une

bcllc division de ·15 rnille hommes, composée de

ce qu'il

y

avail de mcilleur en ltalie. IJ prescrivit

augénéralGrenicrdcs'achcmincrvcrsAugsbourg

le plus IÓt possiblc, mais toutefois en marchanl

avcc laprudcncccon\'cnable, afin de ne pas cou–

rrir les roules de trainards. Le corps du maré–

chal Augereau allait aiusi gagnrr beaucoup plus

qu'iJ ne perdait, et se rclrOU\'Cr

a

qualre dil'Í–

SÍOllS, el au chiffre de 50 mille hommes de

troupesaclivcs.

Ainsi a1•ec uncorps de 50 millehommes entre

llcl'iin et Donlzig, avee de forles garnisons

a

Dantzig,

a

Krenigsbcrg,

a

Mcmcl,

a

Kowno,

it