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12

LIVRE QUARANTE ET UNIRME.

duit, les autres lropspéculé, qu'il était obligé de

conquérir In liberté eles mers, pour la conquérir

de comball1·e l'Anglcterrc, pour combattre l'An–

glclcrrc de gcner les mouvements du commerce,

el qu'en atlendant !'industrie de la France et

celle du continent naissaient de cetle gene elle–

mcme. Mais il etit été bien embarrassé si !'un de

ces spéculatcurs sur les sucres ou sur les cotons

avail demandé

i1

lui , spéculatcur cl'un autre

genrc, si, pour comballre l'Anglctcrrc, il Jui

était absolument nécessai1·e de conquérir les

couronnes de Naples, d'Espagne, de Portugal, et

d'en clotcr ses frcres; si eelte clifficulté d'établir

sndynastic sur tant de tI·óncs n'avail pas singu–

liercmcnt accm In difficullé de triompher des

prétcntions maritimcs de l'Anglclcrrc; si, avcc

les llourbons tremblants et soumis

a

Madrid et

a

Naples, il n'eitt pas ohtenu autant de eoncours

io

ses <lesseins que de ses frcrcs

a

demi révoltés

j

si

tous les soldats

fran~ais

dispersés

ii

Naples ,

a

Cadix,

io

Lisbonne, il n'eut pas mieux fait de les

risqucr entre Calais et Douvrcs; si, en toul cas,

la nécessité de ces conquétes admise, il n'aurait

pas dit commencer par jetcr lord Wellington

il

la

mer, en se eontcntant du blocus tel que la Russie

le pratiquait, au lieu de chaugcr tout

a

coup de

systcme, ele lnisser les Anglais triomphants dans

Ja Péninsule pour aller ehereher au Nord une

nouvclle guerrc d'un succCs doutcux, sous pré–

texte d'obtenir dans l'obscrvation clu bloeus un

degré d'exactitudc dont il n'arait pas indispensa–

hlcment besoin pour o·éduireleeommeree hritan–

niquc auxabois, etsichangcr sans ccssc de plan,

courir cl'un moycn

i1

un nutre avant d'cn nvoir

eornplétemcnt crnployé auf'uu, tout cela par rno–

bilité, orgucil , désir de soumcltrc l'unircrs

a

ses

volontés, était une mnniCre dircctc et stirc de

veni1·

a

bout de l'arnbition ty1·annique de l'A11-

g1ctcrrc.

Ce qucstionneur hardi , qui sans doutc aurait

fort cmbarrassé Napoléon, ne se trouva point, et

la vérité ne fut.pas elite; rnnis taire la vérité e'cst

cachcr le mal sans

l'nrreter.

Ses ravagcs sccrcts

dCs lors il a toutcla vérité dCsirahle el possible. -

~lalgré

l'autorilé dcsancie11s, qui onlprNé desdiscoursll leursper–

sonnagcshistoriqucs,cl :rnxquclsonl'apardonnéacause dc

lavraisembla11ccmoralcdeccsdiscours, nousnecroyonspas

unparcil excmplea1lmissibleet imitablechez les modc1·ncs.

Lcs;rncicns,ph.1cés plusprCs qucnousdel'orisi11cdcschoses,

1úwaientpasencorecntiCrcmenlsépal'él'llisloiredclapoesic.

Cc clépa1·t cstfoitchcz nous,ct i111'cstplus prl'misd'y re'·e·

nir. ll nc1loit1·cstcr1tl'histoircd'autrc¡1oésic quccellcqui

opparlicnt iné\·ir:iblcmcutñ la\•t!rité

rigourcusc.On

pcutana–

lysc1•, résumcr un1li:icours tenu d·une maniere ccrtaincpal'

unpcrrn1111:isc1111aisñconditio11quccc discours:iit é1é\'éri-

sont d'autant plus dangercux qu'ils se ré1•clent

tous

a

la fois, et quand il n'est plus tcmps d'y

rcmédicr.

Aux dcux causes de mnlaise que nous venons

de faire connaitre, la eonscription et la crise

commcrcialc, s'cn était. jointc une troisiCmc

:

e'étaient les troublcs religieux réeemment ag–

gravés par une nouvelle saillie de la vive volonté

de Napoléon.

011 a vu plus haut

a

que! point on en étail

resté avee le pape détenu

a

Savone. Napoléon

Jui avait cnvoyé les cardinaux Spina et Caselli

pour en obtenir d'abord, au moyen de pourpar–

lcrs bienveillants, l'institution canonique des

évcques nommés. ce qui était la principale des

diffieultés avcc l'Église,

e~

cnsuite pour le sonder

sur un arrangcmcnt de tous les démclés de l'Em–

pire avce la Pa¡rnuté. Napoléon voulait toujours

faire aecepler

a

Pie

Vil

la supprcssion du pou–

voir tcmporcl du Saint-Siégc, la réunion de

Rome au territoire de l'Ernpire, l'établisscment

d'unc Papauté dépcndante des nouveaux Empc–

reurs cl'Oecidcnt, faisant sa résidencc

a

Paris ou

a

Avignon, jouissant de beaux palais, d'une clo–

tation de dcux millions de franes, et de hcaueoup

d'aulres avanlagcs cncore, mais placéc sous l'au–

torité de l'Empereur

desFran~ais,

comme l'Église

russc sous l'autorité des Czars,et l'islamismc sous

l'autorité des Sultans. Pie VII avait d'nbord assez

froidcment accueilli les deux cardinaux, s'était

cnsuitc adouci

a

lcur égard , ne s'était point

rnon ·é absolument contraire

a

l'institution ca–

nonique des évcques nommés, rnais peu disposé

n

la donncr prochainement, afin de conscrvcr un

rnoycn cflieaee de eontraindre Napoléon

a

s'oe–

eupcr des afTaires de l'Église, et avait paru dé–

ci<lé

io

ne point acceptcr les avantagcs nrntériels

r1u'on lui ofTrait, ne dernandant, disait-il, que

dcux choses, les Cataeornbcs pom· résidenec, et

quclqucs cardinaux fidelcs pour le eonseiller,

prorncttant, si on lui aceordait la liberté, la

pnuvreté et un conscil , de rnettre

a

jour toutes

les afTaires religieuses en relard, et de ne rien

t:iblcmcnl lenu,qucle seos soit cxactcment le méme

1

el

In

íormc aussi, quaod ooa pu la rclrOU\'cr. C'est ce que f ai

toujou1·síaitdansccllehistoire,c·cst ccc¡uc jc'·icnsdcíaire

dans lediscoursdonlils'agit.Ccdiscours,adresséauxcham–

brcs decommcrcc, íul rcproduilpnr une foulcdc journaux

allcmands, commcnté partoutes les diplomatics,cuvoyé3 1ll

courdc l\ussic, rcc11ci11i par la police,

et,

ciuoir1ue 1lispc1·sé

d:ins la mémoirc 1lcs contcmporains

1

couscn•é pourtanl

de

m:iniCrcUpom•oirl:tre rccucilli tlans scs tl'aits principaux.

Nous 11

1

hésitons 1louc pasa affirmer qu'il esl \'rai dnns

sa

substauce, ct mi:mc \'rai danssa formcpourlaplup:irl des

traits hincésparN:ipoléonUses inlcrlocuteurs iuduslriels.