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PASSAGE DU

Nll~MEN.

-

ntCE>JDRE

1811.

120

pcndait d'cllc, avait répondu aux ministres eles

dcux puissanccs : Conseillcz la paix

o

d'aulres,

puisquc vous y tcocz tnnt, conseillcz-ln surtout

:\

ccux qui \

1

culcnt la gucrrc, et m'obligcnt

rnalgré moi

a

Ja préparer 1.

Aforce rl'entcndre répéter qu'on devrait bien

s'cxpliqucr avaut de s'égorge1', que le princc

Kourakin, usé aupri:s de Napoléon, plus proprc

i1

Ja rcpréscnlrtLion qu:aux affaircs, ne suffisaiL

pas pour apaiser Ja querelle, on avait fini i1

Saint-Pélcrsbourg par tourner les yeux sur un

hornmc trcs-proprc i1 rétnblir Ja bonnc intúlli–

gcncc si clic pouvait ctrc rélablic, sur M. de

Ncssclrodc, sccrétnire¡wincipnl de In légntiondc

Paris 1 fort jcunc alors, mais déji1fort remarqué,

esprit fin, clairvoyant et sage, inspirant des cctle

époque grande confiance

a

Alcxandrc, pris nu

sérieux par Napoléon bcaucoup plus que le

prince Kourakin, et actuellcrnent en congé

a

Saint-Pétcrsbourg. On lui avait cntcndu dire dc–

puis son rclour de Paris que, si on

Je

roulnit

bien, tout pourrait s'arrangcr ; que Napoléon

n'élait pas aussi passionné pour

In

g11crrc

qu'on

Je croyait généralcrnent ; qu·avcc lui il fallait

s'cxpliqucr dirccterncnt, parler clair et net, et

c¡u'cn s'y prcnant de Ja sortc on pouvait avoir sa–

tisfoctioni et arrivcr

ü

un nccommoclcmcnl liono–

rablc. On avait done songé i1 M. de Nessclrode,

et on était tenté de fonvoycr

a

Pnris

:l\'CC

des

instn1ctions et des pouvoirs pour t1·aiter loutcs

les qucstions récrmmcnl soulcvécs, et

crweni–

mécs bien moins pnr ce qu'on avail dit que ¡rnr

ce c¡u'on avait omis de dirc. M. de Ncssclroclc se

montrait flatté,

i1

son

ñ~c,

d'unc si lrnule mis–

sion, et disposé

ii

tout fairc pour en assurc1· le

succcs. Malheurcuscmcnt ce qui le flatlnit iuspi–

rait une fñchcusc jalousic

¡,

M. de RomanzofT,

fort intércssé pourlnnt i\ prévenir la gucrrc,

mais prcnant ornbra¡;e des progri:s du jcunc

diplomatc et de la eonfiancc qu'Alcxnndrc scn1-

hlait tui témoigncr.

JI

opposait done ecrtnincs

objcctions

¡,

ccttc mission, bien que du reste

il

füt pre!

iJ

bcaucoup de sncrificcs JlOUr mninlcnir

In paix, et mernc l'allianee avce Ja Fi·ancc. Une

objcction de M. de RomanzofT, qui louchait

Alcxandrc ¡, cause de Ja susccptibilité russc,

c'était de paraitrc implorcr la paix par l'cnvoi

d'uo diplo111atc ayant rnission spéciale de la né–

gocicr, surlout quand onn'était pas les prcmicrs

nuleursdesmesuresjuslemcnt considérécscornme

provocalriccs.

1

Jc'parlcd'aprl:slcs tlépCchcs p1'11ssicnncs clnnt1·ichic1111cs

c\les-m(:mcs.

CO!UtJLAT.

4

Toutcfois un événcmcnt hcurcux pour les

Russcs, surrcnu réccmment enTurquic, fournil

une occnsion qu'on résolut dcsaisirpour cnvoycr

JI.

ele Ncssclrocle

a

Pnris, sans se donner une

apparcncc de faiblcssc. Le ¡;énéral Kutusof,

clrnrgé en ce momcnt de dirigcr lagucl'l'e, nrnit

mi

h

profit l'incurie des Tures. <¡ui :-iprCs avoir

rcpris Rulschuk étaicnt dcrncurés inaclif·, les

avait altirés pres ele Nicopolis en fcignant d'y

vouloir ¡rnsscr le Danubc, puis l'avail fr:rnchi

pres de Rulschuk, avait surprisle campdn vizir,

dispersé une portie ele ses troupes, et tcnait Je

reslc ét11oitcmcnL bloqué dans une ilc du ílcuvc.

Ce

succC~,

qui scmblnil dcvoir conlrnindrc la

Porte

a

traitcr, nYnil causé une ¡;rancie joic :'1

Sainl-Pélcrsbourg, oU il nvnil été eonnu en

novcmhrr 181

J.

Sur-lc-champ on avaiLautorisé

le

générnl l<utusof

:1

ouvri1•une négocialion, el

i1 ¡u·oposcr la paix en se désislant des prcmii:rcs

prélentions russcs. Ainsi on ne drmnndait plus

les provinres clu Danuhc, e'rst-i1-dirc Ja Bcssa–

rahie, Ja

~lolclavie

el Ja Valachic,

nrni~

Ja Hcssn–

rnbic et In Moldnvic sculcmcnt, ccllc drrnii:1·r

jnsqu'au Sc1·c1h; une so1·te cl'indépt'nclancc pou1·

la Yalochic et Ja Scr1•ic, un pclit tcr1·iloirc du

cólé du

Cnucnsc,

i1

l'cmliouchurc du

Plrnsc,

et

une sommc de ''ingl millions de pinslrcs

i1

litre

d·inclemnité de gucrrc. Des poul'p:1lcrs s'éLnirnl

eng:igés sur ces hnscs

~1

Giurgewo, el un rirmi–

slicc de plusicur·s moisnvail élé

cnmcnu.

Achn–

q11c

inslant

on

cspc:rnit ;\

S:1inl-Péterslwurg

Yoii·

nrrirc1·un courricrqui annoncernit Inconclusion

ele Ja paix.

Ces résultats, quoiqu'ils fusscnt moins brillants

que ccux qu':wait revés Alcxandrc,

C:ll'

¡¡ s'élnit

flntté, outrc la Finlande, cl'njoutcr elu rneme

coup

n

son rmpirc Ja llcssarahic, la Moldavic

et la Valachie, étaicnt cléji1

fort

bcaux. et Ja scule

acquisition ele la Finlande et ele Ja Jlcssarabic

signalnit

d\mc

nrnniCrc bien nssez éclnt:rntc les

délwts d\111 rcgne qui promcltait d'étre fort

long cncore. Mais ces résultnts lui conrcnaienl

bien dtwnntnge sous un nutre rapport, e'éLniL de

pouvoir cnvoycr M. de Ncssclrocle

:'1

Paris, sans

qu'on c1·i:il it In faiblcsse dans les snlons de Saint–

Pélcrsuourg.

~Jailrc

de loutes ses forces

p:11·

la

fin ele la guerrc sur Je Danuhc, il paruissait nu–

lnntdonncrJa paixque l:i rcccrnir, snns comptcr

<tu'ilétait en mesure ele l'oblenir bien mcillcure.

On prépnrn done les instruclions ele M. de

Ncsselrodc. Alexand1·c prit Inpeine de les rédigcr

Jui-mcmc, et aulorisa M. de Lauriston it aonon–

ccr le prochain départ clu no111·eau plénipolen-

9