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LIVRE QUARANTE-DEUXIEME.
drigo, scul fruit de dcux cnmpngncs diffieiles,
seul obstncle sérieux qu'on ptit opposer
11
une
mnrche offensive des Anglnis! Tcl élnil , lel dc–
vnit i:lre le résullal rle cetle maniere d'ordonner
de Join, d'ordonncr en pcnsnnl
n
nutre chosc, et
en ne consncrnnt 1 chaquc ohjct que la moitié
1lcs rcsso11rces et de l'ntlenlion qu'il nurait·
fo
Jiu
pour réussir !
Toutcs ces foulcs commiscs, voici oU en rcs–
tait l'Espngnc. Le générnl Suchcl dcrncurnit i1
Vnlcnce lout juste nvcc lemoyen ele contcnir Je
pays, mais sansaucun moycnd'ngir
ti
Ja moindl'C
distancc; le mnréchal Soult se trouvnil en fleche
au rnilicu de l'Anclalousic, nvcc une force i11suf–
fisnnle pour prcnel1·c Cndix, el dnns l'in1puis–
sancc de livrcr batnillc nux Anglnis, si ccux-ci,
nprcs In prisc de Jlndnjoz, voulnicnl marchcr su1·
lui, ce qui nu surplus n'élail pns lrcs·pl'Ounhlc;
enfin le mnréchal Mnrmonl nu nord, oú véritn–
hlcrncnt les Anglnis voulaicnt frnppcr un coup
décisif, soit sur Madrid, soit sur Inlignc ele corn–
municnt.ion des nrmécs
frnn~aiscs,
le mnréclinl
Mnrrnont, privé de Ciudnd-Hodrigo, pouvnil, si
Joscph, si
Je
gcnérnl Caffnrolli le
rcnfor~nicnl
t\
propos, réu11i1•
40
mille hommcs conlre lord
Wellingto11, <¡ui en nvait GO mille. Voila oú en
étnit l'Espagnc apres y nvoir cnvoyé 1bOmille
hommes de rcnforl en
18-JO,
l,.O
mille hommcs
de bonncs troupes el
20
mille de conscrits
e11
1811 ,
indépcndnrnrncnt deplus de
1,.0o
mi lle
cnlrés 11ans In Péninsulc de
1808
1t
1810!
De
ces GOO mille hommcs il n'cn su1·vivnit pas
500
111illc, lcsqucls pouvaicnt fournir loul nu
plus ·170 millc soldnls en étnt de servir nctivc-
111e11l; il l'aut ajoutcr cnlin 1¡ucdn11s ces
170
millo
soldnls,
rn
rnillc au plus, si on mnnreuvr:lit
bic11, étnic11l prcls i1 cour1·ir Mnd1·id et Vnlln–
dolitl, c'cst.-n-dirc In capitnlc et.
1101.religue de
corn111unic:1tion
!
Nnpoléon, ali momcnt de s"éloigncr de París,
nynnt nppris par de nombreuses cxpéricnces In
difficulté d'ordonner
b
propos en ordonnant de
Join, prit le pnrli de confércr
1t
Joseph le com–
mandcmcnl de toutes les nrmécs scrvanl en Es–
pngnc, snns lui prcscrirc toulefois In sculc con–
<luilc qui nurait pu tout sauvcr, ccllc de Jaisscr
le maréchnl Suchct
1t
Valcnce, puisqu'il y étail.,
mnisde replicr J'nrmée d'Andalousic sur Je Tagc,
del'yréunirdnnsuncmcmcmain
a
l'armécdc Por–
tugal, d'établir ces deux armécs, préscnlant en–
semble uneforce compnclc de
80
mille hommcs,
dnns une position bien choisie, d'oú.clics a11-
rnicnt pu au premier danger seporlcr sur Mndrid
011 sur Vnlladolid, suivnnt In mnrchcadopléc par
les Anglais. Mnis Nnpoléon se contento dedonncr
n
tous l'ordre d'obéir
a
Joseph, snnssavoir com–
mcnt Je mnréchal Suchct, hnbiluénse gouvcrner
senl chcz Jui, et
a
s'y gouvcrner tres-bien, com–
.mcnt le maréchal Soull, résolu n régncr exclusi–
vc111cnt en Andnlousic, comrncni le maréchal
nfnl'll\ont, n'nyant pas ccssé d'ctre en contcsla–
tion nrcc In cour de
~lndrid
pour les intél'Cts de
J'.mnfo de Portugal, pourrnicnt ou voudraicnt.
se comportcr
a
l'égard de cctle autorilc <le
Josepl1, si longtcmps déniéc, rnilléc, déconsi–
dérée par Napoléon lui-mcmc, et proclaméc nu
dcrnicr rnomcnt commc une sortc de rc111Cdc
extreme, dn11s Jcqucl il fnllait uvoir lout
¡,
con11
une confinnce que jnmais il n'a1•nit inspirée. Le
maréclrnl Jo11relnn, appclé n clre le chef d'ctat–
mnjo1· rle Josepli, composn sur ccltc situnlion un
mémoirc plcin de scns el de raison, qui révclnit
lous les inconvénicnts que nous vcnons
de
si–
gunlcr, et qui ful cxpédié 1'1 París. Avanl de dirc
com111cnl il y fut répondu par Nnpoléon, et, ce
qui cst plus gt·nvc, pn1· les événcmc11ts eux-
111Cmcs, il fnuL nous
i·cporlcr
nu Nord,
VCJ'S
ccL
nutre nbimc oú Napoléo11, cnt1·niné par so11 fo11-
gucux génic, nllait s'cnfonccr avccsa
íorlunr:,
et
111nllirurc11scmcnt avcc ccllcde In Francr.