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LIVRE QUARANTE-TROISIEME.

définilh•c :n·rc Bcrn:idotte sur llcs 11ouvcllcs

rc~ut's

lle S11Cdc.-Déclnrationde gucrrc6 la Russie fondéesu1· un íaux prélextc.

-

Plan de camp:ignc. - ArrÍ\'éC :rn bord du Niémen. - Pnssagcdece flcuvc le24 juin. -

Contraste

des projctsde Napoléon

cul8I0

1

:1vccscscntrc¡wiscscn lSl2.-Funcstes presscnlimcnls!

Napoléon el Alexandrc élaienl reslés dcpuis le

mois de novcmbrc dernicr clans une at.titudc

d'obscrvation, armant sans ccssc l'un en rcpré–

saillc de l'aulrc, Alcxandrc ne souhailant pas la

gucrrc, la craignnnlnuconlrairc,résolupourtnnt

ii

la fairc plutót que de sacrificr la dignilé ou le

commcrcc de sa nation, el dans l'interYallc ne

négligcant ricn pour tcrmincr sa luLLc avcc la

Turquic, soit par les armes, soil par la diplo–

matic; Napoléon, de soncóté, s:rns précisémcnl

désircr la gucrrc, décidé

a

la fairc par ambition

bcaucoup plus que par goút, et la préparant avcc

une cxtrCmc activité, parce qu'il était fatalcmcnt

convaincu qu'cllc aurait licu lót ou lord, ce qui

étoil ccrlain s'il cxigcait de la pnrt de la Russic

unesoumission nbsoluc, eommc de la parl ele la

Prussc et de l'Autrichc. Dans ccttc situation,

s'élant déja lout dil sur la prisc ele posscssion du

lcrriloirc d'Oldcnbourg, sur l'adrnission des

nculrcsdnnslcsports russcs, sur !'origine des ar–

mcmcnlsréciproqucsdc

!a

Francc et ele laHussic,

et n'ayant plus rien

11

se communiqucr sur ces

sujcts clcvcnus fastidicux, on se laisnil et on

agissait. On organisait lanlót te! corps, lanlót

te! nutre; on poussait cclui-ci vcrs la Dwinn

ou le Dniépcr, cclui-!U vcrs l'Odcr ou

la

Vis–

lulc.

Mais, ainsi foisnnt, on allait bicnlót se lrouvcr

en préscncc les uns des nutres, l'épéc sur la

poitrinc) et prCts

a

s'égorgcr. Tous les homrncs

scnsés et honnctcs en Russic, en Frnncc, en Eu–

ropc, les uns par raison et humanité, les nutres

par le

mot.ir

honorablcmcnt inlércssé rlu ¡rntrio–

tismc, se disaicnt avcc doulcur qu'cn pcrsistanl

quclqucs jours cncorc dans cesilcncc et ccttc nc–

tivité, il coulcrait des lorrcnls de sang clcpuis le

Rhiu jusqu'au Volga. Le plus actif de ccux qui

éprouvnicnl ces nobles scnlimcnts, M. de Lau–

rislon, s'épuisail

it

écrire

a

Paris qu'on nevonlait

pns la gucrrc

a

Sainl-Pélcrsbourg, qu'on ne la

forait

1¡u'it

contrc-cccur, mais qu'on la fcrait ter–

rible, et que ccpcndont, si la Francc conscnlnil

1t

ménngcr un pcu la susccptibililé russc,

1t

con–

cédcr quclc¡uc chosc pour le princc d'Oldcn–

bourg,

el

n

s'accommodcr d'un pcu plus de ri–

gucur conkc le pavillon ang:lais, elle scrait

:1ssu1·éc

de

consc1·vc1·

In

paix, quoi

qu'il p1H

nvr.–

nir dans les nutres part.ics de l'Europc. A force

d'insistcr, il avail fini par s'allircr de Napoléon

quclqucs boutadcs, dn reste sans amcrturnc,

comrnc ccllc-ci :

Lauriston se laisse attrapcr,

bouladcs auxqucllcs

M.

de Bassano njoula ponr

son comptc rlcs dépéchcs ]llcincs d'arrogancc et

d'avcuglcmcnt. Désolé de n'élrc pas écouté

ii

París, M. de Lauriston insistait pour l'clrc

a

Saint-Pétcrsbourg,

s'auachant

a

montrcr l'inuti–

lité el le claugcr d'une nouvellc lullc avccNapo–

léon (ce clont on étail parfailcmenl convaincu),

et répétant qu'avcc quclqucs jours cneorc de ce

silcncc guindé et maladroit, on finirait, les uns

ou les nutres, par se trouvcr au bord d'un

abimc. ll demandait instamment, avcc ladignilé

<l'unc conviction honntlc, qu'on cnvoylit

a

París

eles instructions nu princc Kourakin, afin d'n–

mencr sur tous les points en litigc une cxplica–

tionsatisfaisantc, crir, rcdisait-ilsans ccssc, ricn

de ce qui scmblait divisc1· les dcux puissanccs ne

valail In peine d'unc gucrrc. Les cabincts de

Ilcrlin et de Vicnnc agissaicnt dans le mCrnc

scns, !'un de bonne foi, l'aulre par prudcncc. La

Prussc

voyait clans une nouvcllc conflagrnlion

curopécnnc,

1t

l~qucllc

elle scrait forcée de

prcndre part, de nouvcaux hasarcls, et le sagc

roi Frécléric-Guillaumc n'élnit pas de ccux qui

pcnsaienl que quand on se trouvail mal, il fal–

lnit rcm11c1\ nu

risque d'Ctrc plus

nrnl

cncorc.

])'aillcurs l'obligntion ele se mcttrc clu coté de

Nnpoléon,

si Ja

gucrrc

éclat.ait,

hlcssait sonsrn–

limcnt

gcrmanique ,

qui, pour Ctrc

con

lenu,

n'cn élait pas moins sincere. ll souhaitait done

la

paix

O\'CC

arrlcur, el il avait fait par\'cnir

lt

Saint-l'élcrsbom·g ele vivessollicilalions, proposé

mcmc ses bons oíliccs, démarches qui avaicnt été

nccucillics avcc clédain, blcssé qu'on était en

Hussic ele ne pas arnir

la

Prussc avcc soi. L'Au–

trichc, bien qu'ellc prcsscnlit qu'unc nouvcllc

lullc de la Francc et de la Hussic lui fournirait

l'occasion de rétablir ses afTaircs aux dépens de

l'unc ou de l'autrc, n'cn craig:nait pas moins Ja

gucrrc, surtout dcpuis qu'cllc prévoyait la né–

ccssité d'ctrc l'alliéc de la Francc, et ne ccssait

par ce motif de préconiscr la paix

ñ

Sainl-Pé–

tcrsbourg. Elle avait ofTcrt son inlcrvcnlion, qui

avait été toul aussi mal accucillicque ecllc de la

Prussc. La Jlussic, importunCc

i_¡

Ja longuc cl'in–

stanccs qui scmblaicnt supposcr que In pnix tlé-