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TARRAGONE. -

AVRIL

i812.

12~

déícndrc, el le cluc de Rnguse ne pouvnnl,

les moycns donl il clisposnit, fairc qu'unc vnine

mcnace, il étail impossiblc par une simple dé–

monslrationsur le llc'ira de délourner ele son but

un esprit aussi se11sé et nussi fcrme que eelui de

lord Wellinglon.

Ainsi en 1811 comme en ·18'10 loulcs les com–

binnisons avnicnl nvorté en Espngnc, lous les

rcnforts envoyés étaient dcmcurés impuissanls

!

Ava11t de rclracct• des événcmcnls plus tristes

cncore que ceux donl on vicnl ele Jire le récil,

résumons ce qui s'élait passc clans la Péninsule

dcpuis deux années. On a vu déjlt dans le qua–

r:rntil!mc li\•rc de ccllc histoirc, commcnt nvait

écl1oué la campagne de 1810 ; commcnt

h

ccllc

époque, avcc la sagc pcnsée d'cmployrr en

Espagne loules ses forces disponibles afin d'y

résoudrc la c¡ucslion européennc qu'il y avail

lui·mCmc transportéc, commcnt aussi, avcc la

sagc pcnséc de dirigcr son principal cfTort contrc

les Anglais, Napoléon s'élail laissé délourncr de

son but par les inslances de Joseph et clu maré–

chal Soult, el avail conscnli

lt

la fatale expédition

d'Andalousic, laquellc avait amené la clispcrsion

des quatrc-vingt mille hommes les plus aguerris

qu'il y cut alors clans

la

Péninsule: on nvu com–

mcnt ltlasséna, envoyé

lt

Lisbonne nvec 70 millc

hommes, réduits 11

~O

mille por les circonstances

loenlcs, avait trouvé devant Torrcs-Védrns un

obstncle prcsc¡ue insurmontable, que toutcfois il

aurait pu surmonlcl' avec un sccours de viugt–

cinq mille hommes vcnant de l'Andalousie, avcc

un sccom·s pareil vcnant de la Castillc; commc11t

lemnréchalSoult n'avait ni pu ni voulu lui prc–

ter ce secours, comment le général Drouct ne

l'avait pas pu davanlage, commcnl Napolcon ,

cmporté avcc unemobilité désaslrcuse vcrs cl'au–

lres clesscins, lui nvait rcfusé les cinquantc mi lle

hommcs qui nuraienl toul décidé, et co111me11l

enfin une campagne, qui aurait du portcr le coup

mortcl

a

l'nrmée anglaise' n'avait été c¡ue mal–

heureusc pour nous, et avail inulilemenl con–

sommé les HO mille hommcs envoyés aprcs la

paix de Vienne

!

Ces récils níT!igcants sont sans

doute préscnls

lt

la mémoire de ceux qui onl Ju

cclte bistoirc

!

Les récits ele la fin ele ·l8'11 ne

sonL ni moins affiigcants ni moins significalifs,

commc

011

a pu s'cn convaincrc dans ce livrc.

Puisquc eles

le

milieu de ·181'1 Napoléon étail

rCsolu

ti

porlcr ses nrmCcs el sa pcrsonnc nu

Nord, c'csl-a-dire en Russie, il :111,.nil

clti

011

Midi,

c'cst-U-dirc en Espngnc, se contcntcr d'unc M–

fcnsive imposantc, jusqu'i1ce c¡u'il eúl lout lcr-

miné lui-111Cmc entreJn Vistulcet le

norystlii.:nr,

si toutcfois il pouvail terminer quclque chose

dansces rc'gions

!

En laissanl le maréchal Suchcl

en Aragon et en Catalogne, sans lui accordcr de

nouvcllcs forces, mnis s::ms lui irnposcr aucunc

tache nouvellc, ce maréchal, surtout aprcs la

conqucte de Tarragone, scrail resté mailre pai–

sible el inconleslé ele ces provinces; en lnissnnl

le maréchalSoull

a

Sé1•illc, le maréchal Marmont

sur le Tnge, snns les obligcr 11 nucun cléplacc–

mcnl de forces vcrs Valence,

U\'CC

l'ot•dre

a

l'un

el

it

l'nutrc

de

courir nu prcmicr dnngcr sur

]Ja.

dajoz, commc ils J'avaicnt déji1 fail avec tanl ele

succcs;en clonnantde plus au maréchal Marmont

la faculté d'attircra lui l'arméedu nord,el en lui

attribuant cxclusivemenl la plus grande parlie

de la réscrvc, il cst probable qu'on c[1l cléjoué

longtcmps les cfTorls eles Anglais contre Badajoz

el Ciudad-Rodrigo, et réduil lord Wcllington,

pcntlant un an peul-clrc,

a

une inaclion embar–

rnssanle pom· lui clevant l'opinion exigcantc de

son pays. Mais ne voulnnl renoncer

a

ricn, et,

tout en préparanl l'expéclition giganlcsque ele

nussie, aspirant

a

pousscr vivement les afTaircs

d'Espagne, so ílallanl ele les avanccr bcaucoup

dans l'automne et l'hiver de 1811, Napoléon rc–

nouvcla en ordonnant l'cxpédilion de Valcnce

la faute qu'il nvnit commisc en pcrmetlant l'ex–

péclition d'Andalousie : ilcondamna le maréchnl

Suchet

a

s'étcndrc snns le rcnforccr, el tandis

que pour un momcnl

il

faisait converger vcrs

lui toulcs les forcesdisponibles, lord Wcllinglon

nux ngut!lSen leva

Ciuclacl-Hodl'igo.

etnous fcrrn:t

le Ilc'ira en s'ouvrnnl In Cnstillc. Le marc'chal

Marmont courul bien

lt

Ciudad-Rodrigo, mais

obligé de ramcncr

¡\

lui ses forces dispcrsécs

j.usqu'nux cnvirons d:Alicantc, il arrivn trop

tare!, el cct unique lt·ophéc de la campagnc de

Porlugal nous fut ravi. Jl restail Daclajoz, lro–

phée unique aussi de la campngne cl'Andalousic.

La mcme cause devail nous le faire pcrdre. Na–

poléon obligé, plus tót qu'il ne l'nvnil d'abord

supposé, de r:ippcler d'Espagnc sa garclc, les

Polonnis, les dragons, les qualricmcs batnillons,

et altiranl loul au norcl de la Péninsulc nfin de

pouvoi1· tout nllircr nunord de l'Europe, rnmcna

Marmonl du

T1ge

sur le Douro,

l'y

fixn, el dé–

couvril ainsi Ilndajoz, que lord Wellinglon, tou–

jours uux agucls,cnlm'acommcCiudnd-Ro<lrigo,

en profilanl duvide laissé devanl cclte place par

nos foux mouvcmcnls. Ainsi pour prcndl'c Vn–

lc11cc, qui nous afTaiblissait en nous

for~ant

1\

nous étcndrc, on pcrdil Ilncl:ijoz el Ciudad-llo-