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J2RESDE ET VlTTORIA. -

JUIN

1815.

7B

armes, pour leur porler des récompenses, et

veiller°i• ce que les vivres consommés chaque jour

fusscnt remplacés immédiatement par des quan-

, tités égales, conformément aux conditions ex–

pr~sses

de l'armistice. 11 avait élé convenu par

l'un'c des stipulations de l'armistice, que }'impor–

tante place de Hambourg dépendrait du sort des

arm6s, et resterait

a

ceux qui l'occupe

1t

le 8 juin au soir. Elle était rentrée dan

os

mains le

29

mai, par l'arrivée du général Van–

damme

a

la tete de deux divisions, et serait

redevenue plus tót notre propriété sans l'inter–

vention singuliere et un moment inexplicable d u

Danemark dans cette occasion. Jusque-la le

Danemark nous avait été fidele, et

il

nons le

devait, puisque e'était pour lui conscrver la

Norwége que nous avions la guerre avec la Suede.

A la suite de notre désastre de l\foscou, il avait

été vivement sollicité par la Russie et l'Angleterre

d'abandonner la Norwége

a

la Suede, avec pro–

messe de l'indemniser aux dépens de la France

s'il cédait, et avec menace, s'il résistait, d'ahattre

la monarchie danoise. A ces sollícitations mena-

9antes de la Russie et de l'Angleterre, s'étaient

jointes les instances plus douces de l'Autrichc,

invitant le Dnnemark

a

s'unir a elle, et lui pro–

meltant la conservation de la Norwége, s'il adhé–

rait a sa politique médiatrice. Au milieu de ce

conflit de suggestions de tout genre, le Danemark,

craignant que la France ne füt plus en mesure de

Je soutenir, avait loyalement demandé a Napo–

léon l'autorisation de traiter pour son compte,

afin d'échapper aux périls qui Je mena9aient, et

Napoléon, touché de sa franchise,y avait généreu–

sement consenti. 'Il lui avait meme renvoyé les

matelots danois qui servaient sur notre flotte,

pour que sa situation s'approchat davantage de la

neut~alité.

L'espérance du Danemark avait été,

en se remettant en paix avec l'Angleterre par

l'intermédiaire de la Russie, et en restant neutre

ensuite avec tout le monde, de s'assurer la con–

servation de la Norwége. Bientót on lui avait

signifié que non-seulement. il fallait qu'il nous

déclarat la guerre, ce qui coutait fo1·t

a

sa

loyauté, mais qu'il fallait en outre qu'il

rcnon~at

a

la Norwége, sauf une indemnité éventuelle, de

maniere que la défection envers nous ne l'aurait

pas meme sauvé de Ja spoliation. Révolté de ces

exigences, le Danemark nous était enfin revenu,

et l'une de ses divisions, qui s'était tenue aux

portes de Hambourg dans une attitude équi–

voque et presque inquiétante , nous avait tendu

la main, au lieu de nous menacer. Vandamme

alors, que rien ne retenait, avait expulsé le

rassemblemcnt de Tettenborn, composé de Co–

saques, de Prussiens, de Mecklembourgeois. de

soldatsdes villes hanséatiqucs, et avait arboré de

nouveau les aigles

fran ~aises

sur tout le eours de

l'Elbe inférieur. Napoléon avait sur-le-champ

expédié au maréchal Davoust l'ordre de s'établir

fortement dans Hambourg, Breme et Lubeck, lui

avait réitéré l'injonction de punir séverement la

révolte de ces villes, d'en tirer les ressources

nécessaires pour l'armée, et de créer sur le bas

Elbe un vaste établissement militaire qui com–

plétat les défenses de ce grand fleuve, ou nous

allions avoir Krenigstein, Dresde, Torgau, Wit–

tenberg, Magdebourg et Hambourg. Cette Jigne

si importante, objet de si vifs débats dans la

négociation de l'armistice, nous était done assu–

rée, indépendamment de celle de l'Oder, dont

nous avions la partie la plus essentielle, celle qui

faisait face

a

Dresde. Quelques troupes de parti–

sans,

il

est vrai, avaient passé la ligne de l'Elbe,

et parcouraient en ce moment la Westphalie, la

Hesse, la Saxe, répandant partout la terreur des

Cosaques, devenue presque superstitieuse. Napo–

léon forma sur ses derrieres un corps d'infanterie

et de cavalerie pour les poursuivre

a

oulrance,

et sabrer sans pitié ceux qu'on prendrait en

de~a

de l'Elhe. Le duc de Padoue, destiné, comme on

l'a dit,

a

commander un troisieme corps de cava–

lerie, lorsque les deux premiers, ceux de Latour-

1\faubourg et de Sébastiani, seraient complétés,

se trouvait alors

a

Leipzig avec le noyau de son

corps. Il comptait environ trois mille cavaliers et

quelques .pieces d'artillerie attelée. Napoléon lui

adjoignit la division polonaise Dombrowski, la

division Teste (quatrieme de Marmont), laissée

en arriere pour achever son organisation, une

seconde division wurtembergeoise récemment

arrivéc, quelques bataillons de garnison de

Magdebourg, ce qui formait un rasscmblement

de 8 mille cavaliers et de

12

mille fantassins. Il

lui prescrivit de s'occuper uniquement de la

police du pays compris entre l'Elbe et le Rhin,

de le pacifier, de le purgcr de coureurs, et s'il

en surprenait quelques-uns postérieurement au

8 juin, terme extreme assigné aux hostilités, de

les traiter comme des bandits, et tout au moins

de les faire prisonniers, afin de s'emparer de

leurs chevaux qui étaient excellents.

Ces premiers soios donnés a l'exécution de

l'armistice et au bien-etre des troupes pendant

la suspension d'armes, Napoléon s'achemina vers

Dresde, oú il avait le projct de passer tout le