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CONCLUSION.

?187

léon voulant traiter séparémcnt avec l'une et

avcc l'autre, pour les mieux plier

a

ses volontés,

manqua la paix avcc toutcs deux , la paix qui cut

été la consécration de tout ce qu'il avait osé,

rcfusa une simple explication

·a.

la Prusse, au

sujet de la restitution du Hanovre

a

Georgcs III,

et se reLrouva rejeté des lors dans la guerre uni–

versclle. Mais

il

avait les premiers soldats du

monde, et il était le premier capitaine des lemps

modernes' peut-etre meme de tous les temps.

On le vit en quelques mois anéantir l'armée

prussienne

a

Iéna, et achever la dcstruction de

l'orméc russc

a

Friedland. A parlfr de ce jour,

l'envic n'avait plus une seulc piqure

a

fairc

a

son

orgueil : elle ne pouvait plus lui opposer ni

l'arméc du grand Frédéric, évanouic en une

journée, ni les dislances qui devaient Pendre Ja

Russie invincible. C'était le cas, bien plus eo–

core qu'aprcs Austcrlitz, de rcntrer dans Ja

vraie politiquc, de se servir de sa puissance sur

le continent pour priver

a

jamais l'Anglelerrc

d'alliés, en gratifiant par cxcmplc l'Autriche

des provinccs danubiennes, en faisant de ce don

a

l'Autriche la sculc punition de Ja Russic, en

rclevant la Prussc aba ttuc, en

1

ui rendan

t

tou t

ce qu'ellc avait perdu par son imprudeocc, en la

cornblant ainsi de surprisc, de joic, de recon–

naissance; et ccrtes avcc l'Autriche consoléc,

avec la Pl'Usse

a

jamais raLlacbéc

a

la Francc'

avcc la Russie dcux fois punie de son inlerven–

tio1~

imprudente, l'Angleterrc isolée pour tou–

jours cut rcndu les armes, et l'cmpire gigantesque

<léja imaginé par Napoléon eut été consacré.

Mais la cause qui l'avait fait sortir de la politiqne

modérée de

•1805,

qui l'avait cmpeché d'y ren–

trcr apres Austerlitz, subsistait, et cnivré d'or–

gucil, chCJichant

a

syslématiser ses faules pour

les excuse!'

a

SCS

propres yeux, supprimant de

sn pensée, comme s'ils n'existaicnt pas, la pJu–

part des États del Europe., il ne youlut plu voir

que deux grands Empircs, celui d'Occident et

cclui d Oricnt, s'appuyant l'un sur l'autrc, et,

forts de ccl appui , se permettant tous les cxces

de pouvoir sur le monde esclavc. Ce

fut

la lroi–

sieme des grandes fautes de Napoléon, car cclte

alliance russe, unique fondcmcnt désormai de

sa politiquc, ne pouvait elre qu'un mensooge

ou un altcntat contre l'Europe un mensonge

s'il v,oulait tout se permettre de son coté sans

rien pcrmettre

a

la Russie un allenlat contre

l'Europe

'il

ou rait

a

son alliéc la roule de Con–

stantinople. H 'las! emporté par le torrcnt de

la

conqucte, il allait si vite, et rélléchissait si peu,

qu'il ne s'était pas <lit jusqu'ou il laisserait la

Russie s'avanccr sur la route de Constantinople,

et ce qu'il fcrait de ce grand-duché de Varsovie,

qui n'était rien s'il n'était la Polognc

!

Ce qu'il

s'élait dit, e'est qu'avec Ja complaisance de la

Russie

il

résoudrait la question d'Espagne, et

e'étaitdésormais sa pcnséedominante. L'Espagnc

restée aux Bourbons manquait scule

a

son vastc

Empirc, et

il

était prcssé d'cn fairc l'un des

royaumcs assaux de l'Occident. L'Espagoe sou–

rnise, honleuse de son état, lui demandant une

politiquc' un gouvernement, une épouse' eut

peut-ctre été amenée

a

iui demander un roí'

a

conditiou qu'il sut altendre. 1\'lais

il

était devenu

incapable de patiencc eomme de modération, et

il

avaitimaginé defaire fuir les Bourbonsd'Aran–

juez, pour les arrcter

a

Cadix. Le peuple cspa–

gnol s'étant opposé

a

leur fuite, il les avait atti–

rés

a

Ilayonne, avait précipité le pere et le fils

l'un sur l'autre, s'étail autorisé de Ieurs divi–

sions pour déclarer l'un inc:ipable, l'aulrc in–

digne, et avait terminé cettc sombre eomédic

par une usurpation qui révolta l'Europe, souleva

l'E pagne, et fit de celle-ci une immense Vendée,

au scin de laquclle un peuplc ncuf comme les

Espagnols, un peuple opiniatre comme les An–

glais, nous suscitcrent une guerre saos fin !

CcLlc faute fut la quatrieme du regne impérial,

et la plus grande assurément apres celle d'etrc

sorli de la politique modérée de

1805,

car elle

cnlraina la ruine de l'arméc fran<;aise, scul

appui de la dynastie des Bonaparte, dcpuis que

Napoléon a ait fait de son regne le regne de la

force.

Ilaylen, nom funeste, Baylen fut la prcmiere

punitiou de l'altentat de Bayonne. A l'aspeet de

paysans révollés tenant tele a nos soldats et les

for<;ant

a

capituler, on vit l'Europc abattue

rcprcndre courage, et l"Autricbe impalientc

donncr en

1809

le signa! de la révolte générale. ·

Na poléon, priré de ses meilleurs soldats em–

ployés en Espagne, courut sur l'Autriche avee

des conscrils, accomplit des prodiges

a

Ratis –

bonne s'cxposa

a

un grand danger

a

füsling

par exccs de précipilation, opéra de nouvcaux

prodigcs

a

·wagram, el

fit

lomber ainsi cclle

prcmiere révoltc curopécnne dont l'Autricbc

ª'

ait prématurémcnt donné le signaJ.

Pourtant Ja lerre avait trcmblé sous les picds

de NapoJéon et quelqucs lumicres anlienl pé–

nétré daos a tete cninée. 11 avait senti Je bcsoin

d'apai cr l'Europe, et avait formé le projet

d'évaeuer l Allemag e, d'appliquer le blocus