NOTE
SUR l,E
MARIAGE DU PRINCE JÉROME BONAPARTE.
(VOIR TOME 11
1
PAGE
/i.!:i6.)
M. Jérome-Napoléon Bonaparte, citoyen fran–
~ais,
résidant aux États-Unis,
a
Baltimore,
n
fait
aux éditeurs,
a
la date du 7 mni 18[)9, somma–
tion d'insérer dans ce nouveau volume la note
suivflnte, qu'ils croicnt de leur devoir d'insércr,
n'étant pas jugcs d'une question d'état que les
tribunaux seuls peuvent décider.
" C'est le2,déeembre 1805que1\1. J érome Bonaparle,
" alors simple officier de marine au service de la Répu–
" blique
fran~aise,
épousa mademoiselle
Éli~:ibeth
Pa–
" terson, filie d'un honorable ciloyen des Etats-Unis;
«
ce mariage fut eélébré
a
Ballimore par l'éveque de
" Baltimore, suivant le rit de la sainle Eglise calholi–
«
que, et l'acte de célébralion fut inscril le meme jour
«
sur le registre des mariages de la cathédrale de la
" ville de Baltimore.
«
l\J.
Jéróme Bonapartc, alors :igé de dix-neuf ans,
(<
avait dépassé l'Age requis par Ja loi
fran~aise
pour
" contracter un mariage valable. (Art. 144 du Corle
(<
civil.)
«
Ce mariage n'était entaché d'aucune des nullités
(<
absolues prononcées par I'article 184 du meme Code.
(<
Le pere de
l\t
Jérome Bonaparte était décédé; sa
«
mere,
l\ime
LreLitia Bonapartc, survivait seule; son
n
consentement n'était exigé pour la validilé du mariage
«
ni par la loi américaine ni par le droit canonique.
«
Suivant la loi
fran~aise,
la nullité résullant du défaut
«
de consentement patcrnel ou materncl n'était point
" absolue; celte nullité n'ayant point été demandée dans
" l'année ou le mariagc a élé connu de la dame sa mere.
" (ArL. 185 du Code civil.)
«
l\Irne
LreLiLia n'a jamais demandé judieiairemenl que
(1
le
mariage de son fils J érome ftit déclaré nul; au con–
" lraire, dans sa corrcspondance ultérieure,
l\fme
Lretilia
(1
appelait son
clier fils
l\f.
JéromeNapoléon Bonapa1·tc,
«
issu de ce mariage, et notamment, dans une lettre du
" 10 novembre 1829, elle le félicite de sou mariage, et
" signe en ces termes :
Votre bien affectionnée mere.
«
Les princcs Joseph et Louis Bouaparte l'ont de
(1
meme loujours et par écrit qua!ifié du titrc de Jeur
«
neveu.
n
En 1805, Napoléon Bonaparle partageait Ja dignilé
o
de Consul de la République avec deux autres ciloyens
"
fran~ais;
il n'était investí d'aucun des droits qui sonl
(<
altribués aux chefs des maisons souveraines
a
l'égard
(<
des mcmbres de leur famille qui nepeuvent se marier
(<
sans leur consentement. Le Premier Consul n'avait
«
a_ucune autorité légale pour reconnaitre ou
rnfu se1·
(<
de reconnait1·e
la validilé du mariage de son frere.
" En 1805, le 24 mai, l'empereur Napoléon écrivait
«
au pape Pie VII :
«
Je dési1'e1•ais une bulle de //otre
«
Saintelé qni annulat ce ma1·iage. Que Vot1·e Sainlelé
(<
veuillc bien {afre cela sans b?·uit; ce ne sera que lors–
«
que je saiwai qu'elle veu.t le {afre que je fcrai {aire la
«
cassalion civile.
»