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LEIPZIG ET HANAU. -

AOUT

t8i5.

nuit entiere, avait fait d.éborder toules les ri–

vieres, et rendu les chemins presque imprati–

cables. Le maréchal Macdonald, pressé de

reprendre l'offensive, ne tint pas cornpte d u

mauvais temps, et exigea .qu'il füt donné suite

a

ses ordres. Tandis que les divisions Puthod et

Ledru remontaientlesdeux rives du Boberjusqu'a

Hirschberg, les corps de Lauriston et de Gérard

rnarchaient sur Jauer, descendant, gravissant

tour

a

tour les bords des ravins qu'il fa llait fran–

chir pour arriver

a

eelte petite ville. Malgré les

difficullés que la pluie Jeur opposait, nos agilcs

tiraillcurs, dépostant ceux de l'ennemi, les obli–

gerent partout a se replier . A gauche, les choses

furent moins faciles.

Le général Sébastiani apres s'etre mis en route

un peu tard n'était pas encore

a

l'cntrée du r avin

dela Wutten-Neiss, tandis que le général Gérard

y

avait déja pénétré, et que Laur iston, marchant

parallelement a celui-ei , était fort en avant. Le gé–

néral Souham , de son coté, ayant trou véa Licgnilz

la Katzbach déhordée, avait ch erché un passagc

au-dessus, et était ainsi venu prendre la meme

route que le général Sébastiani. Il y eut la peo –

dant quelque tcmps 25

~

't4

mille bommes d'in–

fanterie,

o

a

6 mille cheva ux , et plus de cent

bouches a feu engoufl'rés dans un r avin pr ofo nd,

jusqu'a ce que s'élevant sur le hord de ce ravin

ils pussent déboucher sur le platea u de Jano–

witz. Daos ce moment la cavalerie prussienne

en r econnaissance avait dcscendu ce plateau ,

et n'apereevant pas nos troupes, s'était fort avan–

eée dans le ravin de la Wuttcn-Neiss. Le général

Gérard, cheminant sur la rivc opposée de cettc

riviere, découvrit les escadron s pr ussicns qui

avaient déja dépassé sa gauche, et il

fit

tirer sur

eux par derriere. La pluie, qui n'avait pas cessé,

fut cause qu'il partit a peine une quar antaine de

coups de fusil. Mais ils suffircnt po ur avertir les

escadrons prussiens du mauvais pas ou ils s'étaient

engagés, et ils rebrousserent chemin au galop.

Le général Gérard ayant fait amener son artillerie,

et tirant d'unerive

a

l'autre, joocha le défi'lé d'un

bon nombre de ces imprudenls cavaliers.

Cet incident suggéra au rnaréchal l\facdonald

l'idée de lancer tout de sui te quelques bataillons

de la division Charpcntier , l'une des deux du

général Gérard, sur Je platcau de Janowi tz, afio

de s'en emparcr, et d'aide1' ainsi les généraux Sé–

bastiani et Souham a s'y déployer . L'ordre donné

. fut e:x:écuté sur-le-champ . Le général Charpen–

tier, avec l'une de ses brigades et une batterie

de réscrve de

'12 ,

passa la W uttcn - Neiss

a

C:ONS\!LAT ,

5.

Nieder-Krayn , gravit le plateau et s'y déploya

malgr é les

ava.nt

-postes prussiens. II fu t immé–

diatement rejoint par la cavaler ie du général Sé–

baslian i, qui vint successivcment prendre posi–

tion sur sa gauche. Le général Souham s'appretait

a

la suivre, mais len tement, ainsi que le compor–

taient le temps , la nature des lieux, et le nombre

de troupes accumulées daos cet étroit défil é.

Sur ce rneme point Blucher arrivait

a

l'inslant

avec la plus grande partie de ses forces. Complant

sur la position de Jauer ,

il

n'y avait laissé que

le corps de Langeron , et avait porté

a

Ja foi s York

et Sacken sur Je plateau de Ja nowitz pour parer

au mouvemcnt de flanc qui le menac;ait. A Ja,vue

de nos trou pe3 gravissant le bord du r avin de la

'Vultcn-Neiss pour s'étal.ilir surle plateau, ilavait

pensé que nous ne pourrions pas lui opposcr

beaucoup de monde

a

la fois , et qu'en nous abor–

dant avec quaran te mille hommes, il nous culbu–

terait facilcmcntdans le r avin dontnous tachions

de sortir. Il se

fit

d'abord précéder par une puis –

sante artiller ie, dont Ja brigade du général Charp

pentier supporta le feu avcc sang-froid, et au qucl

elle répon dit avec sa batle1·ie de douzc. 11 fi t

micux encore, et lan¡;a sur elle dix millc c)lcvau x.

Notre infonterie , formée en carré , voulut en

vain lcur opposer ses fcux , éteints par la pluie ;

rédu ite a ses ba'ionnettes, elle s'en servit bra–

vern cnt, et arreta tout court l'élan de la eava–

lerie enn emic. Le général Séhaslian i, rachel ant

sa lentcur par sa vigucur, chargca cclte cavaleric

et la r amena ; mais il fut ramcné

a

son tou r, et

ne put r ésistcr longlemps

a

des fo rces triples des

sicnn es. Il fu t contraint d'opérer un mouvcment

r étr ograde, et déco uvrit ainsi la gauche de Ja

brigade Charpentier. Alors Bluchcr, qui n'avait

pu ébranler cette brave brigad e avec ses cavaliers,

jeta sur elle plus de ving't millc hommcs d'in–

fanLerie. Elle rei;ut et soulint plusieurs chargcs

a la ha'ionnette ; mais b icntót accabléc par le

nombre, elle perdit d u terra in, et fi ni t par ctre

poussée j usqu'au bord du ravin de la W ult en–

Neiss. l\falgré une ferme contcnancc, elle fu tobli–

gée d'y r edesccndr e, et clic s'y trouva pcle-mcle

avcc la cavalerie Sébastiani qui se repliait aussi,

et avec Ja tete du corps de Souham qu i arri vait.

On coni;oit quel encombrement,

qud

désordre

dut s'y produire, et que de perles on d ut y fa irc ,

surtout en canons·, car notre artillcrie cmbour–

bée daos les terres avait été pr ivée de ses chevaux

presque tous t ués par le feu ennemi .

On se r etira done, refoulés vivement dans cct

étroit passagc jusqu'au villagc de Kroi tsch ou la

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