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410

L'UNIVERS.

et descendant des Incas, trouve les

quatre cents ans d'antiquité qu'il at–

tribue

a

la dynastie des fils du soleil.

Quelques entreprises heureuses et

une expédition contre les provi'nces

qui s'étendent jusqu'aui¡ frontieres de

Quito, expédition qui avorta et ne

fit

qu'ouvrir la route de cette riche con–

trée au successeur de Tupac Yupan–

qni, tels furent les événements les

plus remarqu¡¡bles du regne de ce on–

zieme Inca.

Des l'avénement de Huayna Capac,

la guerre de Quito

recommen~a

plus

acharnée et plus sanglante que pmais.

Les Péruviens avaient affaire

a

des

adversaires belliqueux et obstinés, qui

n'abandonnaient pas un pouce de ter–

rain sans l'avoir énergiquement dis–

puté; mais l'étoile des Incas l'em–

porta, et apres trois ans de combats,

Quito jura obéissance aux domina–

t etl rs ele Cuzco.

L'historien Acosta nous apprend

que, contrairement

á

l'usage, Huayna

Capac fut de son vivant honoré comme

un dieu. Ce fait suf(i pour prouver

la réputation et la popularité dont

jouissait cet Inca des les premieres

années de son gouverncment. L'une

et l'antre étaient, du reste, justifiées

par de brillantes g_ualités et surtout

par une ardéur guerriere que 'tempé–

rait, apres la victoire, une générosité

qui ne se dé111entit jamais.

, Ce fut Huayna qui

fit

fabriquer

cette fameuse chaine d'or longue de

six ou sept cents piecls, et qui servait

i:t

exécuter une danse solennelle daos

certainP.s circonstances importantes.

La confection de cette chaine était

rlestinée

a

célébrer la naissance du

fils áíné de l'empereur; c'est pour–

quoi le nouveau-né fut nommé

Huas–

car,

c'est-a-dire,

cliaine.

Huayna eut bientdt un autre fils de

la filie du feu roi de Quito. Ce second

enfant

re~ut

le nom d' Atahualpa, ou

d' Atabalipa, suivant les histori ens es–

pagnols.

L'Inca soumit ensuite, sans coup

férir, toute la vallée de Cbirna qui

avait été la limite des conquetes de

ses prédécesseurs. Peu de

temps

apres, il décida les habitants de Tum–

bez

a

adopter Ja religion et les lois

péruviennes. 11 punit les Indiens de

Huancavélica qui avaient assassiné

leurs ?ouveroeurs. D'apres les con–

seils d un oracle fameux qui prophé-

. tisait da ns la vallée de Rimac,

il

som–

ma, suivant l'usage, les indigenes de

l'lle de Puna de se reconnaltre sujets

des Incas; Tumpalla, chef de cette

lle, feignit de se soumettre, et supplia

Je roi d'honorer son pays de sa pré–

sence. Plein de confiance dans

la

loyauté de son nouveau vassal, Huay–

na Capac se rendit

.a

.Puna avec une

partie de ses troupes. il ne soupi:on–

nait pas la perfidie de son bote. Tan–

dis qu'il s'occupait d'établir un com–

mencement d'administration chez ces

insulaires, une insurrection formida–

ble éclata, et un grand nombre des

soldats de !'Inca furent égorgés. Plu •

sieurs princes du sang périrent meme,

dit-on, dans ce massacre. Huayna

Capac tira une vengeance exemplaire

de cette trahison; mille

insulail'es

payerent de

leur vie un

facile et

odieúx triomphe. Ce sanglant événe–

ment

fit

une profonde impress ion su r

les populations timides et soumises

que les Incas

avaient facon

nées

a

leur

joug. Elles le

célébrer

e.nt dans leurs

poésies, et elles en conserverent si

bien le souvenir, que les Espagnols

entendirent plus d' une fois raconter

ce lugubre récit par des Péruviens.

Huayna

fit

batir une forteresse

a

Tumbez, et l'ile de Puna fut confiée

a

la vigilance d'un gouverneur aussi

actif qu'énergique.

L'exemple de Puna avait été conta–

gieux. Les Indiens de la

provin~

de

Chuchupuvas s'étaient aussi révoltés

et avnient tué tous les magistrats et

toutes les autorités nommées par l'In· .

ca. A l'approche de l'empereur qui

s'avan<tait contre eux

a

la tete d'une

armée, ils chercherent un refuge dans

des

rnontagnes

inaccessibles. Mais

leurs femmes se jeterent aux pieds

de l'In ca et implorerent sa clémence.

Huayna se laissa toucher et

fit

grilce.

Rentré dans sa capitale, l'Inca avait

formé le projet, conforme, ·du reste,