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414

L'UNÍVEl\.S.

Jégerement bombé quoique fuyant,

disposition qui n'empéche pas que Ir.

crline ne soit souvent tres-développé

et le cerveau notablement volumineux.

La figure est large et ordinairement

ronde• le nez est saillant , allongé,

aquili~

recourbé

a

son extrémité in–

férieur~,

déprimé par le baut, garni

de narines larges et ouvertes. La bou–

che, grande et 'proéminente , sans ce·

pendant que les levres soient trop

grosses , est ornée de dents blanches

et tellement solides que la vieillesse

les respecte. Les joues ne sont guere

saillantes que chez les hommes avan–

cés en lige. Les yeux , généralement

petits et constamment en ligne droite,

ne sont ni bridés ni relevés en dehors.

La sclérotique est toujours jaunatre,

comme chez quelques peuples

a

teint

foncé. Quant aux cheveux , ils sont

invariablement noirs, grossiers, _épais,

longs, roides, remarq

uablem

ent lisses

et plantés tres-bas des

det.MC

cotés du

front. Les sourcils, q

uoiqu

e tres-ar–

qués, sont étroits et peu fournis;

la barbe est extrémementJ

rare, et

c'est

a

peine si, chez les homlnes faits,

on aper"oit quelques poils maigres et

droits sur la Ievre supérieure et au

menton. Ce qu'il

y

a de plus frappant

dans la physionomie des Qu ichuas,

c'est la saillie des arcades sourcilieres

et la dépres'sio'n du nez dans sa partie

supérieure. On ne peut s'empécher de

rernarquer aussi sur le v'isage de ces

Péruviens dégéné11és un arr triste, sé–

rieux et réfléchi , melé

a

une certaine

expression

sinon d'hypocrisie , du

moins de sournoiserie.

Nous avons parlé de la lanl:(Ue péru–

vienne, et nous avons dit qu'indépen–

damment de la langue vulgaire

il

y

en

avait une réservée aux Incas et aux

grands du royaume. Nous ajouterons

quelques détails sur ce point intéres–

sant:

L'idiome quichua est assez riche ,

non-seulement pour rendre toutes les

idées que comportait la civilisation des

anciens Péruviens, mais encore pour

répondre aux besoins d'un état social

plus avancé.

11

est plein de ressources

ingéhíeuses, de 'figures élégantes de

comparaisons judicieuses ; malbeureu–

sement la prononciation en est d'une

rudesse extreme. On y si11:nale des

sons horriblement gutturaux et ana–

Jogues

a

c·ertaines aspirations de la

Jangue arabe ; l'accent général en est

aussi tres-marqué, et l'habitude de

faire toujours longue la pénultieme

syllabe de chaque mot , contri bue puis·

samment a rendre cet accent mono–

tone et fatigaot. Comme dans plu–

sieurs

idiomes américains ,

il

y

a

souvent cumulation . de consonnes,

sans que les langoes européennes puis–

sent rendre l'effet de ces combinaisons

de lettres. Ainsi l'on ne peut, si on

n'a pas entendu parler le quichua, se

faire une idée du

ce,

du

scc,

du

tcc,

du

tto,

du

qq,

etc. Dans

qquichua,

par exemple, le prcinier

q

se prononce,

dit M. d'Orbigny, du fond de la gorue,

comme un croassement. Une autre

particularité de cette lan$ue, c'est que

les mots se terminent,

Ja

plupart du

'temps, en

a

ou en

i;

mais Jorsgu'ils

finissent pa'r une consonne, ils ont

d'ordinaireJes sons

ip, ac, ak,

et quel·

quefois celui de

am

ou

an.

Point de

dipbtbongues et absence complete de la

lettre

u;

quant au

}

, il existe, mais

avec la prononciation gutturale que

lui donnent les Espagnols. Les sons

du b, du

d,

de l'f, du

g,

de l'x, man–

quent complétement. J,es ildjectifs ne

sont pas modifiés suivant les genres

et les cas; les substantifs, au con–

tra1re, varient suivant les exigences

du singulier ou du pluriel.

Nous avons dit ailleurs que leu'rs

noms de nombres admettaient toutes

les combinaisons possibles , et allaient

jusqu'a 100,000.

Quant a la langue particuliere que

parlaient les Incas, elle est compléte–

ment éteinte , et l'on ne peut aujour–

d'hui s'en faire une idée.

Les Quichuas sont d'un caractere

iloux, pacifique, et érninemment socia–

ble. C'est

a

tort gu'on les a accusés de

Jacbeté. lis ont prouvé, comme qn le

verra dans le récit de la conguéte du

Pérou , qu'ils n'étaient pas fonciere–

ment dépourvus de courage et d'intré–

pidité. Mais la tendance des institu•