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L'UNIVERS.

tiquer chez ces derniers que dans le

qvatorzieme ou le quinzieme siecle.

11 est difficíle d'admettre, avec

l\'1.

d'Orbignv, que la dépression du

crane n'iníluat en ríen sur les fa l)u 1tés

intell ectuclles des Aym¡iras . I a physio–

logie nous enseigne qu'on n'altere pas

irnµunérneot la forme naturelle de la

tete; la phrénologie, consultée au be–

soin sur cette question, répondrait de

meme, et meme plus affirmativement.

Comme la

lan~ ue

quichua, l'idiome

aymara est d'une grande richesse, et

offre toutes les. re'ssources possibles

pour l'expression nette et precise des

pensées les plus variées. Élégant dans

ses tournures et poétique dans son ca–

ractere général , il est horriblement dur

a prpnoncer. Les sons gutturaux y

sont tres-fréquents , et

a

cet égard

il

.l'emporte sur le quichu a. Comme dans

cette derniere langue,

il

y a force re–

doublements de consonnes.

11

est

a

re–

marquer que les mots se terminent

toujours pa11 des voyelles; un grand

nombre par la voyelle

a,

<lon t ils sont

pour la plupart composés.

L'e,

l'i,

l'o

et

l'u

sont quelqúefois remplacés par

la consonne

t.

Les diehthongues sont

inconnues. II en est de meme de

l'u

avec la prononciation franc,;a ise. Les

lettres

b,

a,

.t;

r, x

ne snnt 'pas em–

ployées; le

g

devant les voyelles se

prononce

wa;

le

j

est e,xcessivernent

guttural. Les adjectifs, comme dans la

tangue anglaise, ne varient pas suivant

le cas, le nombre et le genre. La nu–

mération est décimale, ainsi que chez

les Quichuas, et elle se prete

il

toutes

les désignations de chiffres jusqu'a un

million. Observons toutefois que si

pour

l.es

nombres 3, 6, 8 et 1000', le

quichua et l'aymara paraissent avoir

une origine commuoe, pour les autres

chiffres ils different totalement. Les

synonymes sont nombreux dans la

langue aymara; les mots composés se

contracteot volontiers pour le besoin

de l'oreille, d'ailleurs si peu respectée

dans la prononciation de certaines syl–

labes. Un vingtieme des mots se re–

trouve, avec de Iégeres modificatious,

dans Je 9uicbua, et cela seul suffirait

pour prouver une source commune.

Il est a supposer que l'idiome aymara

a été la souche de la Jangue quichua,

qui l'environne de toutes parts.

Nous ne dirons ríen du caractere,

des facultés intellectue.lles, des mreurs

ni des usages des Aymaras : ce peuple

offrait sous ces différents rapports

une

parfai.te

similitude avec les Qui–

chuas. l\lai.s nous signalerons un point

important qui dénote ,une différence

esse.ntielle entre les deux civilisations

indigenes ·: c'est l'architecture. Les

monuments de Tiahuanaco, situés pres

du tac de Titicaca,

c~st-a-dire

dans le

foyer principal de la civilisation ayma–

ra, sont le produit d'un état social

relativement tres-ancien. " Ils se com–

posent d' un turnulus élevé de ·pres de

cent pieds, entouré de pilastres; de

templ es de cent

a

deux cents metres de

longueu r' bien orientés a l'est' ornés

de suites de colonnes anguleuses, co–

lossa les, de portiques monolit hes, que

recouvren t des grecques élégantes, des

reliefs plats d'une exécution régu–

liere, q'uoi.que d'un

d es~in

gros ier,

représentant des allégories religieuses

du soleil et du condor, son messager;

de statues colossales de basalte char–

gées de reliefs plats, dont le dessi n a

tete carrée est demi-égyptien; et enfin

d'un intérieul' de palais formé d'énor–

mes blocs de roche parfaitemtmt

taille~,

dont les dimensious ont souvent jus–

qu'a sept metres quatre-vingts centi–

metres de longueur, sur quatre mrtres

de largeur et deux d'épaisseur. Dans

les temples et dans les palais, les pans

des portes ·sont, non pas inclinés,

comme dans ceux des Incas, mals per–

pendiculaires, et leurs vastes dimen–

sions, les masses in1posantes dont ilsse

composent, dépasseot de beaucoup, en

beauté comme eo grandeur, tout .ce–

qui póstérieurement a été bati par les

Incas. D'ailleurs, on ne conna1t au

cune sculpture, aucuns reliefs plats

dans les monuments des Quicbuas de

Cuzco, tandis que tous en sont ornés

a Tiahuanaco. La présence de ces

restes évidents d'une civilisntion an–

tique sur le point meme d'ou est sorti

le premier Inca, pou.r fonder celle du

Cuzco, n'offrirait-ene p¡¡s une preuve