LETTllES
en eux-memes, et
a
se disposer
a
la participation
df'S
sacremens. Tous se confesserent et communierent.
Dépositaire de leurs sentimens , témoin de l'édifi–
cation réciproque qu'ils se donnoient mntuellement,
je m'écriois au fond de mon creur: Béni soit
a
jamais
le Pere des miséricordes, qui fait tomber avec tant
d'abondance
la
rosée du ciel sur ces climats aban!..
donnés
!
Que nos catholiques d'Europe ne font-ils
un aussi bon usage de ces secours, qu'ils ont chaque
jour entre les mains
!
Je ne vous dirai rien de la maniere dont on me
traita pendant mon séjour : je n'eus pas
a
m'en
plaindre' mais uniquement
a
me défendre des amitiés
qu'on me faisoit, des respects qu'on me rendoit, et
des soins excessifs que me prodiguoit une pauvreté
généreuse. Avant de nous séparer, tous se mirent
a
genoux, et me demanderent ma derniere bénédic–
~ion.
Je la leur donnai, et dans le moment, aux
larmes qui recommencerent
a
couler' se joignirent
les soupirs et les sanglots. Je n'étois pas moins at–
tendri qu'eux, et je vous avoue que pour m'épargner
l'embarras de cette tonchante scene, si j'avois connu
les chemins, je me serois dérobé sans dire adieu
~
personne. Mais j'avois besoin de guide dans ces
routes détournées; tous s'offrirent
a
m'en·servir, et
je ne courois aucun risque de m'égarer. Je les re–
merciai de ·1eur honne volonté, et je ne permis qu'au
maitre et
a
un de ses domestiques de me faire
com~
pngnie. Pénétrés des bontés du Seigneur , ils ne
tarissoient point sur ses louanges , et leur tendre
reconnoissance se répandoit continuellement en ac–
tions de graces. Je les exhortai
a
profiter des moyens .
de salut que
lP.uravoit ménagés une mystérieuse
Providence. Mon cher pere, me dirent-ils, nous
serions les plus malheureux de tous les hommes si
nous n'en profitions pas. C'est Dieu lui-meme qui
vous a conduit vers nous ; nous
l'
en bénirons
a