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ETTRES
déclarer certaines fautes honteuses et
grieves;
lf's
confesseurs, parce qu'elle leur épargnoit la peiue
d'entendre des confessious entieres et séparées. Je
me mis en tete de m'élever contre cet abus ,si dan–
gereux
~t
si universel. Je ne l'attaquai pas de front;
j'auruis appréhendé de révolter des esprits déja assez
prévenus contre les pra,tiques du rit latín; mais je le
fis indirectement , en leur expliquant dans mou
sermon, qui n'étoít 1)roprement qu'une instruction,
les qualités nécessaires
a
une bonne confession , et
j'insistai particulierement sur l'intégrité qu' elle doit
avoir. Le ci1ré étoit au milieu de l'auditoire. Je tus
bien étonné de voir les applaudissemens qu'il me
donnoit. Non content de m'applaudir, il parloit
quelquefois aussi haut que
m.oi' et disoit
a
ses pa–
roissiens assemblés:
Hhadq
:i
ouHedq;
c'est-a-dire,
cela est vrai, nous le croyons. A l'exemple du pas–
t_eur, sur qui toµt le troupeau avoit les yeux fixés,
on parut gof1.ter tout ce que je disois: mais en fut-oo.
touché? Je ne saurois vous l'assurer. A enteudre nos
Maronites,les Grecs de ce canton sont tous fortgrands
~omédiens,
et il n'est pas aisé de .démeler s'ils res–
sentent intérieurement ce qu'ils témoignent
a
l'exté–
rieur. Les apparences du moins étoient pour moi,
et je trouvai du changem.ent daus leurs
fa~ons.
Avant
le sermon , lé!. plnpart Tie daignoient pas me regar–
der) et lorsque
j'
eus preché, le3 plus considérables
d'entr'eHx sortirent de l'église, et vinrent me prier
de leur faire l'honneur de manger chez eux.
J'y
étois
assez disposé, parce que je <Jroyois pouvoir achevcr
de les gagner par
ce~te
marque de complaisance;
mais mes chers Maronites chez qui je logeois, ne
voulurent jamais le souffrir, et je crus devoir plutót
déférer
a
mes hotes qu'a des étranger5. Quoique les
Grecs ne prisse,nt aucune part
a
ma mission, je ne
lais~;ai
pas de la terminer avec assez de concours et
d'appareil , et
j'
eus tout lieu d'etre
contenL
de la
ferveur de mes bons Maronites.