4-Q
LETTRES
)na.rche , on ne lui auroit pas donné plus
de
soiunte
et
dix
an-s.
J'en ai vu
un :rntre
plus de
vingt
fois;
il
esta peu pres de memc age
>
et encore plus vigou–
reu};..
11
m'a plusieurs fois assuré qu'il lui renaissoit
des dents
a
la place de celles qui luí avoient été ar–
i-achées il y
a
cinq ou six mois
I> ·
et
a
une surdité
pres, il
He
se ressent presque point des incommo–
dités de la vieillessc. Comparez cela
a
ce que uous
~d1nirons
en Fraucc. Ce qu'on peut dire eu géuéral
<les gens de ce canton, c'est qu'ils sont plus rohustes
que nous
-9
et vivent pour
l'
ordinaire plus long-temps
qu'on ne vit ep.
EuropP.
Je crois que la frugaliLé
contribue beaucoup
a
cette longu.e vic : d'ailleurs
ils
sont moins délicats
~u.e
nous. La
mani~re
dure dont
ils sont élevés des
1
enfance , et la m.iserc qui les ac–
c0mpagne dans tous les ages.p leur óte presque tout
sentiment de douleur.
Métain m'approchoit du paysdes Druses, etcomme
j'avois déja franchi les bornes de ma premiere dcsti–
nation, je ne voulus pas laisser sans quclqucs secours
passagers des villages circouvoisins, qui depuis long–
temps se trouvoient abandonnés et sans pasteurs.
l..'
état pitoyahle ou étoit la religion dans ces bour–
gades, me
per~a
le creur, et me reu<lit presque
in–
sensible aux transports de joie que témoignereut les
habitans'
a
la vue d'un missionnaire qu'ils n'atten–
doient pas. Le voisinage des infid.Cles ex.pose les
pauvres Chrétiens
a
la contagion, et je fus si touché
.rle leur situation' que j'aurois volontiers consacré
a
leur instruction le reste de mes jours, si l'obéissance
l'avoit permis. Je fis de mon mieux dans cctte pe–
tite excprsion, pour les prémunir contre la séduc–
tion q:u'ils ont
b.
craindre des Druses leurs voisins,
ou pln.tot leurs mahres : cae ils sont prcsque tous
form.iers
de
ces demi-turcs, et ils en dépendent ah–
solument. J'eus
la
consolaLion de retrancher certains
déso1'.dres, et d'aholir
~
tai.Qsahus
qu'y
avoit intro·